Eh, oh, j'ai traversé Sakurai pour te trouver! [Koichi]

Yûka était finalement arrivée. Elle ne savait pas ce qui lui avait pris d’arriver ici mais bon… Maintenant qu’elle y était, devant la porte de la classe de Koichi, elle ne savait pas si elle devait entrer ou non . Comment allait-il réagir alors qu’elle aurait pu venir beaucoup plus tôt? Yûka avait perdu beaucoup de temps : elle était arrivée bien après le début des cours, elle avait du trouver un logement, et quelques petits boulots au début pour pouvoir mettre de l’argent de côté. Maintenant ça allait, sa mère avait trouvé un nouveau travail, mais la jeune fille n’avait pas pourtant voulu changer d’appartement, elle ne voulait pas que ses parents aient à payer plus cher pour elle. Et puis son petit appartement adoré lui convenait très bien! Il était très mignon, chaleureux, elle avait réussi à le rendre à son image, pleine de vie et coloré. Mais Yûka secoua la tête, ce n’était pas du tout le moment de penser à son appartement parce qu’elle était devant la classe de Koichi…

Finalement , la cloche sonna et Yûka se déplaça légèrement pour laisser tout le monde sortir.

Elle était déjà assez maladroite comme ça quand elle s’y mettait, elle n’avait pas besoin de rester devant une salle de classe au moment de la fin des cours pour se faire bousculer. Elle laissa donc le flot d’élève quitter la salle avant d’oser y glisser le regard. Elle reconnu une silhouette, mais elle n’était pas vraiment sûre que ce soit lui. Après tout, il avait du grandir depuis le temps, et changer, comme elle avait changé, même s’il pouvait toujours la reconnaître, son visage n’était devenu que plus féminin, moins enfantin.

Finalement, Yûka fit un pas à l’intérieur de la classe, puis un autre, et encore un autre, avant d’aller se placer devant le bureau de son ancien ami, sous le regard étonné des élèves encore présent dans la classe. Après tout, qu’est-ce qu’une fille qui semblait être en deuxième année faisait dans leur classe ? Les mains derrière le dos, elle se balançait légèrement sur ses talons avant de se mordiller la joue. Son cœur battait très fort. Elle était face à son meilleur ami! Son grand frère! Celui qui lui avait tant manqué durant toutes ces années…

« Koichi, ça fait quatre mois que j’ai pas de nouvelles. »

Elle avait dit cela avec une petite moue amusante, à la fois boudeuse et adorable alors qu’elle regardait le jeune homme. Non, ce n’était pas un reproche gratuit, c’était surtout que Yûka avait horreur des choses banales, et qu’elle ne faisait même pas exprès mais elle avait le don de faire ses entrées dans un lieu de manière bien particulière. Alors là, elle aurait pu faire plus exubérant, mais son ami était celui qui l’avait connu réservée, pleurnicharde, timide, et elle ne pouvait pas vraiment s’empêcher de redevenir ce qu’elle avait toujours été, une jeune fille un peu plus calme.

Yûka appréhendait tout de même la réaction de son ami, sans le savoir.

Lui dirait-elle qu’elle était venue à Sakurai pour le retrouver? Hm… Certainement, pourquoi lui cacher? D'un côté, elle portait l'uniforme de l'école, elle n'était pas en simple visite. Maintenant , elle angoissait vraiment en pensant que Koichi pourrait lui en vouloir de ne pas l'avoir retrouvé plus tôt... Elle avait des excuses, c'était certainement, mais il s'agissait de la simple peur de savoir que Koichi pourrait lui reprocher quelque chose qui la rendait aussi anxieuse...

[Désolé, c’est un peu court u_u]

Troisième rangé, deuxième bureau en partant de la porte, voila d’où Koichi comptait les minutes qui le séparaient de sa journée. Elle allait bientôt se terminer pourtant, il avait l’impression que ça durerait une éternité. Il ne restait que quatre minutes et hop, le voila en week-end. Un très bon week-end s’annonçait, il allait sortir le soir même & puis rentrer à l’aube le lendemain. En effet, il y avait de grande chance que ça soit son emploie du temps de ce soir. Son week-end s’annonçait parfaitement bien. Un sourire se dessina sur ces lèvres quand la sonnerie retentit. Il rangea ces affaires en discutant un peu avec ces camarades qui se trouvaient à coté de lui. Il était retourné, comme à chaque fin de cours. Le sac prêt, il pouvait y aller. Il posa sa lanière sur son épaule & se retourna.

C’était Yûka. Oui, c’était bien elle. Elle se trouvait devant lui, vêtu d’un uniforme de Sakurai. Logiquement, elle allait prendre des cours ici désormais. Le jeune japonais écarquilla les yeux, effectivement pour une surprise c’était une sacré surprise. Yûka était la personne avec qui il était depuis son jeune âge. C’était comme sa petite sœur, sa protégé, sa petite femme. Il se devait de la protégé où que ce soit & de n’importe qui. Mais à cette instant, des multitudes de questions était en train de cogitées dans sa tête. Comment avait-elle fait pour venir jusqu’ici ? Koichi lui manquait ? Pourquoi était-elle ici ? Et je vous en passe ! Il mit une main dans sa poche & l’autre tenait son sac.

« Un peu plus de 4 mois. »

Pas de câlin, pas de mots doux, non. Mais il comptait les mois depuis qu’il était parti, les jours & les presque les heures si on voulait un peu exagérer ! Elle lui manquait tellement qu’il ne pensait jamais la revoir. Sur le coup, il ne savait pas quoi penser, pas quoi faire. Aucune réaction, étrange non ? Il dessina un sourire qui s’agrandissait de plus en plus. C’était bien Yûka, il en était certain. Son visage, il pouvait le reconnaître entre milles. Elle était devenue un peu plus femme, son visage s’était un peu affiné, ça rendait très bien.

« On sort peut-être non ? Ou alors, tu as sauté une classe & tu te trouves donc ici ? »

Il s’avança vers la porte, & se tourna vers Yûka. Il mit sa main sur sa propre nuque quelque instant, et prit Yûka dans ces bras. C’était le seul geste qu’il arrivait à faire.

« Tu m’as tellement manqué » murmura-il dans le creux de l’oreille de cette jeune japonaise.

Au final, son week-end allait certainement pas se dérouler comme les anciens.

[ Outch, elle était longue à arriver cette réponse n_n' ]

Il n’y avait jamais vraiment eu de mots doux entre eux, il n’y avait jamais eu de superflu car ils s’étaient toujours montré très naturel l’un envers l’autre. Et puis, pourquoi y en aurait-il eu, alors que Koichi était son protecteur, celui qui lui avait évité tant de peines, et qui l’avait toujours consolée? Mais ça allait plus loin que cette simple relation, Yûka ne restait pas avec Koichi par intérêt. Elle s’était tellement attachée à lui au fur et à mesure des années , ils avaient partagé la même passion pour la musique. Oh quelle avait hâte de l’entendre jouer à nouveau, et de pouvoir chanter sur un de ses morceaux, comme avant! Elle avait encore les pages couvertes de l’écriture de Koichi, du temps du collège où ils tentaient de faire leur propres chansons. Elle avait tellement de souvenirs avec le jeune homme, il était si important pour elle qu’elle n’aurait pas pu rester dans cette situation, avec cette absence plus longtemps. Elle n’aurait jamais laissé échapper la possibilité de retrouver son ami, puisqu’elle l’avait eu. Si elle n’était pas venu à Sakurai, malgré tous les ennuis que ce nouveau milieu pouvait lui procurer, elle l’aurait sincèrement regretté.

Alors elle se planta devant lui alors qu’il se retournait, prêt à partir.

En voyant sa réaction, elle se mordit légèrement la joue. Oui, un peu plus de quatre mois. Un peu plus de quatre mois qu’il n’avait pas eu le temps de répondre à ses messages, au début, puis elle avait été tellement prise par ses études qu’elle n’avait finalement plus pu en envoyer elle-même. Elle espérait qu’il ne lui en voulait pas, et son absence de réaction lui fit un peu peur sur le coup. Yûka espérait que le gentil Koichi n’avait pas disparu, qu’il était toujours là. Finalement, il lui proposa de sortir et lui demanda si elle avait sauté une classe et si elle était en cours ici, indirectement. Yûka eut un petit sourire. Elle le regarda s’avancer vers la porte.

« Je n’ai pas sauté une classe, mais j’ai eu une bourse. »

Elle ne s’avança pas plus dans ses explications, mais s’avança par contre pour le suivre jusqu’à la porte. Elle s’arrêta à son tour, le regardant, se demandant ce qu’il allait faire alors qu’il passait une main sur sa nuque. Était-il gêné? Parce qu’avant, il faisant ça lorsqu’il l’était… Mais la réaction qu’elle aurait attendu arriva et elle eut un sourire doux en passant ses bras autour de Koichi, le serrant contre lui avec toute la force dont elle était capable. Ce n’était pas grand-chose, mais tout de même un peu plus qu’avant. Elle lui avait manqué? Vraiment? Ca la rassurait, d’un côté.

« Toi aussi. C’est pour ça que je suis venue. »

Avec un sourire mystérieux elle se redressa, passant son bras autour de celui de son si vieil ami, elle l’entraîna donc dans le couloir, qui commençait déjà à se vider, prés d’une grande fenêtre avec un rebord sur lequel elle sauta habilement pour s’asseoir, vieille habitude, ça aussi. Koichi avait du comprendre mais peut-être était-il bon de préciser sa pensée non? Elle avait finit par lâcher son bras à contre cœur mais elle le regardait avec ce sourire rayonnant qui prouvait qu’elle avait envie d’exploser de joie.

« Je suis en 2eA. Je sais que j’aurai du venir plus tôt mais bon… »

Yûka eut une petite moue désolée avant de le regarder, ne le quittant pas des yeux comme si tout cela n’était pas réel. Il faut dire que les années avaient transformés Koichi, mais en le rendant plus mature, plus homme, moins enfant, pourtant il était le même. Elle prit finalement les deux mains du jeune hommes dans les siennes, souriante, ravie, heureuse tout simplement de retrouver son si vieil ami.

Il n’en revenait pas. Yûka se trouvait devant lui. Bien que ce soit une personne tout à fait normale, il a partagé de tellement bons moments avec elle qu’il n’avait jamais pensé qu’elle pouvait venir ici. En même temps, c’était la solution mais Koichi n’y avait pas pensé. Il comptait revenir dans leur village pendant les grandes vacances ou bien à la fin de ces études. Il y avait longuement réfléchir, bien qu’il n’envoyait plus trop de texto à cette jeune japonais, ce n’était pas de la mauvaise volonté mais, il était vraiment occupé & même, il n’avait pas beaucoup le temps ou alors, il n’y pensait plus. Ça ne voulait pas signifier que ce Japonais ne pensait plus à Yûka, loin de là !

« Tu es ici juste pour une bourse ? Je pensais que je méritais mieux comme excuse ! » Dit-il en laissant apparaître un sourire qui se termina en un rire léger.

Bien-entendu qu’il plaisantait ! Le jeune Koichi taquinait souvent Yûka que se soit par une blague très bien ou alors complètement nul. Il fallait l’avouer, il avait de temps en temps un humour un peu à l’ouest. C’était aussi pour ça que les gens l’aimaient. Il savait détendre l’atmosphère. Il était souvent souriant & ça montrait sa bonne humeur.

« Voila donc, la vrai raison. »

Koichi tourna légèrement la tête. Etait-elle venue ici juste pour lui ? A cause de leur ‘amitié’ ? C’était beaucoup quand même. Koichi voulait tellement protégé Yûka qui ne s’était pas rendu compte qu’il le faisait un peu trop. Il ne voulait pas qu’elle souffre, il ne voulait pas avoir des sentiments amoureux. ‘L’amour va de pair avec la souffrance ‘, lui avait-on dit un jour où il était seul à la plage, pensif. Il ne s’était jamais posé la question de savoir comment aimait-il Yûka, il trouvait cela tellement ridicule s’il ressentait autre chose que de l’amitié. Ça ne pouvait pas être possible, c’était totalement impossible. Arretez, ça suffit. Quoi que…

« Alors heureusement que je suis une bonne raison ! Je suis content de te revoir, Yûka, vraiment. J’aurais du te donner un peu plus de nouvelles, mais maintenant, je suis là & autant de temps que tu le voudras. »

Il posa son regard sur Yûka, et lui sourit. Un sourire franc, beau. Il n’essayait pas de se justifier, enfin un peu quand même. Il était en tord mais maintenant, tout était terminé. Son passé était devant lui, son passé était Yûka. C’était ce qu’il avait de plus chère. Il se trouvait dans ces bras, ferma les yeux. Il se détacha de sa protégé, la regarde:

« Ne fais pas cette tête là! C'est plutot à moi de m'en vouloir! »

Il adorait quand elle faisait ça, elle avait le don pour le faire rire. Koichi rigolait.

Yûka était le passé de Koichi, comme il était le sien, mais elle voulait être plus que cela. Elle voulait être son présent, et faire partie de son futur, être là pour lui dès qu’il en aurait besoin et surtout le protéger comme il l’avait toujours. Elle était certes plus jeune, plus petite, plus fragile et plus frêle, mais cela ne l’empêchait de pouvoir défendre son ami avec ses petits poings si jamais l’occasion se présentait. D’un côté, elle espérait sincèrement qu’elle ne se présenterait jamais, après tout elle ne voulait pas que Koichi ait à se battre et être blessé. Mais Yûka savait que Koichi ne l’oublierait pas. Ce n’était pas de la prétention, ce n’était pas se donner trop d’importance, mais ils avaient partagé tellement de choses, ils avaient tellement de souvenirs en commun que quatre ans d’absence l’un près de l’autre ne pouvaient pas effacer tout cela, elle en était persuadée… Et elle espérait que c’était bien la vérité, maintenant qu’elle l’avait retrouvé.

Finalement Koichi réussit à lui tire un sourire, avec sa blague.

Elle savait qu’il la taquinait, elle ne se vexerait pas aussi facilement avec lui, du moins pas tout de suite. Enfin, ce n’était pas qu’elle se vexait quand les paroles étaient blessantes, c’était juste qu’elle se refermait comme une huitre et qu’elle ne laissait personne savoir ce qu’elle ressentait. Peut-être Koichi arriverait-il à faire changer cette mauvaise habitude qu’elle avait prise en son absence, peut-être oui, mais il faudrait qu’il la blesse, ou alors qu’elle laisse voir un bout de sa souffrance… Même s’il aurait été capable de le deviner, certainement, malgré l’habileté de la jeune femme…

Ils quittèrent finalement la classe, histoire de ne pas s’y faire enfermer.

Oui, voila la vraie raison. Elle voulait le revoir, elle voulait être à nouveau avec lui, comme avant avec des évolutions, bien sûr, ils n’étaient pas restés des enfants . Yûka l’entraîna près d’une grande fenêtre, s’asseyant sur le rebord avec un sourire, sans avoir répondu à ses affirmations pour le moment histoire de lui laisser le temps de digérer un peu tout ça. Oui, elle était revenue pour lui, oui, oui, oui. Pour qui serait-elle venue à Sakurai? Elle aurait pu choisir une autre école connue, elle aurait pu aller ailleurs et ne pas choisir cette école peuplée de personnes qui n’étaient pas du tout du même milieu qu’elle. Sauf quelques uns, évidemment, du genre de Yuichi, et même Koichi. Il avait beau être riche à présent, cela ne l’avait pas changé, il avait tout de même grandit avec elle et était resté le même, à ce qu’elle voyait pour le moment et ça ce qu’elle sentait.

« Mais bien sûr que tu es une bonne raison, pourquoi je serais venue ici sinon ? »

Yûka avait dit cela avec le sourire mais elle était pourtant bien sérieuse.

Alors Koichi s’excusa de ne pas avoir donné assez de nouvelles, mais elle l’arrêta en levant les mains, tenant toujours celles de son ami entre les siennes, ce qui était assez comique comme situation.

« Stop, je sais que tu devais être très occupé. Par contre je risque de t’accaparer un moment pour rattraper tout ça hein. »

Yûka eut un sourire amusée en le voyant rire, n’abordant plus cette mine désolée avant d’avoir une illumination, affichant cette fois un air plus gêné.

« J’espère pas que je t’empêche de faire ce que tu avais prévu… Je veux pas te gêner >o<»

» boire pour oublier?pour une fois que c'est moi...[Shintaro]
» Trouver une robe. [Kana & Junpei]