Free Song in Winter [Pv.Kenzo Subaru]

Bravant tout les froids, Akihito avait décidé de sortir de chez lui malgré la basse température de l’extérieur. Les mains dans les poches et le visage caché dans sa longue écharpe en laine noire, il marchait tranquillement dans les rues. Aujourd’hui, il s’était habillé à la vas-vite. Un jean bleu foncé et déchiré au niveau des genoux et par-dessus une simple petite chemise blanche transparente. Bien évidemment, pour sortir, il avait enfilé un long manteau noir et s’était emmitouflé dans une longue écharpe noire qui ne laissait paraître que ses yeux qui étaient eux-même presque cachés par ses mèches blondes. Il n’avait pas prit la peine de faire une coiffure complexe aujourd’hui. Il s’était contenté de se les mettre un peu en bataille et de fixer tout ça avec un peu de gel. Mais il n’avait pas négligé le maquillage ! En effet, c’était la partie importante de sa matinée. Comme à ses habitudes, il s’était entourés les yeux d’un large traits noir et bien dessiné. Il prenait grand soin à chouchouter son corps et plus précisément son visage et ses cheveux.

Le vent soufflait peu comparé aux autres jours et c’était tant mieux. Le jeune homme avait un sac à dos qu’il portait à une épaule. Il n’était pas très lourd car il ne contenait qu’un cahier et quelques crayon. En revanche, sa housse de guitare qu’il portait à l’autre main était bien plus lourde. Pourtant ce n’était qu’une simple guitare sèche mais avec tout les classeurs remplis de compositions, tout cela devenait de plus en plus lourd. Voilà pourquoi Akihito se rendait maintenant au parc Ueno. Il voulait se retrouver seul pour composer tranquillement. Il savait très bien que à cette heure-ci, personne n’était dans le parc. Pourquoi ? Parce que c’était le matin et que tout le monde dormait les jours où il n’y a pas cours. C’était ces raisons qui avaient poussés Akihito à se rendre au parc à ce moment-là. Ainsi, il savait qu’il pourrait composer tranquillement et sans être dérangé par toutes les autres personnes de la ville.

Après quelques minutes de marche, le jeune homme arriva dans le parc. Il s’arrêta et balaya l’endroit du regard afin de trouver la place qui lui conviendrait le mieux. Finalement, il se dirigea vers un banc gelé sous un cerisier. Il passa sa main sur le bois avant de s’asseoir dessus un posant son sac à côtes de lui et sa guitare contre le tronc de l’arbre. Il sortit doucement sa guitare de sa housse. Elle était d’un noir sombre qui reflétait bien le blanc de la neige. Il sortit aussi une feuille où étaient écrites des paroles d’un chanson récemment écrite. Il prit un de ses crayons et le posa sur la feuille à côté de lui. Il commença quelques accords. Non. Ca n’allait pas avec les paroles. Il recommença ainsi plusieurs fois des accords différents pour enfin trouver les bons. Il les écrivit au plus vite sur sa feuille et les recommença plusieurs fois avant de commencer doucement à chanter par dessus. Au début, ce n’était que de simple petits fredonnement mais il commença à chanter de plus en plus fort pour enfin chanter avec ses tripes. Dans ces moments-là, il se sentait vraiment lui-même. Libre et enivré … Jamais il n’échangerait ses émotions contre celles d’un autre. La musique était sa passion depuis tout petit et il aimait tellement ça qu’il ne pouvait vivre sans. On peut le considérer comme drogué à la musique.Sa voix grave et suave résonnait dans tout le parc mais il n’y faisait pas attention, trop absorbé par sa guitare et son chant.

Attrapant sa grande écharpe noire, et l’enroulant autour de
son cou, le jeune homme regardant dehors, par la fenêtre de sa chambre. La
matinée s’annonçait fraîche, et avec pas mal de vent. Il restait encore
quelques endroits avec de la neige, mais très peu, au désespoir du chanteur.
Fixant le ciel, il espérait alors vraiment qu’il neigerait dans la journée, et
ainsi pouvoir inviter Yuuki à faire une bataille avec lui. Un doux sourire
s’afficha sur son visage. Prenant ensuite son manteau, il passa devant son
grand miroir, et réajusta ses cheveux, pour être parfait. Où allait -il, de si
bon matin ? Chanter. Oui, Kenzo avait remarquer que ces temps-ci, les gens
ne sortaient plus beaucoup, dut au temps froid et au vent peu agréable. Il
avait donc décider ce rendre dans le parc de Ueno pour chanter, seul, au milieu
des arbres. Drôle d’envie pour certains certes, mais pour lui, ça n’allait que
lui faire du bien ! Vérifiant donc qu’il n’avait rien oublier, il sortit,
ferma la porte derrière lui, et s’engouffra dans la rue.

Son corps frissonna sous l’effet de la fraîche mais
néanmoins agréable brise qui régnait. Celle-ci vint lui caresser les
joues , qui rosirent un peu à ce contact. Le lycéen remonta un peu plus
son écharpe, et mit ses mains dans ses poches de manteau. Sa marche, décidée,
restait gracieuse et svelte. Ses yeux eux étaient rivés telle leur habitude sur
le ciel ; celui-ci était bleu-gris, avec quelques petits nuages par ci par
là. Un vrai ciel d’hiver, comme Enzo les aimaient ! Sourit derrière son
écharpe, il continua sa marche vers le quartier d’Ueno. Une fois enfin arrivé,
il accéléra un peu le rythme pour aller vers l’entrée du parc. S’arrêtant
devant la grille, il resta ainsi un moment, puis entra. Il fut ravi de voir
qu’il y avait que très peu de monde, comme il l’avait prévu. Pour chanter, il
avait déjà trouver sa place. C’était sur une branche d’un cerisier. De là, il
avait une belle vue sur l’ensemble du parc. Et, il était cacher des passants.
D’ailleurs, il fut rapidement arrivé au pied de l’arbre. Il y grimpa, et
s’installa confortablement, dos au tronc.

Il ne chanta pas tout de suite. Il chantonna juste, fermant
ses yeux pour profiter de l’air frais et parfumé. D’ailleurs, il finit par
commencer à somnoler, tellement bien. Il dormit quelques minutes, juste assez
pour quelqu’un vienne prendre place sur le banc se trouvant sous ce cerisier.
Lorsqu’il ouvrit les yeux, Enzo ne remarqua pas de suite cette personne. Il
s’étira juste délicatement, sans bruit. Ce n’est que lorsqu’il entendit soudainement
une voix ainsi qu’un agréable son de guitare venir caresser ses tympans qu’il
baissa la tête. Il vit alors le blondinet, qui briboullait sur une feuille,
très certainement les paroles de sa chanson. Souriant, il l’écouta, toujours
sans faire de bruit et décida alors de l’accompagner. Sa vois douce et un peu
cassée accompagna celle de l’inconnu un instant. Celui-ci, surprit, redressa la
tête. Enzo l’aborda, un grand sourire aux lèvres :

« Désolé si je t’ai dérangé ! Tu as une superbe
voix ! Moi, c’est Kenzo, mais appelles moi Enzo ! »

Plus les notes défilaient, plus Akihito chantait fort et suave en même temps. Il se sentait décoller, comme sur un petit nuage. Ses yeux étaient clos et il profitait de cet instant magique pour faire le vide dans son esprit. Ses mains s’enivraient sur le manche de sa guitare et il ne sentait même plus le froid. Sa voix suivait le rythme avec une facilité étonnante. En même temps, c’était sa propre chanson alors cela n’avait rien d’extraordinaire. De temps à autre, il entrouvrait les yeux pour vérifier si personne n’était là mais une fois qu’il refermait les paupières, rien ni personne ne pouvait le distraire. Il n’entendait plus rien sauf le son de sa voix et celui de sa guitare par-dessus. Il sentait l’espace tourner autour de lui et il avait cette étrange impression de ne plus toucher terre. Comme possédé, il n’aurait jamais eut la force mentale de stopper sa musique jusqu’à la dernière note. Il fallait qu’il finisse sa chanson en entier, il le fallait pour lui-même. Le froid ne l’atteignait plus. Il aurait pût se croire à n’importe qu’elle saison tellement il se sentait bien et libre.

Le rythme s’enivrait un peu plus quand soudain, le blond entendit une autre voix que la sienne. Ce n’était pas la vois d’un passant puisque celle-ci fredonnait la mélodie de la composition de Akihito. D’un seul coup, le blond s’arrêta de jouer et tenta de percevoir d’où venait la voix. Finalement, il comprit qu’elle ne venait pas d’à côté de lui mais plutôt de au dessus de lui. Sans réfléchir, il leva le visage vers l’arbre qui était à côté de lui. Un jeune homme était assit sur l’une des branche et le regardait avec un grand sourire aux lèvres. Pendant un instant, le blond fut enragé d’avoir été interrompu dans sa chanson mais finalement, il garda toute sa colère pour lui, décidant de ne pas s’énerver par cette belle matinée.

Le jeune homme assit dans l’arbre s’excusa de l’avoir dérangé puis le complimenta sur sa voix. Il enchaîna par une présentation. Il s’appelait Kenzo mais il fallait l’appeler Enzo. Akihito ne pût s’empêcher de penser que c’était mieux de ne pas l’appeler tout court mais il garda son odieux commentaire pour lui. Il se contenta de répondre simplement.

« Merci pour le compliment. »

Puis il rebaissa le regard sur le sol avant de la poser sur sa feuille de composition. Non il n’avait pas oublié le jeune homme qui était au-dessus de lui. Simplement qu’il ne voyait pas l’intérêt de continuer la conversation surtout qu’il était froissé de ne pas avoir pût continuer sa chanson. Résigné, le blond décida d’abandonner cette chanson pour aujourd’hui. De toute façon, il en ferait les finissions plus tard. Il ramassa la feuille dans son classeur puis en sortit une autre sur laquelle il n’y avait que des notes mais aucunes paroles. Celle-ci il l’avait composée il y a quelques jours. Il n’avait pas encore trouvé les paroles mais il travaillait dessus.Il griffonna quelques mots dessus puis reprit sa guitare. Il croisa les jambes et mit son instrument dessus et commença à jouer les notes inscrites sur la feuilles. C’était une balade. Ni plus, ni moins. Il y avait mit du cœur et espérer faire passer sa tristesse à travers ces simples notes aussi claires soient-elles. Il savait très bien que le prénommé « Enzo » l’écoutait encore mais il n’y fit pas attention, continuant tranquillement à jouer cette ballade qui lui tenait tant à cœur.

Certaines personnes aimaient dire que notre jeune homme était plutôt étrange, se contredisant dans ses gestes. Et celle qui aimait le plus le lui faire remarquer était sa meilleure amie, la belle Yuuki. Pourquoi disait-elle cela ? Car, d’habitude, le lycéen est telle une pile électrique, toujours à bouger, aimant se faire remarqué, en gros un vrai excentrique ; pourtant, lorsqu’il s’agissait de chanter, d’utiliser ce « don » qu’il avait, il se renfermait, et devenait alors une toute autre personne, calme, posée et concentrée. D’ailleurs, petite remarque en passant, jamais il n’a chanté devant sa famille ou devant ses amis ! Pourquoi ? Lui même ne le sait pas vraiment. Il préfère être seul, à essayer de toujours améliorer au mieux sa voix. Et Enzo ne changera pas ! Il aura beau être supplié, forcé, rien. Têtu, et malheureusement pour ses proches, il se cédera pas ! Vous allez dire, mais alors, pourquoi venir chanter dans un parc, alors que de parfaits inconnus pourraient l’entendre ? Car il se sent plus à l’aise lorsqu’il s’agit d’inconnus. Il se dit qu’au moins, si eux voudraient lui faire un commentaire, ils diraient la vérité, et non pas quelque de faux, ne voulant pas le blesser, comme ses proches le feraient pour le protéger. Enfin bref, lui et sa façon de penser, allez comprendre…

Le chanteur regarda alors le blondinet, ou plutôt, l’observa dans ses moindres détails. Il était beau, ça c’était sur, mais semblait réservé. Et à cette pensée, son sourire ne fit que s’agrandir. Par ailleurs, il ne semblait pas très content qu’Enzo l’ait dérangé pendant sa chanson. Celui-ci se gratta alors la tête, gêné. Il n’avait pas pensé à ça… « Crétiiiin ! » se disait-il alors à lui-même. Car même lui, et ça c’était certain, aurait détester qu’on l’interrompe ainsi. Finalement, l’inconnu ne fit que le remercier de son compliment. Il avait vu juste : ce jeune homme était distant face aux autres et réservé ! Totalement le genre de personne qui intéressait notre lycéen ! Continuant de l’observer, discrètement de sa branche, il ferma les yeux pour l’écouter à nouveau jouer de la guitare. Le son qui s’y dégageait était vraiment doux, mélodieux, et la balade prenait possession des lieux. Le corps frêle d’Enzo frissonna : il avait toujours aimé le son des guitares, et en était très sensible. Et il faut dire que le blondinet savait vraiment bien y jouer ! Ouvrant de nouveau les yeux, il vit alors une partition, ne comprenant que des notes pour le moment.

Sa curiosité l’emporta. D’une façon toujours gracieuse, il sauta de l’arbre. Il atterrit tel un chat sur ses pieds, et s’épousseta un peu. Réflexe que voulez vous ! Il se passa une main dans ses cheveux, puis se tourna pour regarder le guitariste/chanteur. Sans demander la permission, il s’assit à ses côtés, se penchant un peu en avant, lui souriant. Le jeune homme savait très bien que ça ne se faisait pas d’agir ainsi, mais il n’y pouvait rien, c’était plus fort que lui. Ses yeux dérivèrent un instant sur la partition, essayant de se faire la mélodie en tête. Décidément, cet inconnu avait beaucoup de qualité en rapport avec la musique ! Toujours son imperturbable sourire aux lèvres, Enzo reprit la parole :

« Tu joues depuis longtemps ? J’ai toujours été impressionné par les guitaristes ! Moi, je me contente du chant et du dessin, mais ça me suffit amplement ! En tout cas, tu es vraiment doué ! Chapeau ! »

Les notes glissaient doucement au grès du vent qui soufflait dans le parc. Quelques feuilles virevoltaient et cela rendait l’instant magique. Le froid glaçait la peau de Akihito mais il n’y faisait pas attention, préférant rester concentré sur sa ballade. Bien qu’il n’ait pas besoins de trop se concentrer, il aimait faire abstraction de tout ce qui se passait autour de lui afin d’être le plus à l’écoute possible du son de sa guitare. Il y avait un seul soucis dans ce beau tableau ; le jeune homme assit en haut de l’arbre qui gênait plus qu’autre chose le jeune compositeur. Mais pourquoi diable cet inconnu restait-il là ? Akihito avait pourtant l’impression d’avoir était assez froid pour faire comprendre au jeune homme qu’il le dérangeait. Mais visiblement, celui-ci n’avait pas prit la réponse dans ce sens-là. Essayant de ne pas y faire attention, le blond continua sa mélodie, les yeux fermés et le visage concentré mais levé vers le ciel. Sa tête basculait doucement d’un côté à un autre afin de suivre le rythme. Il se sentait bien dans ces instants-là.

Akihito arrivait enfin à oublier l’inconnu qui était dans l’arbre quand soudain, l’homme ne question descendit de sa branche. Poussant un long soupir, le blond rouvrit les yeux et tourna le visage vers le jeune homme qui était à présent à terre. L’inconnu passa une mains dans ses cheveux et ce geste agaça Akihito au plus haut point. Il trouvait que faire cela dans un moment pareil était plus narcissique qu’autre chose. Enfin bon, chacun sa vision de la situation après tout. Toujours avec le même visage froid et arrogant, le blondinet suivit l’autre jeune homme du regard car celui-ci s’était rapproché pour finalement s’asseoir sur le banc à ses côtés. Akihito le foudroya du regard sans même trop le vouloir. Lui qui voulait se retrouver seul pour composer et chanter et bien c’était mal partit.

Ce qui agaça encore plus Akihito se fut le regard que lança « Enzo » sur sa feuille où étaient inscrites toutes ses notes. Un instant, le blond se retint de prendre violemment la feuille et de la remettre dans son classeur mais il ne fit rien, ne voulait pas passer pour plus méchant qu’il ne l’était. Laissant un autre long soupir s’échapper, Akihito leva les yeux au ciel afin de ne pas s’énerver un peu plus. Puis Enzo lui demanda si il jouait depuis longtemps. Il fit la remarque qu’il avait toujours était impressionné par les guitaristes et qu’il ne se contentait du dessin et du chant. Il ajouta aussi qu’il trouvait que Akihito était vraiment doué. Le blond posa finalement son regard sur le jeune homme avant de répondre sur un ton neutre.

« Je joues de la guitare depuis que je suis tout petit. Et encore une fois, merci pour le compliment. »

En effet, Akihito jouait de la guitare depuis son plus jeune âge. Mais il savait aussi jouer de multiple instruments comme la batterie, le piano, la basse … Vous l’aurez remarqué, le blondinet aime la musique par-dessus tout. Composer, jouer, chanter. Tout cela fait partit de son quotidiens et n’importe qui pourrait le comprendre après une discussion avec lui.

Après avoir répondu, le blondinet décroisa les jambes et se leva pour aller ranger sa guitare dans sa housse qui était toujours contre le cerisier. Il prit grand soin à ne pas l’abîmer puis il referma doucement la fermeture éclair. Enfin, il revint s’asseoir sur le banc et commença à ranger toutes les partitions et compositions qui étaient étalées un peu partout.

Il avait toujours trouver les personnes froides et réservées
intéressantes. Ces deux traits de caractères l’intriguaient. Pourquoi ?
Car toutes les personnes qui étaient ainsi avaient une bonne raison de l’être,
et la plupart du temps, cachaient cette raison. Chez certains, c’était dut à
leur conditions familiales, et d’autres à quelque chose de grave qui c’était
passé dans leur vie. Mais à chaque fois, c’était intéressant de le découvrir,
et d’aider ces personnes à s’ouvrir ! Par exemple, dans sa classe, il y
avait Takeo. Un jeune homme froid, distant, et extrêmement réservé, n’allant
vers personne, et rejette tout le monde. Pourtant, il avait un meilleur ami, le
seul à qui il parlait. Il ne connaît que de vues ces deux lycéens, mais
pourtant, il aimerait faire plus leur connaissance. Enfin bref, tout cela pour
dire qu’Enzo avait envie de découvrir des choses sur cet inconnu fan de musique
tout comme lui. Il voulait connaître sa raison d’être si froid et indifférent,
et pourquoi il s’enferme dans la musique. Car cela risquait d’être fort
intéressant. Et puis, le chanteur n’est pas de caractère à si vite
abandonner ! Il ne le lâchera pas d’aussi tôt ! Têtu ? Oui, et
pas qu’un peu !

Le lycéen, regardant toujours le blondinet, l’écouta parler.
Il avait bien comprit vu le ton employé que cet inconnu désirait rester seul
pour composer et chanter. Mais le châtain, même s’il savait que c’était impoli,
ne bougea pas, continuant de le regarder, son sourire imperturbable aux lèvres.
Il ne devait pas céder et continuer à lui poser des questions sur lui. Sinon,
ce serait une défaite pour lui ! Se redressant, s’adossant finalement au
dossier du banc, Enzo remonta un peu son écharpe sur son joues : le froid
était un peu plus présent maintenant. Il regarda autour d’eux, et fut ravi de
constater qu’il n’y avait toujours pas grand monde. Redressant le tête, il posa
ses yeux sur le ciel, qui devenait un peu plus gris , signe qu’il allait
neigé ! Le jeune homme sourit, et espéra que ça n’allait pas tarder !

Il entendit alors l’inconnu se lever. Celui-ci passa devant
lui, pour aller chercher sa housse de guitare qui était posée contre le
cerisier. Etonné, le chanteur le regarda faire : le blondinet rangeait sa
guitare. Il allait partir !? Nan, fallait qu’il reste ! Mais le
voyait à présent ranger ses feuilles qu’il avait éparpillés, Enzo se sentit
mal : c’était sa faute, il l’avait déranger. Lui aurait vraiment détester
ça, et aurait pousser sa gueulante. « T’aurais dut y aller plus doucement,
crétin ! » se dit-il a lui même. Il soupira, et regarda le jeune
homme. Il prit alors une voix désolé, et sincère :

« Excuses moi, ne pars pas ma faute ! C’était pas
sympa de ma part de te déranger ! Mais reste s’il te plait ! Joues de
la guitare, je veux t’entendre une fois ! »

Le jeune homme qui était assit à côté de lui avait bien remarqué qu’il le dérangeait mais il n’avait pas l’air décidé à vouloir partir. Mais pourquoi fallait-il que Akihito tombe toujours sur des types pareils quand il veut être seul !? Le prénommé Kenzo se redressa un peu et s’adossa contre le banc. Dans cette position il devait vraiment avoir de rester et c’est bien ce qui agaça le blondinet qui continua à ranger ses feuilles le plus soigneusement possible tout en essayant de se dépêcher pour pouvoir partir au plus vite. Bien sûr, il savait très bien que l’inconnu allait remarquer qu’il allait s’en aller mais Akihito ne pensait pas que celui-ci l’en empêcherait, au contraire, il pensait que le jeune homme serait plutôt heureux de voir un homme aussi froid partir. Tout en rangeant ses feuilles, le blondinet retrouva quelques morceaux qu’il était censé avoir perdu depuis un certains temps. Rien qu’à revoir ces simples bouts de papiers griffonnés, le jeune homme se mit à sourire. En plus, ce n’était pas des morceaux qu’il avait fait à la vas-vite alors le fait de les revoir enfin lui remontait un peu le moral. Il savait ainsi qu’il pourrait le rejouer quand il le voudra.

Mais le sourire de Akihito s’effaça bien vite en entendant le jeune homme de tout à l’heure lui faire ses excuses pour l’avoir déranger. Décidément, tout le monde lui fait des excuses en ce moment. D’abord sa voisine de cours, Rei Komi, et maintenant ce jeune homme qui lui était totalement inconnu. Kenzo rajouta que ce n’était pas sympa de l’avoir dérangé et que, par conséquent, il en était vraiment désolé. Mais le plus étonnant ce fut qu’il demanda à Akihito de rester. Pourquoi ? Le blondinet s’arrêta net dans ce qu’il faisait et lança un regard étonné à l’inconnu assit sur le banc. Celui-ci le demanda même de continuer à jouer de la guitare. Le regard de Akihito resta le même pendant quelques instants. Il se demandait si il avait réellement bien entendus ou si alors, son imagination ne lui avait pas joué des tours. Kenzo semblait vraiment sincère dans ses excuses et sa demande de rester mais le blondinet n’arrivait pas à y croire. Il jouait si bien que ça pour qu’on lui demande de rester ? Il était loin de s’imaginer que c’était parce que ce Enzo voulait mieux le connaître.

« Euh … Tu m’as déjà entendu jouer il y a quelques instants non ? »

Répondit Akihito avec les mêmes grands yeux étonnés de tout à l’heure. Il hésita encore quelques instants puis finalement, continua à ranger ses feuilles dans son classeur. Evidemment, il savait très bien que Kenzo croirait qu’il ne veut vraiment pas jouer et qu’il était décidé à partir mais le blond ne savait pas encore tout à fait si il allait rester ou pas. Il hésitait. D’un coté, jouer encore un peu ne le dérangeait pas, au contraire, cela lui ferait plaisir de continuer un peu, surtout si il sait que quelqu’un l’écoute. Mais d’un autre côté, il faisait froid et cela faisait déjà pas mal de temps qu’il avait commencé à jouer et, de plus, il ne connaissait pas cet homme et était forcé de se méfier de lui même si il était vraiment gentil.

Après avoir finit de ranger ses feuilles, il prit son classeur et le mit dans la pochette sur le dessus de la housse de sa guitare. Il se releva et hésita encore un peu avant de finalement aller chercher se guitare et revenir s’asseoir aux côtés de l’inconnu. Il posa sa guitare sur sa cuisses et croisa les bras sur le bois de son instrument avant de poser son regard sur le jeune homme.

« Bon d’accord. Mais tu veux que je joues quoi alors ? »

Akihito s’étonnait lui même d’être resté, lui qui est de nature si froide et arrogante, préférant la solitude. Enfin bon, tout arrive non ?

Bon, maintenant, il avait tout tenter pour essayer de faire
une conversation quelque peu normale avec cet inconnu. Il s’était présenté, et
avait lancé un sujet avec lequel il était sur d’avoir des réponses. Mais
pourtant, le blondinet semblait toujours aussi fermé, et ne pas vouloir faire
d’efforts, continuant juste de ranger ses feuilles. Le lycéen soupira
intérieurement : c’était désespérant. Allait-il avoir sa première
défaite ? Son entrain et sa bonne humeur allait-ils lui avoir servit à rien,
ou plutôt à le rendre juste pénible et énervant du point de vue de cet
inconnu ? Jamais il ne c’était sentit si désespéré, déçu de lui même. Mais
d’un côté, ça lui servira de leçon, à être trop sur de lui et curieux. Se mêler
des affaires des autres, c’est un défaut qu’il allait devoir apprendre à
canaliser ! Et encore, il avait eut de la chance que le
chanteur/guitariste ne ce soit pas énervé. Qui ait, il aurait put être
quelqu’un qui, énervé, n’aurait pas hésiter à lui mettre un poing !
Itaiii… Rien qu’à y penser, il en frissonnait. Frottant alors ses mains entres
elles pour se réchauffer, il ferma les yeux, et soupira longuement.

Enzo ne sentit même pas le regard étonné du jeune homme sur
lui, étant trop dans ses pensés, un peu pessimistes malgré lui. Il l’écouta
alors parler. Oui, certes il l’avait entendu, mais que quelques minutes, du
fait qu’il s’était arrêter par sa
propre faute. Il se sentit encore plus nul…Son visage était triste, et très
déçu. Évidemment, il pensait en entendant le jeune homme ranger le reste de ses
affaires, qu’il allait partir, le plantant sur place. Jamais il n’aurait penser
qu’en réalité, celui-ci hésitait à rester ou non pour lui jouer un autre
morceau. Qui aurait crut qu’un jour le châtain soit ainsi, si en colère contre
lui et son insistance face à certaines choses. Comme quoi…

Mais il ouvrit de grand yeux en sentant l’inconnu revenir
s’asseoir à ses côtés. Il tourna sa tête, et le regarda. Il avait reprit sa
guitare, semblait avoir accepter finalement sa présence. Il ouvrit de grands
étonnés, et un grand et sublime sourire s’afficha alors sur son visage. Il
l’écouta une nouvelle fois parler. Il allait donc vraiment lui jouer autre
chose !? Sur le coup, Enzo aurait put descendre du banc pour se mettre à
sauter de joie tellement il était heureux de la réponse du blond ou même
lui sauter dessus, quitte à le serrer dans ses bras ! Mais il se retint, se
contentant juste de sourire, et d’avoir les yeux remplis de joie. Ce jeune
homme, dont il ne connaissait rien sur lui, même pas son nom, avait prit son
courage pour accepter sa demande ! Génial, incroyable !!
« Yataaa ! Enzo, t’es trop fort !! » et oui, égotiste même
dans ces moments là…Il se mit à réfléchir alors un instant sur ce qu’il allait
lui dire, et finalement répondit d’une voix enthousiaste :

« Une de tes compositions ! Ta préférée ! Et,
après, si tu veux, je t’offre à boire quelque chose de chaud, pour te
remercier !! »

Akihito avait remarqué l’air triste qu’avait prit le jeune homme. Il voulait tellement entendre le blond jouer ? C’était si indispensable ? Pourtant, des millions de personne savent jouer de la guitare et il a fallu que ça tombe sur lui. Lui qui voulait juste passer un moment seul pour composer et chanter. Bien sûr, l’air dépité du jeune homme ne touchait pas le moins du monde Akihito. Ce n’est pas en faisant une tête déçue qu’il se décidera plus facilement à rester, au contraire, ça lui donnerait encore plus envie de partir. Vous allez sûrement me demander pourquoi. Tout simplement parce que ça donnerais à Aki’ l’impression que ce Enzo était quelqu’un de capricieux et il avait horreur de cela. Mais après tout, cet inconnu avait peut-être ce trait de caractère. A vrai dire le blondinet n’en avait aucunes idées car il ne le connaissait pas du tout. Il ne connaissait de lui que son nom et le fait qu’il chantait et dessinait. D’ailleurs, Akihito se rappela qu’il ne lui avait pas donné son nom. Cette pensée le fit sourire mais en même temps, Kenzo ne lui avait pas posé la question alors pourquoi donner cette précision. De plus, ce serait sûrement la seule fois qu’ils se rencontrent alors pourquoi faire connaissance ?

Quand il revint s’asseoir, Akihito sentit les regard étonné mais satisfait de l’inconnu. Au moins, il aurait fait plaisir à quelqu’un aujourd’hui. L’inconnu avait l’air vraiment ravit de la situation. Tout juste si on ne voyait pas des petites étoiles briller dans ses yeux tellement il avait l’air heureux que Akihito veuille bien lui jouer quelques chose. Mais qui avait-il de si extraordinaire à entendre quelqu’un jouer de la guitare ? Un inconnu qui plus est ? Le blondinet évita de faire un quelconque commentaire sur le comportement du jeune homme pour ne pas se faire passer pour le rabat-joie de service.

Puis finalement Kenzo répondit qu’il voulait entendre la composition préférée de Aki’ et que ensuite il l’emmènerait boire quelques chose de chaud pour le remercier. La boisson serait acceptée avec plaisir mais jouer sa composition préférée … Akihito en avait écrite tellement qu’il ne saurait dire laquelle il préfère. Il les aime toutes et sans exception bien que certaines soient quelque peu ratée. Bien évidemment, dans tout ce lot de compositions, il avait quelques une qui lui tenaient plus à cœur que les autres mais en ce moment précis, il était incapable de dire lesquelles et surtout d’en choisir une en particuliers.

« Celle que je préfère ? Et bien, c’est super dur de choisir … Mais j’vais te jouer celle que j’ai écrite il y a quelques jours si tu veux bien. »

Puis le jeune homme croisa une nouvelle fois les jambes afin d’être le plus à l’aise possible pour jouer. Bon d’accord, habituellement, Akihito n’est pas à l’aise du tout avec les jambes croisées mais là, vu que c’était pour sa guitare, il le faisait sans hésiter. Il calla bien sa guitare contre sa cuisse et posa ses doigts sur les cordes changées il y a quelques jours. Puis doucement il se mit à jouer. Ce simple morceaux commençait en une douce balade reposante. Les quelques notes claires sonnaient calmement dans l’air et le silences s’installa. Elles glissaient entre elles telles des plumes au grès du vent. Cette mélodie dura quelques instants puis des accords prirent place. Petit à petit il se transformaient en riffs enivrant et effréné. Le rythme endiablé envahissait tout le par cet on entendait plus rien sauf le son de la guitare. Akihito avait fermé les yeux et resté un peu concentré pour ne pas perdre les fil du morceaux. Après de longues minutes passées à jouer et à se défouler sur sa guitare. Le son diminuait petit à petit pour que enfin les dernières notes résonnent dans le silence jusqu’à ce que le dernier son ne s’arrête de lui-même.