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 Total eclips of the heart ~ {Erika}

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Dosanko S. Logan

Dosanko S. Logan


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MessageSujet: Total eclips of the heart ~ {Erika}   Total eclips of the heart ~ {Erika} EmptyJeu 2 Avr - 17:01

Total eclips of the heart ~ {Erika} Iconkristinkreukp2Total eclips of the heart ~ {Erika} Iconkristinkr3
Plume noire, si tu savais comme je te hais,
Par la souffrance que tu m'as laissé paraître,
Ou par ce que tu m'as parfois laissé être,
Plume noire, orgueil de mes désirs imparfaits.

Total eclips of the heart.

    La nuit n'était pas encore tombée, mais le ciel était déjà obscur, alourdi d'épais nuages noirs. Le soleil était invisible, ses rayons ne perçaient pas la carapace brumeuse. Véritable cathédrale qui se ramassait, cumulus bas sur l'horizon qui écrasaient sous leurs lourdes nuées toutes présences. L'air était électrique, presque statique ; même le vent s'était tut et l'atmosphère, immobile, semblait attendre. Seule la brève luminosité d'un éclair, au loin, semblait rompre la parfaite inertie qui régnait sur le cimetière. Les minutes qui précèdent l'orage sont toujours les plus intenses. Un frisson descendit le long de son échine lorsque le tonnerre gronda pour la première fois. Un éclat sombre s'alluma au fond de ses prunelles et elle releva les yeux de ses pensées pour fixer l'amas de nuages qui se déchiraient au-dessus d'elle. Ses lèvres se relevèrent en une esquisse de sourire, rictus plus proche de la grimace que d'une quelconque émotion joyeuse. Elle aimait l'orage, elle le ressentait dans ses entrailles comme un besoin ; mais les secondes qui le précédait n'en étaient que plus appréciable.

    Pas un mot, pas un regard. Juste un pas rapide et régulier, faisant claquer les talons de ses escarpins sur le bitume usagé. Une jupe longue, à la coupe irrégulière, voir inexistante se soulevait et gonflait sous l'emprise du vent, laissant apparaître des portes jarretelles. Mais celle qui les portait s'en fichait éperdument. La tête droite, haute, elle avançait, d'un pas assuré, qui claquait contre le macadam usé. Ses cheveux d'un brun écorce dansaient comme flammes ardentes, la couleur naturelle de ses yeux cachée par le vert artificiel de ses lentilles. On la repérait de loin, noyée dans la brume sombre d'une nuit creuse. Aussi facilement visible qu'une tâche de sang sur un velours noir. Un nouveau coup de tonnerre fit vibrer l'atmosphère, indiquant clairement que la perturbation approchait. Dosanko inclina la tête sur le côté, avant de repartir d'une démarche lente et calculée, se glissant silencieusement entre les tombeaux. Fascination morbide pour les cimetières, l'idée de mort si proche la faisait sourire. Elle fréquentait volontiers ces lieux souvent apparentés aux gothiques, de toute façon les classifications par groupe l'insupportaient puisqu'elle ne se considérait proche d'aucun. Bref. Une plaque de marbre sembla lui convenir puisqu'elle finit par s'asseoir sur une tombe, froissant les pans de sa jupe. Prenant appui sur la croix, elle balaya d'un regard hautain l'étendue mortuaire, où les sanctuaires de pierres abîmées semblaient le seul horizon. Pas un mouvement, juste un silence pesant, parfois déchiré par le tonnerre, mais aucune trace de présence humaine. Encore heureux, elle n'était pas d'humeur.

    Et le ciel se creva, laissant se déverser des trombes d'eau de ses entrailles. Et sous ce signal, la nature revit. Le vent glacial se leva, faisant plier les herbes hautes et craquer les branches torturées d'un vif vent solitaire. Les fleurs déposées en offrandes roulèrent des tombes pour s'écraser au sol, l'odeur acre de la terre mouillée s'éleva lentement. Fermant les yeux, Dosanko laissa l'eau dégouliner sur son visage, détrempant ses cheveux et faisant couler le maquillage, créant d’épaisses traînées noirâtres sur ses joues et ses lèvres entre ouvertes. Ses vêtements n'avaient pas soutenus le déluge et le corset dégouttait de l'eau sombre tandis que la jupe - longue - traînait par terre se teintant lentement d'une couleur de boue. Elle n'apparaissait certes pas sous son meilleur jour, mais la brune n'en avait rien à faire, de toute façon, elle n'avait rien à prouver. Son maquillage avait donc coulé, laissant d’épaisses traînées noires sur ses joues et creusant son regard en quelque chose proche du zombie déterré. Loin de la mettre en valeur - on se demande qui ça aurait pu mettre en valeur - les coulures lui donnaient donnait un air caverneux et négligé. Elle pianotait sur le marbre froid une cadence proche de celle du battement d'un cœur, ses ongles longs crissant sur la pierre, la gueule renversée vers un ciel qui dégueulait des litres d'eau. En fait, on pourrait bien se demander ce qu'elle foutait là, mais il n'y avait rien à comprendre. Complètement absorbée par l'orage, elle était indifférente à toute autre pensée. Bah, pour une fois qu'elle est apaisée...

    La nuit était tombée et le souffle acharné du vent sifflait toujours sa complainte lugubre aux oreilles de la forêt. Pas un autre son que ces incessantes rafales, qui s'enroulent et se délient inlassablement, rubans sans substances, mouvements d'airs inaccessible. Et la lune brillait, comme le masque blafard de la mort, comme l'empreinte exsangue de la peur. Œil unique accroché aux lourdes tentures noires du ciel nocturne. Éclat pâle, sans consistance. Et le ciel noir, comme l'abyssale néant, où nuages frileux se distordent sous les bourrasques, offrant leurs entrailles nues, à peine éclairée de l'astre blanc. N'hésitant pas à cracher intérieurement sur les bourrés en plein manque d'intelligence semblait constant. Fallait-il retrouver le mot à dire pour décrire le niveau minable des gens le soir ? Après, on se demandait pourquoi elle préférait la solitude. La nuit brodée dans son sombre tissu de comètes brûlantes appelées "étoiles" clignotaient telles les ampoules s'efforçant de bien finir leur vie. Le vert empoisonné scintillant de son regard courrait de frémir par la caresse soufflante et déspressée du vent, cherchant éperdument l'âme sœur. Son ombre s'écorchait derrière elle, voyante dans la source lumineuse du réverbère amoché. Aucun sont ne s’échappe de l'inconnue. Juste quelques lamentations de se retrouver ici. Ininterresé, voilà ce que semblait le regard de Dosanko. Soupir paradoxal empli l'air filtré de sa simple respiration. Mauvaise humeur semblait flotter comme une aura autour d’elle.

    Elle laissa s'échapper un soupir en apercevant la haute construction qu'était le caveau qui se tenait face à elle. Il semblait ancien, mais un entretient régulier l'avait conservé. D'un mouvement instinctif, elle resserra les doigts sur le pommeau de son poignard, s'arrachant un sourire glacial. Quelque soit l'endroit où elle allait, elle saurait se défendre. Goutant à ce silence nocturne, elle se sentait plus ou moins bien. Une nuit comme elle les aimait. Et surtout, personne. Pas âme qui vive, du moins qu'elle pouvait voir. Cette solitude lui convenait ; de toute façon, vu son humeur du moment, l'importun se serai pris un pain dans la tronche et elle aurait pu être de nouveau tranquille. Pas envie de partir dès maintenant à la recherche d'un endroit où passer la nuit, pas envie de se bouger le cul. Elle avait fait assez de chemin comme ça. De toute façon, la nuit était magnifique et personne ne viendrait la déranger aussi tard - ou aussi tôt, ça dépendait dans quel sens on tournait le problème. Les pensées s'entrechoquaient dans son esprit, mais une question revenait souvent, lancinante. Qu'est ce qu'elle foutait là, bordel ? Excellente question. Enfin, fallait bien aller quelque part, nan ? Bon, inutile de s'attarder sur l'esprit vaseux de la miss, il était tard et sa réflexion à ces heures ne volait jamais haut. Sans lever les yeux, elle balaya d'un regard sombre la vue qui s'offrait à elle, cherchant à mémoriser l'endroit. Connaître le lieu pourrait lui être utile, alors tant qu'à faire, autant profiter de l'absence des gens pour voir à quoi ça ressemblait. Méprisant du regard le paysage qui s'offrait à elle, Dosanko restait appuyée contre le marbre. Non pas qu'elle se faisait chier profondément, mais qu'elle n'avait aucune envie de rentrer. Peut-être qu'à l'aube, elle se décidera à bouger, mais l'aube n'était pas là...
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Erika Setsuko

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MessageSujet: Re: Total eclips of the heart ~ {Erika}   Total eclips of the heart ~ {Erika} EmptyVen 3 Avr - 15:15


    La journée n'était pas terminée et pourtant les rayons du soleil faiblissaient en intensité pour faire place à l'obscurité, on ne distinguait plus que des ombres irréguliers et difformes ainsi qu'une faible lueur qui tâtait le corps de cette adolescente. Tout devenait flou. Le ciel qui était pourtant clair devint en une fraction de seconde, une épaisse masse sûrement humide au toucher, d'une couleur obscur, noirâtre. L'atmosphère était humide, bien qu'il ne pleuvait pas encore. A chaque bouché de cet oxygène condensé, un malaise étreignait son corps. Ce n'était pas douloureux, mais ce n'était pas non plus agréable. Elle sentait ses vêtements devenir de plus en plus lourd, comme si chaque particules de cette brise se blottissait contre ce tissu afin de s'entremêlait à lui. Ses cheveux perdait du volume et ne brillait plus comme le faisait, ce matin. Il n'y avait aucun bruit, pas même un craquement, seul le sifflement du vent empêchait de rendre l'ambiance lugubre- du moins entièrement. Et comme si son humeur dépendait du temps, son visage n'exprimait plus qu'une immense tristesse. Peut-être était ce aussi dû à ces stèles ? Probablement. Elle continuait dans la même direction, s'enfonçant dans cet endroit funeste, sans adresser un regard aux noms inscrits sur les tombes en marbres. Ses yeux n'exprimaient qu'une profonde indifférence. Elle restait imperturbable. Il était difficile à croire, que ce corps était habité d'une âme. Si elle ne bougeait pas, elle se fondrait sûrement dans cet environnement. Alors que son corps marchait avec un rythme régulier, presque comme un automatisme, pour la première fois, une émotion la saisit. Un hurlement se fit entendre. Ce n'était pas le son de sa voix, mais celle du tonnerre. Elle n'avait pu s'empêcher de sursauter. Elle regardait à présent le ciel, rêveuse. Il commencait à faire nuit. Elle n'aimait pas être ici et encore moins, le soir.

    Néanmoins, ce SMS avait égayé une curiosité chez elle. Il ne contenait qu'une heure ainsi qu'un lieu. Ce n'était probablement qu'une farce, seulement, elle n'avait pas pu s'empêcher de venir au rendez-vous. Comme, elle le soupçonnait, il n'y avait personne. Elle était lasse et cela se ressentait dans sa façon de marcher, ses jambes étaient faibles. Elle ne faisait que trébucher et se rattraper en serrant dans ses mains, ces pierres glacées. Elle ne s'était même pas prise la peine de s'habiller d'une façon décente. Elle était en tenu décontracté, ce qui ne rimait pas exactement avec le mot féminité. Ses cheveux étaient ondulés à cause de l'humidité, son teint était encore plus limpide que d'habitude, et elle n'avait sur son corps, qu'un simple pull blanc zip, accompagné d'un pantacourt de sport ainsi qu'une paire de basket neuve. En fait, c'était les vêtements qu'elle portait pour pouvoir s'entraîner à la danse, dehors, dans son immense jardin. Le cimetière se situait loin de son quartier résidentiel, elle était donc venue à pied, ce qui était étrange puisqu'elle favorisait les transports automobiles. Alors qu'elle était complètement insensible à ce qui l'entourait, elle se surpris à être terrorisée. Elle donnait l'impression d'avoir été plongé dans le coma et de s'être réveillée il y a seulement quelques secondes. Elle s'arrêtât et d'un regard craintif, elle observât les sépultures de ces inconnus qui avaient pénétré un autre monde. Elle semblait chercher quelque chose. Il devait bien y avoir quelqu'un ici ?! Quelqu'un de vivant. Ne serait ce que pour l'aider à retrouver le chemin par lequel elle était venue. Quand la foudre s'abattit une nouvelle fois, cette fois ci, elle se mit à courir comme une dératée.

    Elle ne savait pas où elle allait, mais elle ne pouvait pas s'arrêter. Son corps bougeait tout seul, instinctivement. Elle ne voulait pas s'arrêter. Elle continuait tout droit, sans reprendre son souffle, son coeur battant la chamade. Elle ne regardait même plus devant elle, se contentant de reculer quand elle heurtait quelque chose, reprenant la même allure. Le ciel n'a pu attendre plus longtemps et laissât retombé l'eau qu'elle avait essayé de maintenir depuis des jours. Elle ne s'en souciait pas, néanmoins. Quand, elle ne pouvait vraiment plus aller plus loin, elle ralentit sa course et au bout de quelques minutes, elle finit par s'arrêter. Il y avait des tombeaux familiales pas loin. Le temps s'était corsé, il pleuvait maintenant à verse. Si elle ne voulait pas tomber malade, il faudrait qu'elle s'abrite quelque part. Elle ravalât sa salive et tendit la main vers le poignet du caveau, elle était ouverte ! En même temps, qui viendrait ? Personne, sans doute, elle resserrât sa prise, le métal était froid et pénétrât dans ce lien interdit. Elle n'aurait jamais fait ça, habituellement ! Mais elle n'était pas vraiment couverte et elle ne voulait pas tomber malade. Oui, il y a des gens très simples d'esprits. « Je ne veux pas être malade alors je me réfugie dans un caveau familiales, remplis de cadavres ». Hm, tout ce qu'il y avait de plus exquis. Sur sa peau, perlait encore des gouttes d'eau, ses cheveux ne ressemblait guère à une chevelure, mais plus à un ustensile de ménage. Elle avait eu la bonne idée de ne pas se maquiller, certain dirait : Une adolescente sans pot de peinture sur la figure, cela existe ? Apparemment. Pour un caveau, cela était vachement entretenu. Bien entendu, ce n'était pas chaleureux. Non, il n'y avait seulement qu'un mince filet de poussièren, moins qu'elle ne l'aurait imaginé. Elle essayait de vider son esprit et de s'empêcher de penser aux deux cercueils qui étaient installés au milieu de la pièce. Elle n'était éclairée que par la lumière naturelle qui s'infiltrait par les vitres. Le vent soufflait plus fort, elle l'entendait, le son était amplifié, la salle faisait résonner le moindre bruit. Très vite, la lumière qui éclaircicait la pièce, s'éteint, lentement pour faire place au noir complet. Au bout de quelques minutes, ses yeux s'était habitués à l'obscurité. Elle n'avait pas remarqué plus tôt, mais cette cave était meublée. Elle apercevait une armoire, rangé dessus des photos ainsi que des petites poupées et d'autres choses inutiles.

    Alors qu'elle essayait de déchiffrer chacun des noms de ces objets, qu'elle ne pouvait clairement apercevoir à cause de son ombre. Près de ledit meuble, elle vit une caisse en bois. Elle était complètement exténuée et ne pouvait plus tenir debout, c'est pourquoi elle s'en saisit en une fraction de seconde et s'assit négligemment dessus. Elle s'était refusée de s'asseoir sur une des tombes, mais qui irait se plaindre pour cela ? Elle allait sûrement resté ici, un bon moment, le temps n'avait pas l'air de vouloir se calmer. La lune, tout comme chaque étoile, resplendissait de mille feux, on pouvait clairement voir sa couleur, lipide et cristallin. Si elle ne s'était pas retrouvée au cimetière, elle serait sûrement en train de s'émerveiller devant le spectacle qui s'offrait à elle. Le ciel était sombre, mais pas d'une façon «naturelle », habituellement, le bleu foncé régnait en maître, cette fois ci, elle était plus froide. Il devait certainement, être tard puisqu'elle se sentait de plus en plus vider. Au bout d'un moment, elle s'endormit appuyé contre une des tombes. Elle ne sentit pas le vent s'infiltrer dans le tombeau, s'entremêlant dans ses cheveux, ni le rythme lent de son coeur. Elle n'entendit pas non plus ce soupir las soufflé entre les lèvres d'une femme. Une femme qui se tenait de l'autre côté de la porte. Elle avait sombré dans un monde insouciant, laissant vagabondé ses souvenirs ainsi que son imagination.
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Dosanko S. Logan

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MessageSujet: Re: Total eclips of the heart ~ {Erika}   Total eclips of the heart ~ {Erika} EmptyVen 3 Avr - 20:44


    On ne sait jamais à l'avance si on va avoir un accident ou tomber malade. On se lève le matin sans savoir si on va tomber amoureux ou être foudroyé. On peut étudier toute sa vie, mais on n'apprendra pas pour autant la date de sa mort. On ne prévoit ni les pires catastrophes ni les plus grandes joies. Et c'est pour cela que le langage fournit des mots comme "Choc", "Surprise", "Bouleversement", "Désastre" ou bien "Mystère". Aucun de ces mots ne viendraient à l'esprit de Dosanko, surtout pas "Surprise". Non, elle vivait en mode pilotage automatique. Pour la jeune Japonaise, ce jour-là avait commencé au lit. Le grand défi consistait à se lever, à se trouver des vêtements assortis, à maîtriser suffisamment la douche pour ne pas geler ou brûler, à boire le café raté préparé rapidement et à partir dans un endroit pour fumer et se reposer en paix, sans un crevard qui vienne faire chier. La nuit était tombée. Une nouvelle pleine lune avait fait son apparition. Grosse, blanchâtre, seule accrochée au milieu de ce grand rideau de velours qu'était le plafond couleur ancre du ciel nocturne qui clignotait et scintillait de tous côtés. Une nuit sombre, silencieuse et mystérieuse. Une nuit somme toute banale. Une nuit comme toutes les autres... Du moins, en apparence. La nuit était tombée bien avant que la lune ne se lève, son œil de cyclope invisible derrière les nuages sombres qui se tordaient, se déchiraient, se morcelaient, s’apprêtaient à crever. Dehors, le ciel était tel un sac gonflé au maximum pendant très bas, menaçant, au dessus des têtes. Le vent tiède et poisseux balayait les feuilles éparses et secouait violemment les arbres rachitiques qui ornaient la façade et l'entrée de ce grand bâtiment. Tous les habitants des lieux, élèves et professeurs, s'attendaient à une violente tempête.

    Fidèle à elle-même, Dosanko traînait dehors à des heures où elle était certaine d’être seule. Comme quasiment chaque nuit, en fait. A l’inverse de la norme, elle semblait vivre après le crépuscule. Quoique il est difficile d’associer à sa personne le verbe vivre. Elle a atteint un degré de dénis qui ne justifie plus l’emploi d’un verbe aussi bassement… humain. Elle existe, mais ne vit plus. Juste une anecdote morbide. Seule la nuit lui restait dévouée, tableau d’ombre et de mystère, de meurtre et de silence. D’absence, aussi. C’est avant que l’orage n’éclate réellement, que Dosanko était sortie de son lymphatisme. Lymphatisme provoqué par un important abus d’alcool, si l’on se fiait aux relents lourds qu’elle exhalait à chaque respiration. Le soir avait recouvert les lieux de son manteau couleur encre. Une nuit chaude, sombre et lourde comme une chape de plomb s’était abattue sur les toits d’ardoises et un vent grêle, glacé et sec balayait le cimetière pourri qui revivait sous le passage de cette substance invisible et insaisissable qu'était le souffle de la nature. Elle fixa l'horizon, ses yeux verts orangés aux reflets glacés moiraient doucement sous la mince lueur d'une lune cachée par une brume épaisse et poisseuse. Visqueuse et grise. Une lueur démoniaque, incassable dans ses yeux semblait tout brûler sur son passage. Et le ciel, jusqu'ici sombre, noyé dans une obscurité épaisse et pâteuse s'éveilla précipitamment. Un éclair rapide, intense, transperçant et déchiffrant frappa le sol, faisant part de sa place et de sa présence. Le plafond vibra sous la décharge de puissance qu’un premier éclair imprima au sol.

    L’orage se déchaînait et chaque coup de tonnerre faisait vibrer les pierres descellées des tombeaux. Plusieurs fuites s’étaient déclarées et l’eau dégoulinait le long des murs, apportant avec elle une odeur âcre de moisissure. La température avait diminuée de plusieurs degrés mais ce n’est pas elle qui tira un frisson sur la peau blafarde de Dosanko. C’est seulement ce temps, ce déchaînement de la tempête qui lui apportait une jouissance vivisectrice. Les plaisirs de la chair lui étant refusés ces derniers temps, elle se rabattait sur la seule chose qui était encore à sa portée ; la puissance et les ravages d’un orage. La jeune femme n'est plus sur un sépulcre tout pourrave aux âcres odeurs de glaise. Elle brasse un air tiède de ses mains devenues ailes souples... Elle flotte au dessus d'un fleuve qui s'écoule comme un sang d'or dans la grande forêt giboyeuse. Et son cœur bat au rythme de la nature entière, empli d'une sereine et solennelle volonté de vivre malgré la haine des hommes, des leurs massacres, de leur débilité et de la conneries qu'est l'humanité. Ce ne fut pas un bruit, pas un mouvement qui l'avertit de l'approche de quelqu'un. Les yeux rivés vers son bras, une seringue en main, le tonnerre grondant dans ses oreilles, elle aurait été incapable de percevoir quoi que ce soit. Ce fut plutôt une impression, un ressenti qui lui fit lever doucement la tête. Une goutte d'eau bien placée lui fit refermer immédiatement d'ailleurs. Laissant échapper un grognement agacé pour exprimer son mécontentement, elle se redressa, quittant la nonchalance de son affalement pour s'adosser correctement à la haute croix. C'est après ce difficile effort que de faire glisser ses jambes à terre et de relever la tête qu'elle cru voir un corps frêle passer, puis se perdre dans la sombreté.

    Soudain, un bruit léger déchire l'écran de son rêve. Ce fut alors quand la brune voulait s’injecter sa dose dans le bras qu’une jeune femme signalait son existence par des bruits de pas étouffés. Et l’odeur de la peur. Elle suintait la peur. Présence Ô combien réjouissante finalement, puisque rares étaient les choses qui plaisaient à Dosanko autant que la peur chez les autres. Tellement habituée à réagir au moindre événement, si infime soit-il, Dosanko revient à la réalité, les sens immédiatement en alerte. Elle tend l'oreille, s'était légèrement redressée sur un coude. Elle écoute... Elle écoute la nuit qui murmure à travers la grande nécropole. Le lointain grondement d'une du tonnerre que la pluie estompe. Et ce son indéfinissable qu'est une respiration. Elle attend. Cette fois, elle ne peut plus en douter, c'est bien la respiration de quelqu'un. Un rythme respiratoire lent, régulier aux consonances sifflotantes, voir asthmatiques. Elle était venue ici pour vivre, elle allait pouvoir s'amuser. Ses pensées s'étaient mêlées au bruit de l'orage sans le temps de réflexion qui avait caractérisé les paroles précédentes. Peut-être parce qu'il s'imposait comme une évidence, impérieuse et absolue. La concrétisation d'un état d'esprit qu'elle percevait comme une certitude. Vivre. Parce que la vie atteignait dans ce cimetière un degré d'intensité électrique. Non pas grâce à la présences de la jeune femme - la substance de celle-ci semblait inexistante - mais à travers l'orage. Les lieux se muaient en une entité vivante ; ses pierres mortuaires vibraient sous le grondement discontinu du tonnerre. L'eau qui suintait des fissures n'était que sécrétions humides d'entrailles, glaires et mucosités sur la moisissure. Rien n'est plus animé qu'un lieu inerte modelé par l'orage. D'un mouvement aussi brusque qu'inattendu, elle se releva et vint se planter en face de la porte de la sépulture avant d'esquisser de nouveau un sourire. Un sourire tout ce qu'il y a de plus sadique, le sourire du prédateur avant qu'il ne fonde sur sa proie.

    Et l'orage se déchainait, en partenariat le plus intime avec les éclaires qui fendaient l'horizon. Même si l’étincelle qui luisait dans ses prunelles s’était atténuée, la folie s'emparait d'elle avec l'avidité d'un conquérant qui découvre une nouvelle terre. En arrivant près de ce caveau, elle avait vu le corps lymphatique et avait marché près du carton sur lequel ce dernier était aveuli pour s’adosser au mur qui lui faisait face. Pourquoi cet intérêt vers cette loque faible et comateuse, qui n’avait même pas réalisé sa présence ? Peut-être le contre-coup d’une journée ennuyante, le besoin de fixer son attention sur quelque chose, aussi lamentable soit cette chose. Alors se figeant, Dosanko avait posé les yeux vers la jeune femme, la couvant de ce regard indéfinissable, viscéralement angoissant. Et elle avait attendu patiemment que cette dernière ne se réveille, ait un autre signe de vie que cette respiration lente et apaisée sans laquelle elle aurait pu passer pour cadavre. Un coup puissant du tonnerre avait retenti, fort car déjà proche, que l’inconnue n’avait pas cillée, pas même eu un réflexe nerveux. Mais peu à peu, elle semblait émerger, se tirer péniblement de l’enveloppe gluante qui endormissait son esprit et paralysait ses mouvements. Et Dosanko n’avait pas bougé, effrayante d’une hiérarchie mortuaire.
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Erika Setsuko

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MessageSujet: Re: Total eclips of the heart ~ {Erika}   Total eclips of the heart ~ {Erika} EmptySam 4 Avr - 7:49


    Cette journée avait pourtant bien commencé, elle s'était réveillée en douceur, son corps ayant tâté les premiers rayons du soleil accompagné d'une légère brise caressante. Ce qui fut plus difficile, était de se lever. Elle s'était étirée pour être moins endormi et n'avait pu s'empêcher d'émettre un petit bâillement, se surprenant ainsi à commettre pareil blasphème. Et c'était avec une lenteur démesurée qu'elle s'était dirigée vers la salle de bain pour prendre sa toilette. Elle était ressortie complètement différente, moins inerte, plus vivante. Comme toute adolescentes, elle s'était rendue à son établissement et avait suivi les cours avec sérieux, priant que la journée se termine vite ou qu'une des professeurs ait un accident. Certaine personne préférait observé l'extérieur, ce qui était compréhensible, le temps était merveilleux pour un mois d'hiver, ceux-là étaient des rêveurs, d'autres, des filles, préféraient observer les garçons dehors. Erika ne faisait partie d'aucun des deux. Elle s'était contentée d'observer le professeur, celui-ci d'ailleurs devait sans doute s'imaginer qu'elle avait le béguin pour lui, puisqu'il piqua un fard, elle ne dit rien cependant, continuant à l'observer de son regard froid et imperturbable, le mettant ainsi de plus en plus mal à l'aise. C'était assez amusant.

    Elle avait besoin de savoir qu'elle n'était pas seule et qu'elle n'était pas indifférente aux autres. Elle était certes, effrayer par les hommes, surtout ceux dans la même tranche d'âge qu'elle, mais elle essayait de vivre sa vie pleinement. Si elle avait su, qu'elle allait terminer cette journée, dans un cimetière, dormant sur une tombe, elle ne se serait sûrement pas prise la peine de se réveiller. Le silence paisible et rassurante de la classe s'était estompée pour faire place à un chahut grossier et désagréable à entendre. Le temps commençait à se gâter, ses amis avaient prévu de faire un tour en ville, c'est pourquoi parmi les différentes voix qu'on pouvait distinguer, c'était les siennes qui se faisaient plus bruyante. Il ne pleuvait pas encore, mais cela n'allait pas tardé. Elle était rentrée chez elle, épuisée, mais désirant quelque chose d'excitant. Et c'est là, que ce fameux SMS avait pointé son nez, alors qu'elle était en train de se changer pour son entraînement quotidien, elle n'avait pas pu s'empêcher de sauter sur l'occasion. Elle s'était précipitée sans réfléchir dehors, courant sans relâche vers cet endroit lugubre. Arrivé à l'endroit indiqué, elle avait attendu, quelques minutes puis une heure et avait fini par s'aventurer à l'intérieur, insouciante de ce qui pouvait lui arriver. Pour finir, par courir comme une possédée entre toutes les stèles qui l'entouraient...

    C'était un soir de pleine lune, de plus. Elle était unique. Les personnes ont tendance à négliger cela. Chaque moment est exclusif, différente. Quant bien même, la pleine lune n'était pas quelque chose d'extrêmement rare, elle changeait selon la perception de l'individu, ainsi que de l'endroit où il se trouvait. Elle était observable de tous, chaque personne de ce monde pouvait sûrement l'apercevoir, mais rare était ceux qui prenaient conscience de sa beauté. Le temps avait beau être catastrophique, cela donnait un certain charme. Elle n'était pas une personne qui vivait la nuit, un enfant de la lune. Elle adorait les endroits éclairés, animés, toujours par peur de se retrouver seule. Chacun ses démons. Les siens la hantait depuis son plus jeune âge, la rendant ainsi hypocrite. Elle ne supportait pas se faire rejeter, au point de changer son caractère pour s'adapter à ses prétendus amis. Seule Miyuki et Jihoon, l'avait accepté comme elle était. Frêle, douce et cruellement rêveuse. De nos jours, ces personnes sont rares, les femmes préféraient comme les hommes, les coups d'un soir. Les « je t'aime », n'avait plus le même sens, il se rapprochait plus d'un « Baise moi » qu'un véritable sentiment pur et profond. Elle était sans doute née à la mauvaise époque, bien que ces sournoiseries et simulations existaient déjà avant. Prenant un chef d'oeuvre que tout le monde s'est dû de lire au moins une fois dans sa vie : Roméo et Juliette de Shakespeare. Roméo ne prétendait pas aimer Rosaline ? Comment a-t-il pu s'éprendre de Juliette ? N'est-ce-pas une imposture de lui faire la court, affirmant la chérir alors qu'il pensait la même chose quelques secondes avant pour une autre ? Elle détestait ce livre. L'alcool avait remplacé l'eau fraîche, le sexe le plaisir d'aimer, l'excitation la connaissance.

    Dans cet endroit lugubre elle était sûre, qu'elle ne verrait rien de cela. Au moins, ici, les morts ne peuvent pas continuer à mentir et tromper. Elle était tranquille. Et c'est en pensant à cela, qu'elle continuait à marcher, s'enfonçant dans le cimetière, elle ne remarquait même plus ce qui l'entourait, elle était complètement plongée dans ses pensées. Elle voyait le paysage, mais elle n'avait pas l'air d'en prendre conscience. Elle ne réagit qu'à la première éclaire, elle s'était abattue non loin d'elle, à peut être une vingtaine de mètre. Elle venait d'émerger de ses songes et regardait les alentours, se demandant ce qui pouvait bien se passer, se rendant compte qu'elle était encore dans le cimetière, elle n'eut même pas le temps de réfléchir plus, qu'une seconde éclaire éclatât, cette fois, elle se fit plus entreprenante, elle courrait sans regarder dans quelle direction elle se dirigeait. La plus se déchaînait sur son corps, elle était complètement trempée. Quand, elle s'arrêtât, elle ne prit qu'une seconde pour peser le pour et le contre et pénétrât dans le caveau. Endroit vide et gris, autrefois blanc, s'étant sûrement abîmés et salis depuis sa construction, deux corps reposaient dans ce lieu funeste. Il y avait des milliers de particules poussiéreuses dans l'air mêlé à l'humidité, elle le sentit dès sa première bouché d'oxygène, s'étranglant presque. Sur les deux tombes, des fleurs fanés et d'une couleur rougeâtre avaient été placés, une personne avait désespérément essayé d'égayer l'endroit. Elle n'avait jamais vu la mort, ses grands parents avaient pris la retraite et était en excellente santé, ses parents avaient beau être surmenées, ils s'en tiraient pas mal, quant à sa soeur, elle respirait la fraîcheur et la jeunesse.

    Elle était complètement effrayée, elle n'allait pas le nier, si on lui demandait, mais cela ne voulait pas dire qu'elle allait le montrer. Elle était peut-être une peureuse, seulement elle avait une grande fierté. Il était donc hors de question de montrer ses faiblesses, même à un mort. Elle avait essayé de s'empêcher à penser à l'endroit où elle se trouvait et observait le ciel embrumés de nuages noirs et difformes, menaçant de s'abattre encore plus ainsi qu'un brouillard intense et épais, qui l'empêchait de voir ni les stèles, ni les arbres au loin. On n'entendait aucun bruit, juste les gouttes d'eau qui ruisselaient sur le sol ainsi que les craquements déchirants des branches. Ce qui rendait la situation encore plus perturbante. Elle ne voyait rien, mais elle entendait chaque bruit, même les plus infimes. Elle s'interdisait à se culpabiliser et ressortit affronter la nuit. Elle fixait donc les meubles qui habillaient ce tableau étrange. Quand elle fut épuisée, elle s'assit sur un carton et s'endormit. Étant complètement, endormi, elle ne vit pas cette femme s'introduire dans la même pièce, l'épiant et attendant son réveil. Elle respirait de plus en plus lentement et bien que la position était inconfortable, elle était complètement plongée dans ses rêves. Au bout de longues minutes, un nouvel éclair se fit entendre, plus fort, sans doute parce qu'il s'était abattu juste au-dessus de sa tête. Elle se réveillât en sursaut, observant le caveau. Alors qu'elle se rendait compte de sa bêtise puisqu'elle s'était imaginée un scénario digne d'un film de science fiction, elle se tournât la tête à sa gauche et vit une forme, qu'elle n'avait pas vu plus tôt, ses yeux étaient faibles, flous. Elle se frotta donc doucement les yeux. Puis relevât la tête. Sa surprise fut énorme, elle ne pu s'empêcher d'écarquiller les yeux et d'observer cette adolescente. Etait-elle devenu folle ? Non, elle n'en n'avait pas l'impression. C'était belle et bien une masse vivante qui l'observait d'un regard lugubre et cruellement inquiétant. Elle savait que c'était assez indécent, mais elle ne pouvait s'empêcher de l'observer.
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Dosanko S. Logan

Dosanko S. Logan


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MessageSujet: Re: Total eclips of the heart ~ {Erika}   Total eclips of the heart ~ {Erika} EmptySam 4 Avr - 18:37


    Elle est fatiguée, elle est toujours fatiguée. Dosanko avait pour habitude de fredonner une chanson pour s'endormir. C'est dans des maisons de redressements que cette habitude prise dans l'enfance lui était revenue. Après chaque interrogatoire des gardiens, où les orphelins étaient parfois battus, souvent injuriés et humiliés on la revoyait dans sa chambre qui ressemblait plus à une cellule de prison qu'à autre chose. Elle restait alors de longues minutes à chantonner pour passer le temps et ne penser à rien d'autre. Rien qu'une ritournelle lancinante qu'elle ânonnait de sa voix abîmée et éteinte par le silence glacial qu'elle entretenait. Et depuis, la demoiselle n'arrive plus à s'endormir sans chanter faiblement ou sans écouter de la musique. Encore maintenant, elle vit comme un animal dans son repaire, calfeutrant les orifices. Mais malgré cela, le vent glacé s'engouffre dans les fissures du caveau et trouve son chemin pour lui mordre la chair. Elle est crevée, mais sommeil ne semble pas vouloir venir pour la délivrer de son corps fatigué. Elle s'empêche de bouger sans vraiment savoir pourquoi. Immobile, les yeux grands ouverts, sa chanson aux lèvres, elle attend. Et maintenant, comme alors, ce n'est pas la jubilation qui la tient, mais une tension, un sans aigu des choses. La fraicheur de la brise qui caresse son cou, le cri plaintif des animaux qui se battent pour une ou plusieurs choses, le souffle régulier de la personne se trouvant près d'elle. L'ambiance est étouffante, son corps est lourd, la température environnante est trop fraiche, ses vêtements sont de trop. Tout était morne et morose.

    C’est avant que l’orage n’éclate réellement, que l’inconnue sortit de son lymphatisme. Lymphatisme probablement provoqué par un important manque de sommeil, si on s'en fiait aux petits yeux qu'elle arborait à chaque regard. Encore une qui avait marché jusqu’à ne plus savoir lever le pied, qui avait du maudire les nuits à chaque pas titubant qu’elle avait fait pour monter ici. Ou pas. Si ça se trouve, ce n’était qu’un excès sans conséquences mais qui, accompagné de grosses fatigues et lassitude, l’avait peut-être achevé sur ce carton miteux, délavé et usé jusqu’à la corde par les années passées. Ainsi donc, la jeune femme avait bougé, se soustrayant brutalement à sa torpeur, à en juger l’agitation de ses premiers mouvements. S’étant légèrement redressée, elle semble écouter, avec les traits tirés de quelqu’un qui se réveille à peine et dont les sens sont déjà en alertes. Elle se frotte les yeux, signe d'une confusion qui ne ment pas. Elle suintait la peur par tous les pores de sa peau. Au fur et à mesure que sa conscience reprend le pas, Dosanko peut savourer sa confusion, confusion qui l’oppresse, l’écrase, qui la fait respirer par à-coup brutal et se redresser, tel un animal qui s’étouffe. Cette crypte, humide et rongée par la moisissure autant que par la saleté, n’est pas un environnement pour elle. Ce n’est pas quelqu’un fait pour demeurer dans un endroit à l’atmosphère aussi lourde et épaisse, qui englue les sens. A la voir se débattre contre une volonté intérieure, c’est jeune fille à avoir besoin d’espace, d’air et de liberté. Jubilation ténue que de la voir souffrir de son réveil dans un espace qui n’était pas fait pour elle. Différemment de Dosanko qui n’est bien à la fois nulle part et partout où les autres ne le sont pas.

    Puis son agitation reflua lorsqu’elle arriva à respirer une goulée d’air frais. C’est à ce moment que la brune pût voir son visage correctement. Et immédiatement, elle le reconnut. D’une mémoire visuelle parfaite, elle n’avait néanmoins aucun nom à mettre sur ces traits fins et parfaitement dessinés. C’était frustrant de se rappeler quelqu’un, de l’avoir sous ses yeux mais de ne pouvoir l’appeler par son prénom. Elle aurait du le lui demander, la dernière fois. Lorsqu'elle l'avait entrevue à un cours ou premières et deuxièmes s'étaient retrouvés mélangés dans la même salle. Des souvenirs précis revinrent, il pleuvait aussi ce jour là et l’inconnue n'était pas loin d'elle, assise tranquillement sur un banc. Ça paraissait loin maintenant, mais la jeune femme n’avait pas changé. De taille moyenne – enfin quelqu’un qui dépassait les autres – mais belle – aussi belle qu’elle-même ne l’était pas. Une fille séduisante, mais qui paraissait inaccessible. Observation silencieuse entre les deux femmes, chacune détaillant l’autre avec une relative méfiance. Le cadre n’était guère adapté aux rencontres amicales, une pièce suintant la moisissure par tous ses pores, un ciel d’orage qui obstruait la lumière. Une ambiance plutôt glauque, pesante. Tout à fait le genre d’atmosphère dans laquelle Dosanko se sentait à l’aise, presque dans son élément. Environnement oppressant qui déstabilisait la plupart des gens, en lui laissant l’avantage, en la laissant savourer discrètement leur confusion.

    L’orage se déchaînait et chaque coup de tonnerre faisait vibrer les murs descellés des hypogées. Plusieurs fuites s’étaient déclarées et l’eau dégoulinait le long des murs, apportant avec elle une odeur âcre de moisissure. Se contentant seulement de s’asseoir sur une table abandonnée qui grinçât de façon conséquente bien que son poids ne fut pas excessif. Longue plainte lugubre qui rompit la monotonie de la pluie, ce même bruit répétitif de l’eau qui s’écrase sur les tuiles. Un sourire naquit lentement sur ses lèvres et elle posa ses yeux l'inconnue. Une discussion aurait pu s’engager, mais aucune des deux ne faisait l’effort nécessaire. Flemme réciproque de gaspiller sa salive pour de vains échanges de paroles. Le temps avait beau jeu de s’étirer, elles ne semblaient pas décidé à le combler. C’était long, c’était lourd et c’était gras. L’endroit semblait hors du temps. Deux filles silencieuses ; une qui dévisageait l’autre avec l’insistance d’un regard mauvais et l’autre qui peinait à reprendre ses esprits. Un caveau sale et poussiéreux où les fleurs fanées côtoyaient les tables pourries et les cercueils abimés qui menaçaient de craquer lorsqu’on s’appuyait dessus. Une atmosphère lourde, saturée de moisissure et d’humidité ; l’eau qui se faisait bruyante en dégoulinant sur le toit et la lumière sporadique d’un éclair au loin. Lieu pittoresque qu’aucun peintre n’aurait cependant voulu dépeindre.

    Ses lèvres s’étirèrent en un rictus de prédateur et elle cala son dos contre une longue stèle noire, reluquant avec un air malsain la jeune fille. Le regard méprisant et moqueur, fixe et appuyé, visiblement dans le but de mettre mal à l’aise. Méthode qui semblait porter ses fruits puisque l’inconnue la regardait les yeux exorbités. Elle sortit lentement son poignard de sa ceinture, jouant avec la lame entre ses doigts. Et, incapable d'attendre plus longtemps la purification si ardemment désirée, elle avait lentement enfoncé l'extrémité du couteau dans sa main, sous les yeux de l'inconnue. Elle avait gémi doucement en sentant l'acier pénétrer dans sa chaire et, poussant un long soupir, savoura les délices de la souffrance purificatrice qu'elle s'infligeait. Elle continua sans relâche jusqu'à ce qu'elle sente les goûtes de sang couler le long de ses doigts. C'était presque devenu un rituel important qu'elle n'oublierait pas d'appliquer. Le plaisir mêlé à la souffrance et à la jubilation de sentir l'acier froid trancher les tissus de sa chaire. Le rictus qui déformait son faciès s’agrandit, mettant en évidence l’éclat sadique qui brûlait dans ses pupilles. Passant rapidement la langue sur ses lèvres de la même façon qu’un serpent aux aguets, elle braqua son regard sur celle qui se refusait à affronter son regard.
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Erika Setsuko

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MessageSujet: Re: Total eclips of the heart ~ {Erika}   Total eclips of the heart ~ {Erika} EmptyLun 6 Avr - 13:40

    Etait-ce l'ennuie qui l'avait rendu aussi épuisé ? Sans aucun doute. Elle était le genre d'adolescente à chercher les aventures, quitte à s'attirer des ennuis. Se cachant derrière un air arrogant, elle avait évidemment des ennemis – cela égayait un peu ses journées. A chaque fois, qu'elle était confrontée à eux, son instinct de survis lui disait de fuir et de se faire toute petite, voulant passer inaperçu, seulement sa soif déchirante d'action, prenait toujours le dessus. C'est ainsi qu'au lieu de se cacher derrière une porte ou autre placard, elle passait et leur jetait un coup d'oeil mauvais, les défiant ainsi du regard, provocant une vague conversation très amicale – ironie quand tu nous tient. Néanmoins, ils avaient beaux la haïr, ils ne pouvaient s'empêcher de la trouver cruellement attirante. Ils n'étaient pas dupe, personne ne l'étaient réellement d'ailleurs, ils se prenaient juste au jeu. Faisant en sorte de la prendre pour une femme forte, tout en sachant qu'elle n'était qu'une pauvre créature fragile qui ne faisait que demander de l'aide. Il était difficile de lui résister. Rare étaient ceux y parvenaient puisqu'ils ne voulaient pas résister. Son regard ne dégageait que pureté et candeur, donnant à la personne en face, quelques secondes de méditation. L'individu se demandant si il avait fait les bons choix. Chasteté . D'ailleurs n'avait elle pas changé sa propre meilleure amie ? La golden girl dévoreuse d'homme ? Elle ne s'en rendait pas compte. Elle ne prenait pas conscience de l'être surprenant qu'elle était. Complètement insolite.

    Il était donc difficile de trouver des occupations dignes d'intérêt. Toutes les personnes qui la méprisaient, finissaient par être épris. Etant complètement naïve, elle ne s'en rendait même pas compte. Se demandant quelle mouche avait piqué cet individu qui ne faisait que lui vouer une haine féroce quelques minutes plus tôt. Elle était donc lassée. Sa vie ne rimait à rien. Danse, cours, danse, amis ? Elle était seule dans sa classe, ses proches étant des deuxièmes années, disons plutôt camarade, le terme se rapprochait plus de la vérité. Bien qu'elle prétendait que ces inconnus étaient comme sa famille. Tout cela, n'était que mensonge. Enfin, là n'est pas le sujet. Son épuisement était peut-être aussi dû à l'atmosphère humide et inconfortable. Economiser l'air, était peut-être ce qu'elle voulait inconsciemment. Et c'était sûrement cet oxygène nauséabonde accompagné d'un bel éclaire, qui l'avait retiré de ses songes en sursaut. Encore un centimètre et cela aurait été crucial, elle se serait sûrement prise le marbre de plein fouet. Les pompiers ne l'auraient jamais retrouvé et dix ans plus tard on retrouverait son cadavre, elle ferait la une des journaux : Une adolescente retrouvée dans un caveau, morte en se cognant la tête contre une tombe. Cette revue ferait probablement fureur. Vacillant sur place, elle mit du temps à reprendre ses esprits et à déterminer l'endroit où elle se trouvait. C'était sombre... Réminiscence. Elle se souvint de tout, quand elle vit sa meilleure amie, la lune. Elle poussa un long soupire, mêlant de lassitude et d'exaspération. Elle s'étirât quelques secondes puis s'arrêtât quand elle vit une masse bougée. Elle se pétrifiât sous le regard amusé de l'adolescente qui se trouvait devant elle. Cette femme avait compris, qu'Erika n'était pas à l'aise. Qu'elle avait affreusement besoin de lumière et de chaleur, d'un air frais et pur. Elle en prenait plaisir.

    Erika la dévisagea perplexe. Le regard de la jeune fille avait changé. Son visage lui était familier, mais elle ne savait pas où elle l'avait vu. L'inconnue avait l'air aussi troublé. Ce qui confirma ses soupçons. Elle n'était pas si 'inconnu' que cela, au fond. Elles se fixèrent un moment, analysant l'autre sous toutes les coutures. Elle était belle. Une splendeur différente d'Erika, mais tout aussi rayonnante. Les amants ne devaient pas lui manquer. Comment pouvait-elle pensait qu'elle avait des amants ? Disons que c'était une intuition, peut-être qu'elle était complètement à côté de la plaque, mais elle était presque certaine qu'elle n'était pas le genre de jeune fille à rester tranquillement chez elle, d'ailleurs, ne se trouvait-elle dans le cimetière ? Certes elle y était aussi, seulement, elle n'affichait pas le même air sur le visage. L'autre était sûre d'elle. Elle avait l'air consciente de l'endroit où elle se trouvait et elle n'avait pas l'air de s'en plaindre. Son visage présageait clairement, que leur rencontre ne prévoyait pas une belle amitié, à moins que ce ne soit cette pièce, qui laissait à désirer, sale et écoeurante. Tard et orageux. Au bout de quelques minutes, Erika se reprit en main, elle devait garder ses émotions pou elle, cela ne servait à rien de les afficher en public. Il fallait absolument qu'elle ne montre aucune faiblesse. Elle se tint plus droite, affichant un air serein, tout en continuant à dévisager l'autre jeune femme. Elle n'était pas dans son élément, c'était un point faible. Et l'inconnue l'avait sûrement deviné. Contrairement à Erika, elle avait l'air à l'aise.

    La force de l'orage était probablement à son apogée. Chacun de ses coups faisant sursauté le coeur de Rika, contredisant ainsi l'air imperturbable qu'elle affichait. Tous ses sens étaient en alertes. Cependant son ouïe se distinguait. Elle entendait tout, ce qui compensait sa vue défaillante, c'est pourquoi, elle pouvait écouter la mélodie lente de l'eau qui coulait doucement sur les murs, pour finir par un léger clapotage quand il atteignait le sol. Le lieu devenait de plus en plus insalubre. La femme qui lui tenait compagnie, s'assit sur une des tables qui émit un grincement. Etonnamment, elle souriait, un sourire effrayant. C'était assez difficile, de rester impassible face à cela. La seule chose qui l'empêchait de crier comme une folle, était que cela donnerait trop de plaisir à sa nouvelle connaissance. Elle s'ordonnait de la fixer dans les yeux, soutenant son regard. Ce qui ne fut pas du tout aisé. Il n'y avait aucun bruit. Aucune des deux, ne voulant prendre la parole, elles restèrent là, à se contempler, l'une plus soumise que l'autre. En temps normal, Erika aurait trouvé une échappatoire, une jolie blague pour détendre la tension qui s'était installée. Aujourd'hui, elle n'en avait pas l'audace. Elle se ferait sûrement remballer, alors autant ne pas gâcher sa salive et ne pas se fatiguer. D'ailleurs, elle ne voyait pas vraiment de quoi elle pouvait bien parler.

    Le lieu n'était pas fait pour une discution constructive et intéressante et à moins qu'elles ne parlent de stèles, il n'y avait aucun sujet digne d'intérêt. Si cette aventure est éprouvante, elle permit à notre jeune héroïne de comprendre quelque chose : Je me ferais incinéré. Simple et efficace. Réduit en poussière, c'est toujours mieux que finir dans l'estomac des vers, non ? Elle préparait quelque chose. L'inconnue. Elle souriait telle une sadique. Du moins c'est ce que pensait Rika. Comparé à elle, c'était clair, qu'il n'y avait pas photo. Son expression ne présageait rien de bon. Elle sortit un poignard. S'en était trop, elle ne pouvait pas ne pas réagir. Notre adolescente abordait maintenant un air horrifié. Avait-elle l'intention de l'achever ici, dans le caveau ? Ce qui était certain, c'est que c'était l'endroit idéal pour ne pas se faire remarquer. Personne ne s'aventurerai dans ce lieu glauque. Si elle voulait la saigner, elle se faisait vachement attendre. Elle prenait sûrement plaisir à la faire languir. Et alors qu'elle s'y attendait pas, l'inconnue s'enfonça le couteau dans sa main. Le corps d'Erika ne pouvait plus bouger, elle était complètement pétrifiée. Elle n'avait pas l'air de souffrir au contraire, elle en prenait plaisir et c'est ce qui la terrifiée. Elle continuait, ne voulant pas s'arrêter en pleine action, jusque ce que le sang gicle et se déverse sur sa peau. Elle devait sûrement avoir l'habitude pour être aussi indifférente à la douleur. Qu'est-ce-qui pouvait bien se passer dans sa tête pour qu'elle fasse cela ? Elle n'eut même pas le temps de répondre, que l'inconnue l'observait telle une prédatrice. Elle ne savait pas quoi faire. Etrangement un sentiment d'inquiétude naquis en elle. Elle voulait savoir comment et pourquoi elle s'infligeait cela. Elle était bien trop curieuse et c'est peut-être cette curiosité qui la mènerait à sa fin. Elle poussât un soupire, son cerveau réfléchissant à une vitesse incroyable.

    -Tu ne devrais pas faire cela. Même si tu as une bonne raison. Enfin..
    Après réflexion, il n'y a aucune bonne raison pour s'infliger cela.

    C'était simple et honnête. Trop brusque aussi. Peut-être aurait-elle pu développer, mais elle ne voulait pas se lancer dans un discours à la noix, elle n'était pas dans son esprit, elle devait certainement avoir des circonstances atténuantes. Probablement. Elle en était même certaine. Mais cela, elle ne le découvrira peut-être jamais. Qui sait, dans peut-être dix secondes, elle finirait en patté pour chat. Cela ne l'étonnerait même pas. Si quelqu'un devait se faire tuer pour s'être promener dans un cimetière, c'est bien elle. Alors qu'il y a quelques secondes, elle était effrayée, l'émotion qui s'engendra était une peine. Pas de la pitié, juste une immense tristesse. Elle était sans doute trop sensible.
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