Les rues la nuit [Shunta] (TERMINE)

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Encore une soirée de terminée...
Ce soir-là, l'Impératrice avait été conviée à une grande fête, donnée par l'une de ses amies de la noblesse. Michiru, ne sachant que faire toute seule au Palais, avait accepté de l'accompagner. Mais finalement, la jeune fille aurait peut-être dut rester bien tranquillement dans sa chambre... Celle-ci s'était énormément ennuyée, et c'était presque si elle ne demandait pas à sa mère quand est-ce qu'elles allaient rentrer.
A présent, elle était dans la limousine, à moitié endormie, sur les genouxde sa mère. En rentrant, la Princesse n'aurait plus qu'à accomplir la petite routine : aller saluer son père, s'il était là, ce qui l'étonnerait d'ailleur beaucoup, prendre une bonne douche et au lit. Dire qu'elle avait 18 ans et qu'elle était toujours aussi enfermée ! >_<

Quand elle pensait que même Masao Tanaka avait quelques libertés, cela l'énervait encore plus. "Tu es une fille, ce n'est pas pareil !" lui dira t'on ! Surtout son père... Elle avait vraiment dû insister pour qu'il lui permette d'aller à Sakuraiu pour sa dernière année. Les cours à la maison, elle en avait vraiment assez !

-On est arrivées, ma chérie ! ^^

C'était la voix de sa mère. Elle ouvrit doucement les yeux, et se redressa. Le chauffeur faisait signe au gardien d'ouvrir le portail, ce qu'étrangement, il ne faisait pas. Il décida donc de descendre de la voiture voir ce qui se passait, quand l'Impératrice quitta le véhicule à son tour.
La demoiselle sourit. le gardien, s'était-il endormit ? Si c'était le cas, elle sentait que sa mère allait encore s'égosiller la gorge ! Et ce fut d'ailleurs le cas... Alors que le portail s'ouvrait doucement, l'Impératrice fit un bon sermon à l'employé.

La Princesse, toujours dans la voiture, regarda derrière elle. Il y'avait la route qu'ils avaient longés, avec quelques lampadaires, et des ombres qui bougeaient sur les murs, à cause des arbres... Les rues la nuit ! Comme elle aurait aimé, au moins une seule fois, parcourir les rues de Tokyo en pleine nuit, voir les lumières ainsi que tout ce qui s'y passait ! Mais bon, elle pouvait rêver, surtout avec des parents comme l'Empereur et l'Impératrice du Japon, par exemple ! Elle soupira.

-Si seulement je pouvais...

Elle releva les yeux sur le portail, où le chauffeur, sa mère et le gardien réglaient encore leurs comptes. Elle se retourna ensuite afin de voir cette route avec ses ombres dessinées... Un petit sourire naquit sur ses lèvres. Et si elle le faisait, qu'arriverait-il ? Une aventure, toute seule, en plein milieu de Tokyo... C'était trop tentant !

La jeune fille ôta ses chaussures, prit son sac, et quitta la voiture courbée. Elle se cacha juste derrière et sussura dans un petit rire :

-Okâsan... gomen !

Elle s'éloigna petit à petit, en trotinant pieds nus, sur le sol glacé de la nuit, regardant de temps en temps derrière elle si sa mère ne s'était aperçu de rien. Une fois à l'abri des regards, elle remit ses petits talons et courut jusque dans la ville. Kyaaah, elle avait réussi ! Waw, c'était la première fois qu'elle faisait cela ! Quand elle racontera ça à Masao ! Euh... Non, il ne valait mieux pas qu'il sache ! Ce garçon était assez têtu et responsable pour lui faire encore une morale dont elle n'avait pas très envie !

Si elle ne se trompait pas, à présent, elle se trouvait bien à Shibuya. Il n'y avait pas beaucoup de monde dehors... Bien normal à cette heure-ci, il devait être bientôt minuit ! Elle s'arrêta devant une grande affiche publicitaire, affichée sur un immeuble. C'était une société de télécommunications... Même en faisant du shopping avec les dames de compagnie, elle ne l'avait jamais vue.

Elle continua sa route, alors que soudainement, un garçon la percuta. La Princesse put reprendre son équilibre en s'appuyant sur un mur, mais laissa tomber son sac sur le sol.

-Hey, tu peux pas faire attention, toi ?

Quoi ? Et en plus il la mettait en tort ? Alors que c'était lui qui lui avait foncé dessus !

-Eeh...? Demo...

-Quand on bouscule quelqu'un on s'excuse, miss !

Un autre jeune homme les rejoigna, et saisissa le sac de Michiru.

-Waw, eh ben dis-donc, c'est de la marque ça ! Tu dois être bourrée de fric, non ?

-Qu'est-ce que vous faites ? Rendez-moi ça, il est à moi !

Elle tendit la main vers lui, quand l'autre jeune homme lui tordit le poignet.

-Aie, mais vous me faîtes mal !! Lâchez-moi !

Son coeur se mit à battre très vite. Ca, elle n'y avait pas du tout pensé, au danger qu'il y'avait quand on sortait la nuit !

-Tu ne veux pas faire un tour avec nous, pour te faire pardonner ?

-Non mais ça ne va pas ?! Laissez-moi tranquille vous n'avez pas le droit !

Elle se rendit compte que l'autre garçon avait ouvert son sac pour piocher dedans.

-Je vous interdis ! Vous entendez !?

Après avoir passé une journée à ne rien faire, Shunta sortit dehors. Il avait envie de rouler mais il ne pouvait pas ! Sa moto était au garage, et il ne pourra la récupérer que ce soir, vers 23 heures ou quelque chose comme ça. Oui… L’endroit où il avait mit sa moto était au garage d’un ami de son père. Et cet ami lui faisait des prix, mais aussi lui réparait sa moto à toute heure ! Il fallait dire que cet homme était encore plus insomniaque que Shunta !

C’était vraiment dommage… Lui qui s’était préparé ce matin à faire une virée en moto ! Il avait tout ! Son jean bien noir comme ses cheveux, mais déchiré car c’était celui-là qui lui servait le plus souvent pour faire de la moto ; une chemise blanche dont il remontait les manches ; des baskets un peu grisâtres mais c’était normal c’était leur couleur ; les mitaines noires qu’il ne quittait jamais sauf quand il prenait sa douche ; et la veste noire en cuir !

Shunta, comme il ne pouvait pas faire ce qu’il avait envie de faire, décida d’aller s’acheter de quoi remplir son frigo… qui était désespérément vide… Si Shunta désirait manger un petit quelque chose ce soir, il valait mieux faire les courses ! C’était plus que certain ! Shunta regarda quand même une dernière fois ce qu’il avait dans son réfrigérateur pour ne pas prendre en double ce qu’il avait déjà. Il fit donc une petite liste, et partit faire des courses ! L’estomac a ses raisons qu’il connaît bien !

Shunta était parti pour au moins une à deux heures. Eh oui ! Remplir un frigo, ça prend du temps ! Il allait et venait, partait et toute autre « valse des courses »… Il du aller dans trois magasins différents ! Il n’y avait pas tout dans le premier dans lequel il était allé. Dommage… Ca aurait été tellement plus simple… Mais alors qu’il était à la caisse, quelqu’un lui tapota l’épaule. Shunta se retourna et vit quelqu’un dont le visage lui était familier.

Shunta-kun. Tu te souviens de moi ? Je suis Takumi.

Takumi… Oui ! Je me souviens. On était en première année de lycée ensemble, c’est ça ?

Ouais ! Content que tu te souviennes de moi.

Les deux amis discutèrent de ce qu’ils devenaient pendant un bon bout de temps. Ils passèrent une heure à se raconter tout et n’importe quoi. Puis, Takumi reçu un coup de fil. Il raconta à la personne à l’autre bout du fil qu’il avait revu Shunta, et lorsqu’il eut raccroché, Takumi expliqua à Shunta que c’était aussi un ancien ami du lycée qui venait de téléphoner. Et surtout, qu’il allait venir avec un autre ami ! Des retrouvailles… rien de tel pour passer une bonne après-midi !

Les quatre amis parlèrent du bon temps, se remémorant leurs bêtises du lycée. Durant leur première année de lycée, ces quatre là étaient inséparables. Ils formaient pratiquement un groupe, et déjà ils étaient un peu les voyous du lycée. Sauf qu’ils restaient soft ! Shunta, lui, s’était dégradé… Il était plus violent qu’avant. Mais avec eux, il rigolait. Après une longue discussion autour d’un verre, Shunta dit aux autres qu’il devait aller ranger les courses qu’il avait chez lui… Alors, ses trois amis décidèrent de venir avec lui. Shunta accepta et ensemble, ils partirent direction l’appartement de Shunta ! Les trois garçons aidèrent même Shunta à ranger tout ce qu’il avait acheté.

Ensuite, ils décidèrent d’aller au restaurant tous les quatre. C’était une très bonne idée. Ils s’étaient déjà tout raconté, mais Shunta n’allait certainement pas cracher sur une sortie entre vieux amis ! Surtout qu’il était seul depuis qu’il était arrivé au Japon. Ou plutôt, retourné au Japon. Il était parti pendant un an aux Etats-Unis et avait toujours rêvé de revenir dans ce pays si merveilleux qu’est le Japon. Il avait vécu tellement de bons moments ici… Mais à Sakurai, il était nouveau et ne connaissait personne. Faut dire qu’il n’était pas très causant ! Ni même très sociable… Le Shunta d’il y a un an avait beaucoup changé…

La soirée se passa bien. Même très bien ! Ils n’arrêtèrent pas de s’amuser, et pour la première fois depuis qu’il était rentré au Japon, Shunta rigolait avec joie, comme avant. Ca faisait longtemps qu’il n’avait pas autant rigolé… Les quatre amis avaient eu un très bon repas et avaient même bu un peu beaucoup d’alcool. Celui qui tenait le plus mal l’alcool était Takumi. C’était très amusant de le voir manquer de tomber par terre et de parler en mettant son doigt sur son nez. Il était près de vingt deux heures lorsqu’ils se séparèrent. Les deux amis durent raccompagner Takumi chez lui. Quant à Shunta, lui était bien sobre… Il tenait bien l’alcool. Alors, comme il n’avait pas tellement envie de rentrer directement chez lui, il décida de se promener ici et là dans Tokyo.

Alors qu’il arrivait dans Shibuya, il entendit quelqu’un crier. Une fille on aurait dit. Et comme Shunta n’était pas un sa**ud… Il alla voir ce qu’il se passait et vit que deux garçons étaient en train d’agresser une fille. Apparemment, ils comptaient lui voler son sac. Shunta secoua la tête d’un air désespéré et s’avança vers les trois jeunes gens en lançant un « Hé ! » bien fort. Les deux garçons se retournèrent, étonnés de voir un garçon venir vers eux, les mains dans les poches.

Deux contre une… Quel courage dites-moi.

Qu’est-ce que tu veux toi ?

Moi ? Hum… Vous donner une leçon, peut-être ?

Ah… Arrogance, arrogance… Quand tu nous tiens ! Eh oui. Shunta était arrogant. Bien sûr qu’il pouvait perdre ! Et même se faire tuer… Mais bon… Peut-être allait-il gagner ? Il le fallait… pour lui, c’était une question à la fois d’honneur et de justice. Shunta leva sa main et fit signe aux deux autres de s’approcher.

Pour qui tu te prends toi ?

Pour le yankee que je suis, messieurs les racailles de bas étage.

Comme tout le monde l’a comprit, une bagarre s’en suivit. Shunta se battit d’abord avec le garçon qui s’était rué sur lui. Shunta était meneur dans ce combat, jusqu’au moment où l’autre garçon lâcha la fille, qu’il tenait alors pour éviter qu’elle ne s’échappe, et alla attraper Shunta. Il le maintint pour l’empêcher de bouger, tandis que l’autre garçon en profita pour rouer Shunta de coups.

T’en as assez ou t’en veux encore ?

Les trois garçons étaient essoufflés. Shunta cracha du sang par terre puis leva la tête vers le garçon qui était en face de lui. Il lui sourit d’un air froid, qui ne présageait rien de bon. D’un geste rapide, Shunta leva haut son pied et donna un coup dans la mâchoire du gars qui recula de plusieurs pas sous l’effet de la douleur. Shunta profita de l’effet de surprise de celui qui le tenait pour lui donner un coup à lui aussi. Shunta attrapa l’un des garçons par l’épaule et lui donna un grand coup sur le dos. Le garçon tomba par terre, en se tordant de douleur. Quant à l’autre, Shunta l’attrapa par la gorge et lui donna un coup de genoux dans le ventre. Les trois garçons étaient en sang… Leur combat avait été violent !

Shunta ramassa le sac qui était tombé par terre, et attrapa le poignet de la jeune fille qui s’était fait agressée. Il l’emmena loin des deux types. Il fallait profiter qu’ils étaient plutôt assommés pour partir. Lorsqu’ils furent loin, Shunta donna le sac à la demoiselle et remarqua qu’elle tremblait. Avait-elle froid ou peur ? Quel que soit le cas, il décida de résoudre le problème. Shunta enleva sa veste et la mit sur les épaules de la demoiselle, tout en disant d’une voix calme :

T’inquiète. Ils viendront pas. Les racailles ne comprennent jamais la leçon, mais quand ils ont eu affaire à un yankee, ils préfèrent jamais revenir se battre contre lui.

Yankee et racailles étaient différents. Les racailles volent et agressent ceux qui sont plus faibles qu’eux, les yankees se battent entre eux et n’agressent personne d’extérieur à leur « clan ». Sauf si c’est pour se battre contre des racailles, qu’ils méprisent plus que tout.

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Voilà ce qui se passait quand on faisait les choses sans réfléchir. Il était bien connu que les agressions étaient multipliés par on ne savait combien, une fois que la nuit était tombée !
La jeune fille s'écria donc au jeune homme qui fouillait dans son sac de le lui rendre, mais sans succès. L'autre garçon la tenait de main ferme, et Michiru commençait à avoir la peur au ventre...

Mais soudainement, elle entendit une voix interpeller les deux agresseurs. Elle se tourna vers celle-ci, et aperçut un garçon, qui devait avoir son âge, s'approcher vers eux. Hein ? C'était qui, lui ? L'un d'entre eux ?! Oh non, non, non... >_< La Princesse sentait les larmes monter... Qu'est-ce qu'elle pourrait bien faire maintenant ? Elle n'aurait jamais dut...
Le nouveau venu adressa la parole aux jeunes gangsters, leur disant qu'il était bien courageux de se mettre à deux contre une fille. En effet ! ç_ç Et il continua ensuite en disant qu'il voulait leur donner une leçon...

Michiru le regarda avec des yeux tout ronds. Lui venait-il en aide ? Ils n'allaient quand même pas se tapper dessus ! Celui qui avait choppé le sac le laissa tomber par terre, et s'approcha de l'inconnu. C'est ainsi qu'une bonne et grosse bagarre débuta...

-Qu'est-ce que vous faites !? Arrêtez !!

Ben oui quoi ! Il y'avait d'autres moyens de communication dans la vie, non ? °° C'était quand même pas croyable ! C'était la première fois que la future Impératrice voyait des gens se battre sous ses yeux. Et en plus, c'est qu'il lui mettait la raclée, ce gars-là ! N'en pouvant plus de ce cinéma en direct, elle détourna la tête en fermant les yeux bien forts.

Elle sentit ensuite la main de celui qui lui tenait le poignet s'en aller. Et voilà qu'il se mêlait à la bataille... Il avait attrapé le meneur afin que son ami puisse le ruer de coups.

-Mais bon sang arrêtez !! Vous n'avez pas le droit ! Arrêtez sinon j'appelle la police !

Mais non, ils n'arrêtaient pas et n'en avaient que faire des paroles de Michiru. Et quand l'inconnu se mit à cracher du sang, la brunette ne put s'empêcher de mettre une main sur sa bouche, avec un air de dégoût, la tête encore retournée.
Elle préféra ne pas regarder cette scène, commençant à trembler de peur, et ne sût pas comment cette bagarre se termina, jusqu'à ce qu'elle sente quelqu'un l'approcher, son sac dans la main, et l'attirer plus loin.

C'était le Yankee... Et voilà qu'elle se faisait emmener par un Yankee, alors là c'était partit pour une soirée horrible ! Qu'allait-il lui faire celui-là encore ? Et si elle se mettait à hurler à l'aide ? Elle allait le faire, quand le garçon s'arrêta, lui rendit son sac, posa sa veste sur ses épaules en lui disant qu'elle n'avait plus à s'inquiéter. Yankee, racailles...? La jeune fille soupira de peur.
Ouf... Au moins, celui-là, il ne lui voulait pas de mal ! Enfin, à première vue... En tout cas, il s'était vraiment fait saccagé !

La Princesse se courba.

-Arigatô... Vous m'êtes venu en aide ! Vous... Vous voudriez peut-être que je vous emmène à l'hôpital ?

Elle était bien consciente qu'il aurait put tout simplement continuer son chemin sans daigner venir l'aider, mais il ne l'avait pas fait, et en plus, il s'en était pris dans la figure.
Rhoo, tout ça c'était sa faute ! >_< Elle aurait dû rester tranquillement dans la voiture, et rentrer se couhcer, au lieu de vouloir faire la plus maline et partir en cachette !

La jeune fille s’inclinait devant Shunta, pour le remercier. Elle voulait l’emmener à l’hôpital parce qu’il était blessé, mais lui, il haussa les sourcils. Il sentit le goût du sang dans sa bouche et l’avala, avant de s’essuyer le filet de sang qui coulait au coin de sa lèvre. Ah zut… il s’était ouvert la lèvre en se bagarrant. Tant pis ! Il devait avoir pire : son corps devait très certainement être couvert d’hématomes, en particulier son ventre.

Pas la peine.

Shunta ne comptait pas aller à l’hôpital. Il avait vu bien pire de toute façon. Ce n’était vraiment pas grand-chose cette bagarre comparée à celles auxquelles il avait participé il y un peu plus d’un an. Mais les américains aussi savaient se battre… ! Shunta craqua son cou, car il avait un peu mal. Mais même si cette fille allait insister pour qu’il aille faire soigner ses blessures, il refuserait. A l’hôpital… ils allaient certainement lui poser des questions sur comment tout cela était arriver, ils allaient contacter ses parents et tout le reste… Non, aller à l’hôpital serait synonyme de problème. Qui sait s’il n’allait pas retourner en prison ? Juste pour s’être bagarré…

Shunta tourna la tête vers la fille et la regarda. Elle semblait encore terrorisée de ce qui venait de se passer. On aurait dit qu’elle n’avait pas l’habitude de se promener le soir, elle ! Shunta, lui, en avait plus que l’habitude. Mais bon… chacun son divertissement du soir ! Shunta était tout de même étonné qu’elle soit encore toute tremblante de peur. Elle n’avait plus rien à craindre mais elle continuait tout de même d’avoir peur ? Etrange…

Eh ! Calme-toi. Tu ne connais pas les yankees ou quoi pour trembler comme ça ?

Shunta soupira en voyant qu’elle ne connaissait pas du tout ce qu’était un yankee. Dans ce cas, elle ne savait certainement pas non plus ce qu’était une racaille. Eh bien… Shunta devait avoir raison en se disant que cette fille ne passait pas beaucoup sa vie dehors. Elle n’était encore jamais sortie ou quoi ? C’était vraiment à se poser des questions…

Ecoute. Avec un yankee, tu n’as rien à craindre. Un yankee n’attaque jamais des gens qui ne sont pas soit d’un gang yankee ennemi, soit d’un groupe de racailles. Une racaille, lui, il s’attaque à n’importe qui qui est plus faible que lui. Moi… je suis un yankee, alors tu n’as pas à avoir peur d’accord ? Si tu veux, je serais ton "garde du corps" pour cette soirée.

Shunta souriait amicalement. Une petite fille toute mignonne et toute frêle, on a envie de la protéger, non ? Shunta tapota doucement la tête de la gamine, puis il s’étira. Ah ! Il s’était bien défoulé durant cette bagarre. Rien de tel pour vous muscler un peu ou pour dérouiller ces mêmes muscles ! Shunta n’était pas un grand fan de bagarres, mais il ne crachait jamais sur une !

Se retournant vers elle, il se posait des questions. Comment une demoiselle qui semble être japonaise, déjà, ignore la différence entre un yankee et une racaille. Et de plus… comment peut-elle être suffisamment inconsciente pour se promener seule ? Surtout dans un quartier animé comme Shibuya ! Il y avait aussi Ginza, mais bon… Les quartiers animés sont la proie des racailles ! C’est d’ailleurs pour ça aussi que les yankees y traînent : ils n’aiment pas les racailles.

Shunta tendit la main d’un air amicale. Bon… une main dont la mitaine noire était quelque peu tâchée de sang, et dont les doigts eux aussi étaient un peu tâchés de sang. D’ailleurs, il y avait une jolie plaie sur un des doigts ! Shunta vit que sa main n’était pas forcément très présentable à une jeune fille toute apeurée alors, il l’essuya sur son pantalon et retendit sa main qui avait déjà moins de sang dessus.

Je m’appelle Shunta.

Les présentations sont faites ! D’ailleurs… c’était tout de même mieux qu’il se présente. Ce serait chiant à la longue que Shunta appelle cette fille par un surnom qu’il aurait trouvé… Et elle, elle aurait certainement du en faire de même pour l’interpeller. Non ?

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Il venait de refuser d'aller à l'hôpital. Hein ? Mais ce n'était pas raisonnable vu son état ! Elle ne pouvait quand même pas le laisser comme ça ! Mais bon... Ce garçon avait bien l'air d'être caractériel, et surtout de savoir ce qu'il voulait, vu la façon dont il s'était battu. Il fallait donc respecter sa décision, même si la jeune fille ne tarderait sûrement pas à lui reposer la question.

Elle le regarda essuyer un filet de sang qu'il avait sur ses lèvres. Ca, ça devait faire mal... Mais quand même, un garçon qui se bat pour une fille, c'était si gentil ça ! Elle n'en avait entendu parler que dans les contes de fées stupides que lui racontait Ayano quand elle était petite. Les princes charmants, Michiru savait très bien que ça n'existaient pas, c'était une demoiselle très éveillée !

Bien-sûr, cela n'avait pas empêché la Princesse de trembler encore un peu. Elle n'arrivait pas vraiment à digérer ce qui venait de se passer. Normal...
Mais l'inconnu ne tarda pas à lui dire de se calmer, lui demandant si elle ne connaissait pas les Yankees. Bien sûr que si qu'elle savait ce que c'était ! C'était des jeunes gens qui étaient dans la rue, à foutre leur vie en l'air et à se dopper, d'après les dires de sa mère ! A moins qu'il y'avait encore autre chose qu'elle ne savait pas ?

Il commença donc son explication, en faisant la différence entre une Yankee et une racaille. C'était quoi cette histoire, pour la jeune fille, il n'y avait pas tant de différences que ça... Elle n'était pas tout à fait au courant de ce qu'il venait de dire, mais elle était sûre d'une chose, Yankees ou racailles, ils utilisaient le même moyen de communication : la bagarre !
Il rajouta qu'il n'avait pas à avoir peur. Chose qui commençait à soulager la brunette... Garde du corps ?

Michiru eût un petit rire. Il avait de l'humour, celui-là... Mais bon, fallait pas abuser non plus ! S'il savait qu'elle avait fait le mur, ou plutôt la voiture, et qu'elle ne devrait pas être là...
Il sentit la main du jeune garçon tapoter sa tête. Kya, il l'avait touché ! O_O Décidemment... Ne savait-il donc pas qu'on ne touchait pas une personne qu'on rencontrait à peine ? Mais vu que c'était un mec de la rue, cela ne l'étonnait pas tant...
Mais bon, c'était la première fois que la Princesse se faisait tapoter la tête ! XD

Il lui tendit alors la main... Une main souillée par des traces de sang, même sur ses mitaines noires. Il s'en était vite aperçu, et l'essuya sur son pantalon pour la retendre ensuite, disant qu'il se nomme Shunta. Shunta ? C'était vraiment joli comme prénom...
Son regard se reposa sur sa main, cette fois moins salie par le sang...
Comment la toucher, cette main ? Elle était blessée... mais ce garçon venait quand même de la tirer d'affaire, non ?

Elle esquissa un petit sourire, et prit la main qu'il lui tendait de l'autre côté, posant ses doigts sur sa mitaine.

-Enchanté. Je suis Michiru. Je trouve votre votre nom très joli.

Elle la lâcha ensuite en rajoutant :

-Demo... Vous êtes sûr que vous ne voulez pas aller à l'hôpital ? Au moins pour soigner ça... Vous devez avoir mal !

Cette fille serrait à peine la main de Shunta ! Aurait-elle peur de se salir les mains ou quoi ? Bon… maintenant c’était sûr et certain… Cette fille n’était jamais sortie de chez elle ! En tout cas, c’est ce que se disait Shunta, qui commençait un peu beaucoup à désespérer devant cette attitude. Mais bon ! Il ne faut pas lui en vouloir à… Michiru. C’est ça. C’était le prénom de cette demoiselle. Elle trouvait le prénom de Shunta joli, mais celui-ci se contenta d’hausser les épaules. Ca lui était parfaitement égal.

Et rebelote ! Il s’y était attendu pourtant, mais il ne pu s’empêcher d’esquisser une sourire amusé. Eh oui ! Miss Michiru lui redemandait s’il ne voulait pas aller à l’hôpital. Non… Il n’irait même pas pour tout l’or du monde. Même si elle insistait sur la gravité de ses blessures, qui étaient pour la plupart superficielles, il continua de dire non. Se retenant de rire devant la simplicité dont cette fille faisait preuve, il lui dit avec toujours ce même ton amical, tout simplement parce qu’il ne se moquait pas d’elle :

Ecoute-moi, ma jolie. Je n’irais pas à l’hôpital car je n’en ai aucunement besoin. Qu’est-ce que feront ces toubibs de toute façon ? Me dire de mettre une pommade matin et soir ? Je n’ai pas besoin d’eux pour me soigner.

Il espérait que ce serait clair. Shunta ne voulait vraiment pas aller à l’hôpital. Il se massa le cou, qui décidemment le tirait horriblement. S’était-il déplacé une cervicale ou quoi ? Non… ce serait pire comme douleur si c’était ça. Il devait s’être ouvert dans la nuque… Oui, peut-être.

Shunta tourna les yeux vers la demoiselle et la regarda calmement. Il ne faisait plus trop attention aux petites douleurs qu’il avait, car après tout… Ce n’était pas grand-chose des simples hématomes. Ca partira d’ici quelques jours, avec l’aide d’une pommade cicatrisante.

Dis-moi, Michiru. Que fais une demoiselle si tard dans les rues, et en plus, tout seule ?

C’est vrai que ça le titillait sur sa curiosité. Une fille sensée ne se promène vraiment pas dans des rues comme celles du quartier de Shibuya, un des quartiers les plus animés de Tokyo même la nuit, tout seule ! Même à deux, les filles ne s’y promènent pas. Il faut qu’elles soient au minimum en un groupe de trois. L’idéal est un garçon avec elles…

Ah mais décidemment ! Cette nuque le faisait souffrir ! Shunta du encore se la masser. Il grimaçait de douleur lorsqu’il arrivait sur quelque chose qui ne devait pas être là et qui était plutôt humide. Shunta s’en étonna et toucha ce qui lui faisait mal. Il porta ses doigts devant ses yeux et vit… une bonne quantité de sang. Ce qui était étrange, c’est qu’il était… noir ???

Mais le plus étonnant, c’était que Shunta gardait son calme. Bon… des blessures comme ça, avec du sang plutôt noir que rouge, il en avait déjà eu et vu… Mais pas sur un endroit aussi sensible que la nuque ! Si Shunta était quelqu’un qui n’était pas aussi calme qu’il l’était, alors il se mettrait à paniquer. Bon… il se soignera plus tard. Mais si cette fille avait vu la couleur du sang… elle se mettrait à paniquer à coup sûr ! Alors, cachons cette plaie et essuyons ce sang presque noir. Shunta faisait comme si de rien n’était, comme si cette plaie n’existait pas.

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Ce n'est pas que la demoiselle aie eût peur de se salir... C'est plutôt qu'il s'agissait de sang. Qui disait que la jeune fille n'avait pas de microbes sur les mains, et qu'en lui tenant la sienne, elle lui en mettrait sur les plaies ? Déjà qu'il n'avait pas l'air de vouloir qu'on les désinfecte...
En tout cas, il était clair que ce Shunta n'était ni fleur bleue, ni sentimental. Michiru lui avait dit qu'elle trouvait son nom très joli, et il n'eût pas une bien grande réaction... Quand on disait à la demoiselle qu'elle avait un joli nom, elle faisait un grand sourire car cela lui faisait chaud au coeur.

La Princesse ne put s'empêcher de demander encore une fois à son étrange sauveur, s'il ne voulait pas aller à l'hôpital. C'était la première fois pour elle qu'elle voyait une personne en si piteux état. Le voyant commencer à rire, elle devina de suite que ce serait encore non !

Mais la jeune fille n'était pas au bout de ses surprises. Voilà que le Yankee l'avait appelée "Ma jolie" ! Sa jolie ? Et puis quoi encore ?! >_< Enfin... C'était bien agréable mais bon... Quand même, on appelle pas une Princesse comme ça ! Mais c'était si gentil... Elle en resta tout simplement bouche bée, mais finit par faire un sourire.

-Vous en avez du toupet... Demo... C'est la première fois qu'on m'appelle comme ça ^^

Okay, elle ne lui demanderait plus si il voudrait aller à l'hôpital... Après tout, s'il se sentait bien... Au pire, si jamais il avait un malaise ou un truc ressemblant, elle n'hésiterait pas à appeller les urgences, et cette fois, sans sa permission !

Ce qu'elle faisait ici toute seule ? La jeune fille baissa la tête, en serrant la veste sur ses épaules.

-Je... Je ne sais pas. J'ai fait l'idiote... Vous allez peut-être n'en avoir que faire, mais...

Bon, elle le lui disait ou pas ? En plus, si ça se trouve, il lui ferait la morale et la raccompagnerai immédiatement chez elle ! Et à propos du Palais... C'est sa mère qui doit être dans tout ces états.
Elle releva son regard sur le yankee, et dit tout d'un seul trait.

-J'en avais assez de rester chez moi, pendant que tant de jeunes vont s'amuser dehors ! Je voulais savoir ce que ça faisait de sortir le soir, voir à quoi ressemblait les rues la nuit !

Voilà, c'était dit. C'était Masao qui pouvait lui faire un bon et gros sermon ! ç_ç Elle le regarda passer sa main sur sa nuque. Avait-il mal ?

-Demo... Je ne pensais pas que ça pouvait être si dangereux...

Elle lui disait qu’il avait du toupet de l’appeler comme ça. Mais quel langage de bourgeois ! A vrai dire, Shunta s’en fichait quelque peu royalement. Cependant, cette fille semblait apprécier… On ne l’avait jamais appelée comme ça ? D’où elle sortait cette fille ? Elle vivait en ermite ou quoi ? Shunta ne pu s’empêcher de rire, mais doucement. Il n’allait pas rire aux éclats non plus !

Puis, elle finit par répondre à la question. Elle était très hésitante… Michiru avait fait l’idiote ? Ah… Shunta comprenait mieux maintenant. Elle avait fugué… Que se passait-il chez elle pour qu’elle aille jusqu’à s’enfuir ? Elle n’était pas heureuse avec sa famille ? Non… On aurait plutôt dit qu’elle n’avait pas de vie en rapport avec son âge…

Shunta écoutait tranquillement, la regardant avec calme. Il se passa une main dans les cheveux puis se massa de nouveau la nuque. Il avait trop mal… Ca le faisait souffrir le martyre. Mais il fit comme s’il n’avait rien. Une fille qui trouvait une bagarre dangereuse trouvera certainement du sang noir plus qu’inquiétant. Shunta savait que ce n’était pas très grave. Juste que ce n’était pas si bénin non plus…

Tu n’es jamais sortie de chez toi avant ?

Puis, Shunta s’avança vers la demoiselle et se pencha vers elle. Il lui prit la main, juste comme ça. Il sourit et lui dit d’une voix plutôt sérieuse.

Tu fais ce que tu veux, c’est ta vie. Mais tu sais… La nuit, les rues sont dangereuses pour une jeune fille seule… Mais si tu veux t’amuser, je peux te montrer la beauté des rues.

Il se recula de Michiru et lui tendit la main. Accepterait-elle de venir avec lui ? Mais il continua sur sa lancée, car il ne voulait pas qu’elle ai de mauvaises surprises. Il ne fallait pas qu’elle oublie que Shunta était un yankee, un jeune homme qui vivait dangereusement la nuit. Il n’avait pas peur de ce qui se passait la nuit… Il savait très bien que sa vie était en danger, lorsqu’il se bagarrait, mais lui n’en avait que faire… Qu’était la vie sans quelques risques ?

Je dois te prévenir. Avec moi, ce ne sera pas une promenade de santé… Mais au moins, je te montrerais la face cachée des rues. Je ne te montrerais pas la violence, que les gens croient voir seulement. Tu peux me faire confiance... Dis-moi simplement… As-tu peur en moto ?

Elle voulait s’amuser, être la jeune qu’elle était. Shunta l’aidera ! Mais à moto c’était bien mieux… Au moins, il pourra l’emmener dans d’autres endroits où on peut vraiment s’amuser.

Invité

La question ultime se posa. Si elle n'était jamais sortie de chez elle avant ? Bah... Elle rebaissa la tête.

-Je n'ai pas le droit de sortir toute seule. Et encore moins la nuit. C'est la première fois que je met le nez dehors à cette heure-ci.

Elle regarda le yankee s'approcher d'elle et fut surprise quand celui-ci lui prit la main, tout en souriant gentiment. Il lui répondit qu'après tout c'était sa vie, et qu'elle faisait ce qu'elle voulait, mais que sortir le soir était bien dangereux. En effet, elle en avait eu la preuve... Mais il rajouta que si elle voulait, il pouvait lui montrer la beauté des rues.

Shunta s'était reculée, et avait donc relacher la main de Michiru... Pour ensuite la retendre de nouveau. Ah... Alors, il lui demandait d'accepter de l'emmener ? Voulait-il vraiment aider la demoiselle à s'amuser ? Sûrement... En plus, vu que c'était un garçon de la rue, il devait bien connaître le coin ! Mais elle ne le connaissait pas, c'était quand même un parfait inconnu pour la jeune fille... Mais...

La Princesse saisit la main de Shunta.

-Arigatô ! Vous allez vraiment tout me montrer ?

Mais le garçon tint à préciser à la jeune fille que la promenade avait des risques à ne pas être de tout repos. Il lui montrerait la face cahée des rues... Michiru sourit, toute ravie.
Si elle avait peur en moto ?

-Ano... iié... A vrai dire, je n'ai jamais été en moto. Nande ? Vous allez me faire monter dessus ? *o*

Et voilà, prise pas la joie, elle ne put s'empêcher de sautiller sur place, comme à la fameuse réception ou elle était avec le rouquin, et en plus en tenant toujours la main de cet étrange, mais gentil garçon.

-Je voudrais aller voir les lumières ! Toutes les lumières, avec les cosplays qui se promènent à Akihabara, les bars les plus branchés du coin ! Je veux savoir tout ce que tu sais.

Kyaaah, c'est qu'elle était contente la brunette ! Une bonne virée le soir, dehors, ici et partout... Une folie dont elle avait rêvée depuis longtemps. Et en plus, elle était avec un gars vraiment sympathique, même si elle ne pouvait s'empêcher de douter encore un peu de lui...

Michiru acceptait d’aller faire un tour en moto. Elle en était même très contente vu que la demoiselle sautillait sur place ! Shunta eut un faible sourire en la voyant comme ça. On aurait dit une petite fille qui allait enfin avoir la poupée de ses rêves ! C’était très amusant à voir. Shunta s’approcha de nouveau de la jeune fille et lui toucha la joue, se baissant pour lui dire à l’oreille d’une voix amusée :

Très bien, puce sauteuse. Je te montrerais tout ce que je sais de la rue. Mais si tu as peur, ne lâche pas ma main.

Shunta partit avec la demoiselle dans les rues. Il marcha tranquillement, en faisant tout de même attention là où il marchait. Il n’était pas tellement en état de se battre… Sa blessure à la nuque le tiraillait de plus en plus. Il souffrait tellement qu’il commença à avoir du mal à respirer. Mais il ne montra rien…

Enfin, les deux jeunes gens arrivèrent à un garage. Shunta toqua de grands coups contre la porte de métal. Il entendit des pas et cria avec une pointe d’amusement dans la voix :

Hoy ! Je viens récupérer ma moto, Tatsuka !

La porte de métal s’ouvrit et un homme d’une quarantaine d’années se montra. Il était en tablier bien sale et tenait dans sa main une clé à molette.

Oh… Shunta. J’ai fini de la réparer. Tu la veux maintenant ?

Oui, si possible.

Pas de problème. Et laisse tes cigarettes dehors s’il te plait !

Comme d’hab. Je vais te faire exploser ton garage.

Shunta fit signe à Michiru de le suivre. Il avancèrent et arrivèrent devant une moto noire. Une Honda, plus précisément. Elle était même nettoyée ! Décidemment, Shunta avait toujours eu de bons résultats… Shunta alla jusqu’à la moto et la caressa doucement. Il souriait. Tout à coup, il sentit quelque chose sur sa nuque. Un doigt.

Toi… Un de ces jours, tu te feras tuer !

Et alors ? Je n'ai pas peur de mourir... De toute façon, c’était ça ou laisser Michiru se faire massacrer.

Michiru ?

Cette fille qui est là. Deux racailles s’en étaient prit à elle. Tu sais comment ça aurait pu finir si personne n’était intervenu ! Qui sait si demain, on aurait pas retrouvé son cadavre ?

Oui, bon. Allez, viens là toi. Je vais te soigner.

Après un bougonnement, Shunta se leva et alla s’asseoir sur un carton. Il laissa l’ami de son père le soigner, et resta immobile. Lorsqu’il fut soigné, il se mit de nouveau debout. Il remercia Tatsuka et prit la moto. Le paiement ? Mais c’était toujours son père qui payait. Même si Shunta donnait toujours quelque chose de sa poche avant qu’il ne répare.

Shunta fit rouler la moto à pied et lorsqu’il fut dehors, grimpa dessus. Il mit les clés sur le contact et fit rugir le moteur. Que c’était doux cette musique… Shunta adorait le ronronnement d’une moto… Puis, il tourna la tête vers Michiru et lui sourit. D’un signe de tête, il l’invita à monter derrière lui.

Prête à voir les beautés que tu ne connais pas encore ?

Invité

En effet, Michiru était ravie. Cela faisait longtemps qu'elle rêvait de s'amuser comme une fille de son âge, au lieu de rester enfermée entre quatre murs chez elle. C'était donc un plaisir pour elle de saisir la main de Shunta à nouveau.
Elle eût un petit mouvement de recul quand le garçon s'approcha d'elle, lui toucha la joue et lui dit à l'oreille qu'il lui montrerait tout ce qu'il savait de la rue. Puce sauteuse ? Ca c'était sûrement parce qu'elle avait encore fait son dindon XD Il rajouta que si elle avait peur, qu'elle ne lâche pas sa main.

La demoiselle se mit à rougir... Celui-là... N'essayait-il pas de la draguer par hasard ? Profitait-il du fait qu'il lui soit venu en aide ?
Quoiqu'il en soit, la jeune fille suivit le brun tout en lui tenant la main, tel un jeune couple, auraient-dit les gens qui les voyaient. Ils arrivèrent jusqu'à un certain garage. Que venaient-ils chercher par ici ? Ah, sûrement la moto de Shunta...

Ce dernier cogna, et réclama en effet sa bécanne, en appelant quelqu'un au nom de Tatsuka. La porte s'ouvrit, et un homme se montra. Il dit qu'il avait fini de réparer l'engin, et demanda au jeune garçon s'il la voulait maintenant. Comme c'était le cas, il l'invita à entrer en lui précisant de laisser ses cigarettes dehors. Alors il fumait... C'était une information de plus.

Quand Michiru entra, elle aperçut une moto noire, belle, éclatante de beauté. Elle était vraiment magnifique... Elle n'en avait jamais vue de comme ça aupravant. Inutile de demander à qui elle appartenait, vu que le yankee s'était approchée de la Honda afin de la caresser.

L'homme qui leur avait ouvert posa un doigt sur sa nuque. Avait-il vu sa plaie ? Il lui dit qu'un de ces jours, il se ferait tuer. La Princesse voulait bien le croire, vu la façon dont il s'était battu... De vrais sauvages ! Mais non, le sauveur de la brunette n'avait pas peur de la mort ! Et il avait même rajouter que c'était ou ça, ou laisser Michiru se faire massacrer.
Hm... En effet, vu comme ça ! XD

Shunta raconta au garagiste ce qui s'était passé, sous l'oreille attentive de la jeune fille. Retrouvé son cadavre ? Elle cacha son rire derrière sa main. Ces mecs-là en voulaient à son sac, sûrement pas à sa vie ! Enfin... A première vue !
Génial, l'homme allait le soigner ! Tant mieux, comme cela, la jeune fille n'aurait plus à s'inquiéter sur son état de santé.

A peine terminé, le brun sortit la moto du garage, monta dessus et fit vibrer le moteur. Il tourna ensuite la tête vers la future Impératrice, et avec un sourire, il lui demanda si elle était prête à visiter.

-Hai. Demo... Circuler sans casques, c'est dangereux, non ?

C'était sûr ! Imaginons que la police les arrête car ils roulaient sans casques, et que de plus, ils reconnaissaient la Princesse ! Pas besoin de dire qu'ils seraient tous les deux dans la merde...

Le garagiste refit surface avec un casque dans la main.

-Dis donc Shunta... Tu as vraiment de l'innatention de balader une fille sans mettre de casque ! Malheureusement, je n'ai que celui-là. Fais gaffe sur la route !

Il le tendit à la brunette, qui enfila complètement la veste qui était sur ses épaules, et qui remercia le monsieur. Elle ne mit pas de temps avant de comprendre comment cela s'enfilait, et le mit donc sur sa tête.

-Aah... Je dois ressembler à Robocop avec ça >_<

Elle s'approcha ensuite de la moto, et hésita avant de monter. Comment on faisait ? XD Aller, autant ne pas se casser la tête. Elle l'enjamba tout simplement, mais par contre, elle hésita longtemps avant de serrer le garçon.

-Ano... Où est-ce que je dois me tenir ?

Gna gna gna… Tatsuka faisait encore un demi-sermon à Shunta… Il n’était plus un gamin ! Il savait rouler sur la route, bon sang ! Bon… Il l’avouait, il roulait un peu plus vite que la limitation de vitesse, mais ce n’était pas un drame non plus ! Non… ?

En tout cas, Shunta se devait de l’avouer. Pour une jeune fille comme Michiru qui est totalement étrangère à la rue, ne pas porter de casque alors qu’on roule en moto, ça paraît dangereux. Mais ça ne faisait absolument pas peur à Shunta ! Précisons que le garçon est joueur avec la vie, et prend tous les risques qu’il est possible de prendre ! Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il croque la vie à pleine dents… !

Tatsuka donna un casque à Michiru, qui fut bien heureuse apparemment d’avoir quelque chose qui protégeait son petit crâne. Quand Tatsuka avait dit qu’il n’avait qu’un casque et que Shunta devait faire attention sur la route, il avait haussé les épaules avec dédain.

La jeune fille était enfin prête. Le casque sur la tête, elle se moquait d’elle-même, ce qui tira un sourire à Shunta. Puis, elle s’installa derrière lui, en lui demandant où elle devait se tenir. Shunta fit mine de réfléchir puis dit, les sourcils hauts :

Ca dépend si t’as peur de me toucher ou pas. Si c’est le cas, accroche-toi au porte-bagage derrière toi. Si tu ne crains pas de m’enlacer, ben accroche-toi à moi.

Shunta se mordit la lèvre, car intérieurement, il était mort de rire. Mais qu’est-ce que c’était que cette fille ? Vraiment très bizarre… Lorsqu’elle fut fin prête, Shunta fit rugir le moteur et commença à rouler à travers les rues. Après un petit moment, ils arrivèrent au quartier d’Akihabara. Shunta roula alors plus doucement puis s’arrêta sur le bas-côté pour laisse Michiru admirer le quartier.

Tout Akihabara était illuminé. Les rues ressemblaient à des rivières d'étoiles, tant il y avait de lumières accrochées, que ce soit aux lampadaires ou même aux murs. Il y en avait vraiment de partout, et de toutes les sortes ! Des grandes, des petites, des guirlandes... Les couleurs, on ne les comptait même plus tellement elles étaient variées ! Il y avait vraiment toutes les couleurs qu'il était possible de trouver dans le monde... C'était vraiment beau...

Akihabara... Le quartier qui ressemble à une rivière d'étoiles, une fois la nuit tombée... Le mieux, c'est le dimanche, à minuit. Si tu t'en sens le courage, je t'y emmènerais. Tu verras, c'est magnifique.

Soudain, on entendit quelqu’un crier le nom de Shunta. Il tourna la tête et vit un jeune homme en moto, avec une fille derrière lui, qui lui faisait signe de la main. Shunta le lui rendit et le jeune s’approcha.

Alors, Shunta-san ? Tu fais du tourisme avec ta copine ?

Oui à la première, non à la deuxième.

Quoi ? C’est pas ta copine et tu la laisses monter sur ta bécane ??

C’est bon. Viens pas me chercher avec ça.

Me dis pas que tu te ramollis, Shunta-san ! Eh, poupée ! T’as peur de la vitesse ?

Kotarô !

Quoi ? Ca fait longtemps qu’on s’est pas affronté, Shunta-san… Tu veux pas qu’on joue ?

J’ai pas envie de la terroriser…

Shunta-san ! T’es amoureux ou quoi pour refuser un de tes plaisirs ?

Moi ? Amoureux ? Ok, Kotarô… J’accepte le défi.

Le jeune Kotarô alla vers le côté gauche de la route et s’arrêta. Shunta alla juste à côté de lui. Les deux jeunes yankees se sourirent d’un air de défi et firent rugir les moteurs de leur moto. Shunta se tourna vers Michiru et lui dit, sans vraiment la regarder :

Tiens-toi à moi aussi fort que tu peux et ne me lâche surtout pas.

Les deux garçons allaient faire une course de moto… Shunta aurait bien laissé Michiru sur le côté, et revenir plus tard… Mais qui dit qu’il n’y aurait pas entre temps quelqu’un qui serait poussé par l’envie d’aller agresser la demoiselle ?

Puis, la course commença. Ils roulèrent à une vitesse impressionnante, tellement qu’ils ne respectaient pas à coup sûr la limitation de vitesse. Mais qui sait… Peut-être que cela plaisait à Michiru ? Elle voulait s’amuser et voir à quoi ressemblaient les rues la nuit… Eh bien, voilà ! Elle était servie !

Shunta arriva le premier, mais que de quelques mètres. C’était toujours serré entre eux deux… Shunta posa un pied à terre, après avoir arrêté la moto. Il se tourna vers Michiru et lui dit, en la regardant cette fois :

Pas trop eu peur ?

Kotarô arriva et félicita Shunta pour sa victoire. Ensuite, le jeune partit, après avoir dit à Shunta qu’il espérait le revoir très vite pour une nouvelle course.

Invité

S'accrocher au porte-bagage ? Ah non, cela était loin d'être sûr, et puis ses mains pouvaient très bien glisser ! Peur ? Il fallait dire que le mot n'était pas très approprié à cet instant précis... Bon, après tout, ce n'était pas la mort, et elle n'avait pas vraiment le choix. Elle passa donc ses bras autour du yankee, et la route commença. Sa première balade en moto... Si ce n'était pas génial ça !

Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent à Akihabara. Il y'avait des lumières venant de partout. Shunta s'arrêta, et Michiru put enlever son casque afin de mieux regarder.
Le jeune garçon lui dit qu'on comparait cet endroit à une rivière d'étoiles.

-C'est magnifique ici... Je n'avais jamais vu ça !

Il rajouta ensuite que le dimanche soir, c'était encore meilleur, et lui proposa même de l'emmener encore ici une autre fois pour qu'elle puisse voir à quoi cela ressemblait. En lui demandant ça, ne lui proposait-il pas de se revoir ?
La Princesse sentit quelque chose vibrer dans son sac. Son portable... C'était sûrement ses parents qui tentaient de la joindre ! >_< Elle prit une grande bouffée d'air, et souffla doucement.

Un jeune garçon en moto sortit de nulle part, et appela Shunta de loin. Il avait une demoiselle avec lui. Ce devait être un ami à lui ? En s'approchant, il demanda au yankee s'il faisait du tourisme avec sa copine. Ils pensaient qu'ils étaient ensemble ? °° Le garçon répondit négativement, mais son ami fut surpris qu'il ballade donc la demoiselle sur sa bécane. Mais le pire fut à venir, voilà que ce dénommé Kotarô appela la Princesse "Poupée" ! Non mais pour qui se prenait-il ? La demoiselle allait lui dire ce qu'elle en pense, quand le yankee lui fit signe d'arrêter.
Voilà que monsieur voulait faire une course, et encore, ce ne fut pas bien difficile de convaincre le garçon des rues. Il suffisait tout simplement de dire qu'il était amoureux !

Il se retourna vers Michiru, qui s'empressa de mettre son casque en les traitant de malades dans sa tête, et lui dit de bien s'accrocher à lui et surtout de ne pas le lâcher. Ben ça, il pouvait compter sur elle là-dessus ! XD
La course debuta à une vitesse incroyable. Se refusant de crier, la brunette se contenta de fermer les yeux bien forts, et de bien serrer son chauffeur.
Mais quelques minutes plus tard, elle se décida enfin à ouvrir les yeux, et put admirer à une grande vitesse les beautés de la rue une fois la nuit tombée.

Après un grand parcours, la course se termina enfin.

-Génial, vous avez gagné ! *o*

Il lui demanda si elle n'avait pas eu trop peur. Elle hôya son casque et répondit :

-Iié, pas du tout au contraire ! C'était vraiment génial.

Kotarô s'en alla en félicitant son ami, sans demander son reste. La future Impératrice descendit de la moto, un sourire aux lèvres, et en lâchant un soupir.

-Merci beaucoup pour cette soirée, je me suis bien amusée. Demo, je vais devoir retourner chez moi, maintenant...

Elle ne pendait pas vraiment ce qu'elle disait. Bien au contraire, si elle avait put passer la nuit dehors, elle l'aurait fait à coup sûr. Mais bon... Ses parents devaient sûrement se faire un sang d'encre >_<

Soudainement, des sirènes de voitures de polices résonnèrent au loin. Michiru sursauta en se retournant. Oh non... Et si l'Empereur avait lancé la police à sa recherche ?! Elle reposa les yeux sur Shunta.

-Je... Je dois m'en aller ! Encore merci de m'être venu en aide, c'était vraiment gentil de vortre part. J'espère qu'on se reverra !

Elle fit une petite courbette et s'en alla en courant...

Michiru s’était tant amusée que ça ? Ceci fit que Shunta eut un faible sourire en baissant un peu la tête, l’air de dire « mais de rien ». Soudain, ils entendirent des sirènes de police. Tiens ? Que faisait la police ici ? C’était plutôt rare qu’elle vienne traîner par ici, surtout qu’Akihabara était un quartier plutôt tranquille…

Mais ce qui surpris le plus Shunta, c’était que Michiru partait en courant, non sans avoir remercié Shunta au préalable pour la sortie qu’il lui avait offert. Shunta la voyait partir… Il se demandait quelle mouche avait bien pu la piquer… Avait-elle fait quelque chose d’horrible pour fuir devant la police ? Shunta se souvenait… Elle avait fait le mur. Mais était-ce une raison suffisante pour s’enfuir ? Non… Même Shunta ne fuyait pas devant la police alors qu’il avait pratiquement commis des crimes…

Shunta décida donc d’éclaircir tout cela. Il attrapa le casque et l’accrocha au porte-bagage. Puis, il roula jusqu’à Michiru et descendit de la moto pour la faire s’asseoir dessus. Il lui dit que ce n’était pas un kidnapping, mais que c’était nécessaire pour qu’il puisse mettre les choses au clair. Shunta se réinstalla sur la moto et fit passer les bras de la jeune fille autour de sa taille, avant de commencer à rouler. Ils partirent du quartier d’Akihabara puis sortirent de Tokyo. Enfin, Shunta s’arrêta et coupa le moteur. Il se retourna vers Michiru et la regarda droit dans les yeux, d’un air un peu sévère.

Qu’est-ce qui t’as pris ? T’as oublié que tu risquais gros à te promener comme ça ? Ca t’as pas suffit cette agression ?

Shunta poussa un soupir. Cette fille était vraiment inconsciente ! Il se mordit la lèvre en se disant qu’il avait plutôt été dur. Mais bon… Elle l’avait quand même un peu mérité non ? Quelqu’un de sensé qui ne sait pas se défendre ne se promène pas seul dans les rues ! Shunta ferma les yeux. Ici, les flics ne viendraient pas… La police de Tokyo ne sort que très rarement de la ville. Elle est déjà bien assez grande comme ça !

Ecoute. Je suis désolé mais… J’ai eu… un peu peur sur le coup. Je me suis assez attaché à toi, j’ai pas envie qu’il t’arrive quelque chose. Alors, tu vas faire gaffe à tes fesses maintenant, ok ?

Soyons poli, tout de même… Shunta eut un sourire taquin, et tira la langue à la demoiselle. Il lui fit un clin d’œil, juste pour rire. Puis, il leva la tête vers le ciel. L’endroit où il l’avait emmenée, sans avoir eu une idée précise derrière la tête, à part celle d’aller loin des sirènes de police, était vraiment très beau. On voyait bien le ciel constellé d’étoiles. C’était magnifique. Le silence qui régnait était apaisant, et Shunta souriait légèrement à tout ça. Il aimait bien être comme ça…

Ne, Michiru. Pourquoi as-tu fui devant les flics ? Juste parce que t’as fugué ? T’es quelqu’un d’important ou quoi pour que tes parents t’envoient les flics au derrière juste parce que t’as fait le mur ? Enfin, si c’est pour ça que t’es partie en courant…

Shunta baissa la tête et regarda Michiru droit dans les yeux, en attendant sa réponse. Mais il la doubla en voyant qu’elle hésitait.

Ecoute-moi, ma belle. Tu crains rien avec moi, d’accord ? Les flics ne viendront jamais jusqu’ici, crois-moi. Je te protégerais, je te le promets.

Mais… je veux tout de même savoir qui tu es.

Invité

La jeune fille s'était élancée tout droit, en laissant le yankee derrière elle. Où allait-elle ? Elle ne le savait pas vraiment. Une fois qu'elle n'entendrait plus les sirènes de police, elle retrouverait le chemin pour rentrer chez elle. La jeune fille n'osait même pas imaginer l'horrible punition que son père allait sûrement lui donner... Même si elle lui expliquait, jamais il ne comprendrait.

Michiru entendit un grognement de moto derrière elle. Elle se retourna. Shunta ? Il descendit, vient vers elle et la tira jusqu'à la bécane, la forçant à s'asseoir. Pas un kidnapping ? Il voulait juste comprendre... Oui mais bon, et si elle ne voulait tout simplement pas en parler ? >_<
Elle sentit les mains du garçons se poser sur ses bras, afin de les mettre autour de sa taille, et il redémarra.

Mais où allaient-ils donc ? Pourquoi la Princesse n'osait elle pas le lui demander ? Elle ne se sentait plus capable de rien. De toutes façons, au point où elle en était...
Quand il s'arrêta, ils étaient comme... Un peu au milieu de nulle part. En tout cas, sûrement pas dans Tokyo ! C'est ainsi que Michiru comprit qu'il cherchait à éviter la police.

Shunta se retourna, l'air sévère, et demanda à la demoiselle ce qui lui avait prit, comme si l'agression de tout à l'heure ne lui avait pas suffit. Oh làlà, c'est bon, pourquoi lui parler de cette manière ? Déjà qu'elle n'était pas dans son assiette... Ce n'est pas comme si elle avit réfléchit !
Elle baissa la tête, retenant ses larmes.

Et voilà qu'il s'excusait. Il s'était attaché à elle et ne voulait pas qu'il lui arrive quelque chose. Faire gaffe à ses fesses ?! Michiru releva la tête brusquement. Shunta l'enquiquinait... Ouais ben lui ça le faisait rire, mais pas à Michiru, voilà, na ! Quand il leva la tête vers le ciel, la Princesse fit comme lui. La vue d'ici était vraiment splendide, il y'avait des étoiles partout.

Mais le silence se rompit. La question fatale venait d'être posée. Pourquoi avait-elle fuit devant la police. Si c'était quelqu'un d'important ? Pff...
Mais devait-elle le lui dire ? La jeune fille évita le regard du yankee. Non. En plus à la base, les jeunes de la rue, non seulement ça n'aimait pas les fils de riches, mais encore moins ceux qui sont gosses de politiciens et compagnie...
Elle avait bien peur de sa réaction, surtout s'il changeait de comportement avec elle.

"Sa belle" ? Ce garçon... Si malpoli, mais si gentil ! Qu'en dire ? Et en plus il promettait à la demoiselle de la protéger. Bien sûr, contre l'Empereur et la police ? Cela se voyait bien qu'il ne savait pas à qui il avait à faire... Elle soupira.
La future Impératrice descendit de la bécane, et fit quelques pas pour s'éloigner de quelques mètres, tout en restant de dos.

-Vous voulez savoir qui je suis...

Elle passa une main dans ses cheveux. Allons, trouve donc la force... Et surtout ne pleure pas !

-Je suis Michiru Akihito.

Elle se tourna vers le garçon.

-La fille de l'Empereur. C'est pour ça... C'est pour ça que chaque fois que je fais quelque chose... Il faut que quelqu'un soit avec moi ! Je ne peux jamais être tranquille, même quand je sors avec des amis, ou quand je vais à l'école !

Elle laissa glisser une larme sur sa joue.

-Demo, mon père ne comprend pas... Il ne comprend pas que j'en ai assez d'être enfermée. Et maintenant qu'il sait que je ne suis plus au Palais, je suis certaine que ces sirènes de police étaient pour moi !

La demoiselle essuya ses larmes.

-Je suis désolée. Je pourrai vous créer des problèmes.

Elle se levait et avançait un peu plus loin. Shunta la regardait, l’air à la fois sérieux et un peu absent. Il l’écoutait, restant silencieux pour en quelque sorte la respecter. Elle était déjà assez hésitante comme ça… Alors, Michiru était la fille de l’empereur ?! Aïe Aïe Aïe ! Dans quel pétrin Shunta s’était-il fourré cette fois ?

Mais elle pleurait, alors Shunta évita de faire une remarque déplacée. Enfin… Elle risquait de le prendre ainsi… Il se leva de sa moto et alla derrière la jeune fille. Il l’enlaça doucement, pour la réconforter. Mais pour faire sourire une fille comme Michiru, il fallait y aller !

Tu sais… les problèmes, je les connais bien. N’oublie pas que tu es en compagnie d’un Yankee, Princesse.

Il sourit, il voulait la faire rire un peu. C’est vrai quoi ! Ce n’était pas drôle une jolie fille qui pleure… Shunta la regarda et vit qu’une larme perlait encore sur ce joli petit minois. Il en soupira, mais au fond, il comprenait très bien. Il se mit face à la demoiselle et essuya la larme naissante avec un sourire un peu taquin.

J’ose même pas imaginer c’que c’est de rester enfermé chez soi. Juste voir le soleil à travers la fenêtre, ne pas le sentir directement sur son visage.

Shunta se gratta la tête. Il essayait d’amuser Michiru mais apparemment, c’était plutôt peine perdue. Mais il y avait une chose qui ennuyait beaucoup Shunta, pour ne pas dire qui l’agaçait… Elle n’arrêtait pas de le vouvoyer ! Alors que Shunta tutoyait la Princesse, elle, elle le vouvoyait ! Ca ne devrait pas être l’inverse en temps normal ? Mais si on prend en compte les caractères, c’est tout à fait normal…

Il fallait donc un traitement de « choc » pour qu’elle arrête de le vouvoyer… Shunta eut une idée. Cela ne plaira certainement pas à la demoiselle, mais bon. C’était tellement tentant ! Surtout pour quelqu’un comme Shunta…

Il passa sa main dans les cheveux de Michiru et approcha son visage du sien. Il l’embrassa, mais doucement. Il ne fallait pas non plus choquer la jeune fille ! Shunta se recula puis s’éloigna complètement.

Tu vas peut-être me tuer pour ce que j’ai fais… mais j’en ai marre que tu me vouvoies. On a le même âge je te rappelle. Même si tu es la fille de l’Empereur et moi un Yankee, ça ne change rien au fait que tu peux me vouvoyer. En plus, y’a personne, alors lâche-toi !

Shunta sourit d’un air franc et fit un clin d’œil. Des gens comme lui, qui n’avaient pas de limites et qui aimaient défier les règles, elle n’avait pas du en voir beaucoup ! Mais lui, il était comme ça, et rien au monde ne pourra le changer.

Il s’installa sur une rambarde en bois qui était non loin du vide, sur cette colline. Shunta regardait derrière lui, vers le ciel constellé d’étoiles. Il restait là, à rêvasser, sans réellement penser à ce qu’il se passait ou ce qui allait se passer, suite à ce baiser. Il avait fait l’affront de voler un baiser à la fille de l’Empereur, mais Shunta, lui…

Je ne vois pas la Princesse quand je te regarde. Je vois juste une jeune fille qui a envie de s’amuser…
Et je ne te mens pas. Tu peux me croire, je n’ai qu’une parole.

Invité

Shunta avait quitté sa moto, et Michiru put le sentir la prendre dans ses bras. Décidemment, il n'avait aucune limite, ce garçon... Mais ce n'était pas désagrable du tout, bien au contraire. D'ailleurs, il était le premier garçon à la toucher ainsi... Il pouvait être fier !

Oh que non, la jeune fille n'avait pas oublié qu'elle était en compagnie d'un garçon qui n'avait quasiment peur de rien ! Pas besoin d'être un génie pour deviner que ce genre de types avait pas mal d'ennuis avec d'autres gens de la rue...
Il se mit ensuite face à elle, afin d'essuyer une autre larme qui perlait sur ses joues. Mais le stress montait de plus en plus en la Princesse. Ses parents... La police... S'ils ne la trouvaient pas, les choses empireraient sûrement. Et là, bonjour l'armée ! Elle soupira. Que c'était dur d'être la fille de l'Empereur...

Tant mieux si ce si gentil Shunta comprenait ce que c'était, de rester toujours cloîtré chez soi, et de ne pouvoir sortir qu'avec trois gardes du corps, un chauffeur, et tout le tralala. D'ailleurs, elle imaginait bien le yankee être traité de cette manière... Cela aurait fait sûrement longtemps qu'il se serait jetté d'un toit !

Michiru sentit une main glisser dans ses cheveux. Hm ? Que faisait-il, là ? Pourquoi s'approchait-il autant ? O_O

-N... Nani ?

Hein ? Mais c'est qu'il l'embrassait !! Elle posa sa main sur son épaule en gesticulant, mais rien à faire. Oh noooon >_< Elle ne voulait pas l'embrasser elle, d'abord !! Pourquoi faisait-il ça alors qu'ils se connaissaient à peine ? Mais... Quoiqu'il en soit... Ce n'était pas désagrable non plus...

Quand il s'éloigna, la jeune fille resta figée, ne sachant que dire. Alors comme ça, le yankee en avait marre de se faire vouvoyer par la Princesse ? Alors que cela n'était qu'une simple preuve de politesse ? Et même s'il n'y avait personne autour, qu'est-ce que cela pourrait bien faire ?
Il lui fit sourire, accompagné d'un clin d'oeil et alla s'asseoir sur une rambarde un peu plus loin. La demoiselle resta sur place sans bouger, en serrant son sac.

"Je vois juste une jeune fille qui a envie de s'amuser." Ce n'était pas pour cela qu'elle était moins la future Impératrice ! Elle se retourna sèchement, serrant de plus en plus son sac, le regard froid. Après quelques secondes, elle se dirigea en marche rapide vers le yankee, et une fois près de lui, elle le poussa de la rambarde afin de le faire tomber en arrière. La jeune fille fit ensuite le tour, et lui donna un coup avec son sac alors qu'il était encore à terre.

-Vous alors ! Vous êtes un drôle de garçon, et en plus sans aucune éducation dirait-on ! Qu'est-ce qui vous a prit ? Vous n'avez pas pensé à la répercution que votre geste pourrait avoir ?! Vous ne connaissez pas le respect ?!

Non, il ne connaissait sûrement pas la signification de ce mot ! Prise par la rage, elle ne put s'empêcher de lui donner un coup de pied avec son talon.

-Et pourtant vous êtes si gentil ! Gentil, mignon, et attentionné ! Quel dommage ! Ne refaîtes plus jamais ça !!

Quelques secondes passèrent, avant que Michiru ne prenne une grande bouffée d'air. Elle le regarda dans les yeux... Et posa une main sur sa bouche qui se mit à exploser de rire. Pourquoi riait-elle donc ? Elle n'en savait rien ! Cette situation était vraiment... très étrange !

Michiru semblait avoir très mal prit ce baiser. Elle fonçait vers lui pour le rouer de coups. Shunta chercha tout de même à se protéger, car les talons dans les côtes, ça fait pas forcément du bien ! La jeune fille, après avoir martyrisé le yankee, sembla enfin se calmer. Shunta en profita alors pour se mettre debout et se massa les côtes qui lui faisaient assez mal, surtout avec ces talons…

Tu penses que je ne connais pas le respect ? Tu te trompes, Princesse.

Shunta craqua son cou et s’étira pour ne plus trop avoir aussi mal. Elle n’y était pas allée de main morte, c’est sûr, mais ce n’était pas suffisant pour mettre notre Yankee K.O. !

C’est ma forme de respect. Il y a deux respects dans ce monde. Celui des hypocrites ou des moutons, et celui de ceux qui ont leur propre identité. Ma forme de respect, c’est d’être direct avec les autres. J’ai eu envie de t’embrasser, alors je l’ai fait. C’est aussi simple que ça.

Puis, quelque chose lui fit relever la tête et fixer la demoiselle. Elle était en train de rire ! Shunta était très étonné… Après l’avoir engueulé, voilà qu’elle se mettait à rire. Question ! Qu’est-ce qui lui prend ? Shunta ne le savait pas du tout et restait littéralement sur le c*l…

Eto… Pourquoi tu ris ? Là, je te suis plus.

Il se gratta la tête, tout en essayant de comprendre. Il la laissa rire, en attendant patiemment qu’elle se calme. Mais tout de même ! C’était vraiment très étrange qu’elle se mette à rire aux éclats… C’était tellement soudain que Shunta était quelque peu perdu.

Quand elle fut calmée, Shunta s’approcha de la demoiselle. Mais il ne la toucha pas… Pas envie de se reprendre un coup de sa part ! Il garda ses mains dans ses poches, et la regarda d’un air très sérieux. Il respirait calmement, il avait presque un air froid sur le visage, mais c’était plus proche de l’indifférence.

J’agis ainsi… parce que je suis un garçon des rues ? C’est ce que tu penses de moi pas vrai ? Un simple mec qui n’a jamais reçu d’éducation digne de ce nom et qui fout sa vie en l’air.

Shunta eut un petit rire nerveux. Il se cacha ses yeux avec l’une de ses mains, restant ainsi pendant qu’il riait nerveusement. Ca s’entendait qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas tant que ça. Cette fille, Michiru, avait une idée reçue des yankees… Et donc de Shunta.

Shunta Kagawa… C’est mon nom. Peut-être connais-tu cela, toi qui de la haute société. Les Kagawa font partie de la haute bourgeoisie. Mais ils ne sont pas assez riches pour faire partie de la noblesse… Et pourtant, ils y sont connus. Tu as peut-être entendu ce nom lors d’une soirée ou deux.

Shunta marqua une pause. Il avait une répugnance pour le fait d’avoir des parents qui avaient éduqué leurs enfants pour qu’ils fassent partie de la noblesse… Pour que leurs enfants aient une vie que leurs parents leur auraient choisi…

Je n’ai jamais voulu être comme eux. J’ai été éduqué de la même manière que toi, à peu de choses près… Mais ma vie de yankee, c’est moi qui me la suis choisie. J’ai voulu être libre, avoir ma vie. Tu peux peut-être le comprendre…

Shunta s’approcha une nouvelle fois de Michiru et commis de nouveau cet affront d’embrasser la fille de l’Empereur, mais cette fois ce fut sur la joue.

Invité

Michiru observa le garçon se lever, en maçant sa côte. Aha, il avait eu super mal, hein ? Eh bien c'était bien fait, ça lui apprendra à embrasser les gens comme ça ! Alors comme ça il connaissait réellement le respect ? Soi-disant que le sien était d'être direct avec les autres... Il est vrai qu'en comparant ces deux formes, celui de la demoiselle n'était pas mieux. On lui disait souvent de sourire, de saluer les gens, de faire ceci ou cela, mais elle ne le faisait jamais avec envie. En fait, en y réfléchissant... C'était même de l'hypocrisie.

Mais quand même >_< On embrasse pas une jeune fille de la sorte voyons ! Surtout qu'ils se connaissaient à peine ! Aucun homme n'avait touché aux lèvres de la Princesse jusque maintenant, elle aurait tout de même aimer que son premier baiser soit avec son époux !

La demoiselle s'était mise à rire. Cette situation était vraiment surprenante. Elle ne savait même plus où elle en était.
Quand elle eût fini, elle s'apercut que le yankee l'approchait de nouveau. Bah, il ne recommencerait pas vu ce qu'elle venait de lui faire... Qu'était donc ce rire ? En tout cas, on lui avait toujours parlé des yankees de cette façon ! Comment ne pas croire les gens qui l'entouraient, d'autant plus qu'elle ne pouvait jamais mettre le nez dehors ?

Kagawa...? Shunta Kagawa ? Elle avait entendu ce nom quelque part, elle en était sûre. Le jeune garçon lui expliqua donc qu'il avait reçu presque la même éducation qu'elle, mais qu'il avait tout simplement choisit de vivre de cette façon. C'était son choix. La jeune fille baissa la tête. Alors c'était donc ça... Lui aussi avait vécu cette même compression ?

La Princesse sentit de nouveau les lèvres du yankee se poser sur sa joue. Elle retroussa les épaules, et regarda le garçon dans les yeux.
Elle s'éloigna et s'approcha à un mètre du vide, puis soupira, le regard lointain.

-Après tout, peut-être avez-vous raison... Peut-être as-tu raison.

C'était vrai... Si elle avait envie de le tutoyer, pourquoi ne le ferait-elle pas ? Elle passa une main dans ses cheveux. Il commençait a y'avoir du vent. Elle se retourna vers lui.

-Le problème c'est que moi... Je n'ai pas ce choix que tu as eu. Du moins, pas vraiment. Il y'a des choses que je ne peux pas me permettre. En tant que fille de l'Empereur, j'ai des règles à respecter.

Même si elle ne les aimait pas toutes !

-Je t'admire beaucoup Shunta. Mais je ne veux plus que tu me touches de la sorte.

Elle disait que elle, elle n’avait pas les mêmes choix. C’est vrai. Shunta se devait bien de se l’avouer. Elle était la fille de l’Empereur, et lui, ses parents étaient moins importants. Beaucoup moins importants… Shunta se mit à bailler et bien ouvertement lorsqu’elle eut terminé de parler. Non, ce n’était pas de l’irrespect, juste que lui, ça l’ennuyait.

Au fond, il savait qu’elle était une fille, et qu’une fille, on la protège beaucoup plus qu’on ne protège un garçon. Mais quand même ! On aurait dit qu’elle n’avait même pas la moindre volonté de se battre, de changer un peu sa vie ! Avait-elle envie de rester comme ça toute sa vie ? Bof… Après tout, c’était elle qui voyait… Même si ça révoltait Shunta dans un sens.

Et en quoi m’admires-tu, Princesse ? Si c’est pour le fait que je me suis battu, pourquoi ne le fais-tu pas toi non plus ? Tu peux le faire à ta manière, non ? Même si tu es la fille de l’Empereur, il ne faut pas que tu oublies que tu es une femme avant tout !

Shunta s’assit par terre, le dos contre la moto. Il ferma les yeux, laissant la brise caresser son visage. Puis, il se mit à soupirer encore une fois. Il resta les yeux clos, mais s’adressa quand même à la demoiselle, sans même tourner la tête vers elle.

Tu veux savoir pourquoi je te touche de la sorte, comme tu dis ? Parce que je t’adore. Presque comme si je tombais amoureux.

Shunta se mit à rire un peu. Ca l’étonnerait beaucoup qu’il tombe amoureux à nouveau… Mais il fallait avouer que le sentiment qu’il éprouvait à l’égard de Michiru n’en était pas loin non plus. Sauf que… Comment pourrait-il aimer alors qu’il hait le mot d’amour. Il a décidé de le bannir de son vocabulaire depuis quelques temps déjà…

C’est ainsi que Shunta était devenu un playboy. Il avait tant souffert à cause de l’amour que maintenant il s’en moquait. Il se moquait de cette conception… Et pourtant… Il n’était pas plus à l’abri qu’un autre de ce sentiment étrange…

Shunta rouvrit les yeux, mais ne regardait toujours pas Michiru. Ce ne fut qu’après une longue minute où le silence régnait qu’il se décida à tourner les yeux vers elle. Il avait toujours son air sérieux, même un peu indifférent. C’était l’air qu’il avait lorsqu’il disait la stricte vérité…

Tu ne me crois pas, hein ? Et pourtant… Ce que je te dis n’est que pure vérité. Tout comme le fait que pour moi, tu es une femme avant d’être la fille de l’Empereur.

Shunta se leva et s’étira. Il faisait craquer ses os. Que ce soit ceux des bras, du cou, ou même du dos… Il en avait craqué beaucoup. Il fallait dire que ça faisait beaucoup de bien après une bonne bagarre et un tabassement gratuit de la part d’une demoiselle.

Invité

En effet, elle était une femme avant tout, mais ce n'était pas aussi facile que ça ! De toutes façons, que pourrait-elle faire ? A la moindre petite rébellion, l'Empereur n'hésiterait sûrement pas de la remettre à sa place !

-Hai, je suis une femme, demo... Me mettre contre mon père... C'est impossible, soyons logique !

Michiru le regarda s'asseoir contre sa moto, les yeux fermés. Elle joigna ses mains derrière elle. Pff... Si seulement il était possible de ne jamais retourner au Palais, jamais... Rien qu'à cette idée, elle avait de grandes montées de stress. La jeune fille se demandait ce que ses parents faisaient en ce moment, où ils étaient pour tenter de la retrouver...

-Comme si tu tombais amoureux ?!

La demoiselle eût un rire sinique, en levant les yeux au ciel. Elle les reposa ensuite sur le yankee.

-Que me racontes-tu, là ? Tu te moques de moi ? Je ne suis pas idiote, l'amour, ça n'existe pas. Les hommes veulent épouser une fille gentille, et les femmes recherchent des hommes riches, ça a toujours été comme ça.

On le lui avait souvent répété, depuis sa tendre enfance. Ne jamais croire en ce que disait les hommes. Sa mère elle même n'aimait pas réellement son père. Et avec tous les prétendants de la jeune fille, cette phrase, elle l'avait assez entendu pour ne plus y croire. Tout ce qu'ils voulaient c'était le pouvoir.

-Pourquoi me dis-tu ça ? Tu essaies de me charmer ? Alors qu'on vient à peine de se connaître ? Des "je vous aime", j'en ai assez entendu, tous mes prétendants, je les déteste !

Encore son téléphone qui vibrait dans son sac. Rhaaa >_< Elle le fit sortir et regarda qui tentait de la joindre. C'était sa mère. La jeune fille ferma les yeux.

-Ca suffit, j'en ai assez !!

Elle fracassa son portable sur le sol. Là au moins, elle pourrait être tranquille, tiens ! Bien sûr, elle ne tarda pas à avoir des regrets pour son pauvre téléphone qui ne lui avait rien fait. Mais tant pis, c'était fait ! D'ailleurs, quelle heure était-il ? Sûrement une heure, ou deux heures...
La demoiselle posa une main sur son front. Non seulement il faisait froid, mais en plus, la fatigue commençait à venir. Stressée et énervée, cela n'arrangeait pas les choses. Elle regarda autour d'elle, puis s'avança vers le yankee.

-Dis... Où sommes-nous exactement ?

Shunta éclata de rire à ce qu’elle disait. Ca le faisait vraiment rire… Il mit un peu de temps avant de se calmer et de redevenir un minimum sérieux. Même s’il avait toujours des petits spasmes où il riait doucement… Shunta se passa une main dans les cheveux et prit une grande inspiration.

Je n’ai pas dit « je t’aime » que je sache… Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit, s'il te plaît.

Il réussit à se calmer de son fou rire. Il inspira et expira plusieurs fois, bien profondément. Shunta se tourna vers la demoiselle et lui sourit d’un air assez narquois, puis il s’installa de nouveau sur sa moto. Il s’assit juste dessus, mais pas à cheval, comme s’il comptait partir. Il resta immobile un court instant, écoutant ce que la demoiselle avait à dire.

L’amour sans intérêt ça existe… Sauf… que ça a de grandes chances de faire mal.
…
Je ne me moque pas de toi, Michiru. Ne me dis pas à moi que je suis comme ces blancs-becs qui se pavanent en faisant les paons, qui n’ont pas de réels sentiments et qui ne recherchent que le pouvoir ou le fric. Ah ! Autre précision : je n’essaie pas te draguer. Mais si tu en as assez de mon honnêteté, je peux très bien couper ma langue.

Dur ? Non… Juste direct. Mais bien sûr que non il ne coupera pas sa langue ! C’était juste une image pour dire qu’il ne parlerait plus. Shunta entendit un grand fracas, ce qui le fit relever la tête. Il vit un portable éclaté sur le sol… Mais ! Qu’est-ce qu’il lui a fait le portable pour qu’elle le martyrise comme ça ? Mais il ne dit rien, se contentant d’hausser les épaules.

C’est alors qu’elle lui demandait où ils étaient. Mais qu’est-ce qu’il en savait lui ? Bon… Il le savait un petit peu quand même. Shunta soupira un coup avant de répondre à la demoiselle :

Pas très loin de Tokyo. On à deux ou trois kilomètres de la ville.

Shunta regarda derrière lui, vers la ville. Puis, il regarda sur son portable, l’heure qu’il était. Minuit et demi… Il se souvenait de quelque chose… Il décida d’y emmener Michiru. Après tout, elle cherchait à s’amuser la Princesse, n’est-ce pas ?

Shunta invita la demoiselle à monter sur la moto. Lorsqu’elle fut en place, ils roulèrent pour retourner en ville. Ils allèrent jusqu’à Ginza, la ville où il y avait des boîtes de nuit à n’en plus pouvoir les compter ! Ils ne tombèrent sur aucun policier, par chance certainement. Shunta emmena Michiru au Sebonzakura. C’était une boîte assez sympathique, qui n’avait jamais eu de déboires.

Le videur les laissa entrer, et les deux hommes se saluèrent en se tapant la main. Amis ? Plutôt… Etant donné que Shunta était un peu une sorte d’habitué de cette boîte. Et puis… Il y avait autre chose. La boîte était pleine, et c’était vraiment une bonne ambiance.

Tu n’es jamais venue dans une boîte, ne ? C’est une des meilleures ici. Il n’y a jamais de problèmes.

Shunta sourit à Michiru pour lui donner confiance. Elle ne devait pas être habituée, elle… Mais elle devait se dire qu’ici, elle ne craignait rien. Il l’emmena au bar et alors qu’il allait commander des boissons, quelqu’un vint taper dans le dos de Shunta. Il se retourna et vit un de ses amis, qu’il salua en serrant la main vigoureusement.

Comment ça va, mec ?

Comme d’hab. Toi ?

Toujours le taf’. Eh dis ! On va jouer « Breaking the habit ». Tu viens ?

Hum… Ca marche.

Shunta laissa son ami partir et invita la jeune fille à venir. Il l’emmena jusqu’à la scène, où l’autre garçon les attendait. Il donna à Shunta une guitare, qui ajusta la bandoulière. Il testa un peu la guitare, puis dit à Michiru qu’elle pouvait allé où elle voulait, mais qu’il préférait qu’elle reste dans la boîte. Ce n’était pas vraiment très prudent de sortir comme ça…

Shunta monta ensuite sur scène et testa le micro. Ah oui… Il devait chanter aussi. Heureusement, c’était une chanson qu’il aimait et sur laquelle il avait beaucoup travaillé pour apprendre à jouer. Donc, il chantait juste… La chanson commença. Shunta s’amusa à jouer et chanter « Breaking the Habit ».

Lorsque la chanson fut terminée, il s’inclina pour remercier son public et descendit de la scène. Il posa la guitare dans les coulisses, et alla rejoindre Michiru.

Invité

Ben quoi il n'avait pas dit "je t'aime" ? C'était presque pareil, d'abord ! En tout cas, il ne pouvait pas dire qu'il avait dit le contraire... Ce n'est pas que la jeune fille en avait assez de Shunta. Mais elle était loin d'être habituée à une telle franchise... Surtout venant de la part d'un inconnu ! Et s'il ne la draguait pas comme il disait... Que faisait-il au juste ?

La demoiselle lui demanda s'il savait où ils se trouvaient, et le yankee lui répondit qu'ils étaient à quelques kilomètres de Tokyo. En effet, c'était bien loin du Palais... Vu que celui-ci se trouvait au centre de la ville. Shunta lui proposa de remonter en moto, afin de retourner en ville. Ou donc exactement ? Elle n'en savait rien. Bah, au point où elle en était, quelle importance ! La jeune fille avait intérêt à bien en profiter, car il était sûr qu'elle ne mettrait plus un pied dehors après cette soirée, pendant un certain moment !

Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent à Ginza, et entrèrent dans une boîte de nuit populaire. Bien sûr que non, Michiru n'était jamais allée dans ce genre d'endroits... Ils allèrent s'installer au bar, quand un garçon vint donner un coup dans le dos du yankee. Ils avaient vraiment de drôles de façons de se saluer ces gens-là... Mais bon.

L'inconnu proposa à Shunta de venir sur scène avec lui, chanter une certaine chanson. Ah, parce qu'il chantait celui-là ? Rien qu'à l'imaginer le faire, la jeune fille esquissa un sourire.

Il l'emmena jusqu'à la scène, et lui dit qu'elle pouvait aller où elle désirait, mais surtout de ne pas sortir de la boite. La Princesse retourna donc s'asseoir au bar, et regarda la scène. Au début, elle ne put s'empêcher d'éclater de rire. Mais finalement, il ne se débrouillait pas si mal, celui-là... Les paroles de cette chanson, même si elles étaient en anglais, percutaient aussi la jeune fille...

Quand le spectacle fut fini, Shunta quitta la scène et se dirigea vers Michiru, qui n'avait pas bougé d'un cil.

-Ne, c'était vraiment génial ! *o* Enfin la chanson, pas toi. Mais non, je rigole !

Elle se mit à rire. Comment faisait-il pour être aussi libre ? Elle aimerait tellement le ressembler !

-Je suis vraiment contente de t'avoir rencontré, Shunta. Grâce à toi j'ai beaucoup appris.

Et hop, la demoiselle se leva et alla dans les bras du garçon. Elle ne comptait d'ailleurs pas en sortir de suite... Et pourquoi donc ? Tout simplement parce qu'elle en avait envie ! ^^

Elle avait trouvé qu’il avait été bien. Shunta tira un simple sourire, la remerciant juste comme ça. Rien de plus. De toute façon, ça ne servait à rien, pas vrai ? Mais ce qui le surprit, ce fut ce que Michiru fit.

Après l’avoir littéralement tabassé pour l’avoir embrasser, voilà qu’elle se jetait dans ses bras ? Attendez un instant là ! Il faudrait peut-être remettre les pendules à l’heure non ? C’était vraiment très étonnant de la part de la jeune fille… Il ne savait pas quoi en penser. Mais alors pas du tout…

Shunta préféra mettre ses mains dans ses poches. Il resta immobile un instant, puis au bout d’environ une petite minute, il passa ses bras autour de la demoiselle. Ben quoi ? Il fallait bien lui rendre son câlin non ? Shunta se mit à sourire puis à rire. Pourquoi ? Eh bien en voilà l’explication :

Tu sais… C’est pas très bien de faire ça à un mec qui aimerait bien t’embrasser.

Shunta tira la langue à la demoiselle. Il plaisantait ? Sur ce coup-là oui. Car s’il ne plaisantait pas, il n’aurait rien et l’aurait embrassée. Mais peut-être l’avait-elle compris ? Shunta l’espérait… Il se dégagea de Michiru et alla s’installer au bar.

Ils restèrent là, dans cette boîte de nuit, pendant un petit bout de temps. Au moins une heure ou peut-être même un peu plus… Ils s’amusaient bien ces deux-là. Enfin, Shunta faisait découvrir à Michiru les joies de l’amusement. Il espérait que ça lui fasse plaisir… Après être resté enfermée pendant longtemps, qui n’a pas envie de voir le monde ?

Un peu plus tard, Shunta se disait que peut-être elle voulait profiter de cette nuit dehors pour aller visiter d’autres endroits ? Pourquoi pas…

Tu veux aller quelque part d’autre ? Si on allait à Ueno ?

Elle semblait d’accord alors Shunta la prit par la main et ils sortirent du Senbonzakura. Alors qu’ils marchaient tranquillement pour aller jusqu’à la moto, la police arriva. Elle devait certainement faire une patrouille ou quelque chose dans le genre…

Shunta attrapa la main de Michiru et alla sur le côté avec elle, dans une ruelle. Mais ils tombèrent sur deux autres policiers qui semblaient les avoir remarqués. Il fallait agir vite, mais fuir attirerait leur attention. Shunta cachait un peu Michiru à leur vue, mais peut-être pas suffisamment pour eux. Heureusement, il avait été assez intelligent pour ne pas tourner la tête vers eux !

Shunta eut une idée… mais elle n’allait pas plaire à la Princesse… Mais c’était ça ou rentrer chez elle ! Il se tourna vers elle et l’enlaça, comme s’ils étaient deux amoureux. Il se pencha vers son oreille, en cachant de sa tête son visage, lui murmurant :

Pardon.

Il embrassa Michiru, en faisant comme s’ils sortaient ensemble. Elle avait dit que la Princesse avait des prétendants de la haute société et qu’elle n’avait pas eu d’amoureux… Alors, est-ce que deux policiers garderaient leur attention sur une fille embrassant un garçon qui semblait être un voyou ? La fille de l’Empereur ne ferait jamais ça en temps normal… Alors il fallait tenter le tout pour le tout !

Shunta rouvrit un œil un instant et vit que les deux policiers partaient. Super ! Ca avait marché. Il n’avait pas eu d’autre idée sur le coup… S’il en avait eu une autre, il l’aurait fait… Mais bon. Il s’éloigna un peu de Michiru et regarda les flics partir.

Invité

Rho lalaaa =_= Parce qu'il voulait encore l'embrasser ? L'autre baiser, ne lui avait-il pas suffit ? Il venait de lui voler le premier, alors par pitié, qu'il lui laisse le second pour son mari plus tard ! XD Mais non voyons, il plaisantait, et Michiru l'avait bien remarqué.

Après avoir passé un long moment dans la boîte, le yankee demanda à la jeune fille si elle serait intéressée d'aller à Ueno. Bien sûr, la demoiselle ne refusa pas. Le Parc Ueno à cette heure-ci devait être bien calme et magnifique en pleine nuit. Et après toute cette agitation dans la boite, cela lui ferait beaucoup de bien... Il lui prit la main et quittèrent le lieu.

Alors qu'ils étaient dehors, Michiru tourna la tête vers la police. Aie... Que faisaient-ils là ? Oh et puis quelle question !! >_< Le yankee attira la demoiselle sur le côté, dans une ruelle. Mais manque de bol : deux policiers y étaient, et de plus, ils les avaient aperçus. Le coeur de la Princesse de mit à battre à tout rompre. Ca y'est. C'était terminé. Elle allait devoir retourner au Palais affronter ses parents...
Mais le yankee se tourna vers la jeune fille et l'enlaça. Hm ? Que voulait-il ? Il se pencha à son oreille afin de s'excuser ? Aha, il refrettait ses gestes, hein !? Il avait peur que la demoiselle aille tout raconter à la police, mouhahaha... Eh bien non, vu qu'il venait de l'embrasser encore une fois.

Mais Michiru n'était pas dupe, elle avait bien compris que c'était une stratégie de la part de Shunta, même si elle n'était pas tout à fait d'accord. C'est donc pour cela qu'elle décida de se laisser faire... Mais d'un autre côté, ce baiser était assez agréable... Quelques secondes plus tard, Shunta s'éloigna de la jeune fille. Les deux policiers étaient partis... Ca avait marché. C'est qu'il était ingénieux, ce garçon... N'empêche que... >_< Il aurait quand même put trouver une autre méthode. Même si la Princesse ne regrettait rien de ce qui venait de se passer.

Elle soupira et baissa la tête. Quelle garçon...

-Toi... Je n'arrive pas à décider si tu es gentil ou tordu.

Dommage qu'elle ne lise pas dans les pensées ! Elle le regarda en souriant.

-Mais qu'importe... Parce que je t'aime bien ^^

Une fois arrivée au Parc Ueno, le premier geste que la Princesse fit, fut s'aseoir sur un banc. Le Parc était splendide, et il n'y avait pas un bruit. Excepté quelques grillons ici et là...

-Dis, dans quel établissement es-tu ?