Décidément... [Masao]

Bon, nouveau projet du club photographie : Sakurai. D’accord, un peu trop vaste pour le coup… Sayako aurait pu aussi bien prendre des photos de la cours, du toit, des bâtiments, que des élèves et des professeurs… Quelle galère… Décidément, le président du club photo avait des idées bien particulières. Mais au moins les membres avaient une grande liberté, ils pouvaient tout à fait prendre quelque chose d’absolument abstrait comme le plus concret possible… Bon c’était bien beau mais sur le coup Sayako n’avait eu de révélation et à l’instant même elle se demandait encore ce qu’elle allait pouvoir faire. Evidemment elle avait plusieurs jours pour mettre sur pied son projet mais tout de même… Finalement, une élève de sa classe l’interpella, à la fin du cours de biologie :

« Yada-san, tu savais que ton amie Akihito-san était au club de théâtre? »

Question idiote, bien sûr qu’elle le savait…

« Oui, pourquoi? »

« Il paraît qu’avec Matsuoka-san ils vont jouer dans… « Kami-sama Cruella », et c’est Tanaka-san qui vend les places… »

Ah bon? Michiru ne lui avait pas du tout parler la dernière fois… Elle avait certainement oublié.

« Ah, arigatô … »

Elle inclina légèrement la tête pour finalement s’éloigner. Il était à peu près midi, et si elle se souvenait bien, Michiru lui avait dit que ce jour là, elle avait une répétition à l’amphithéâtre entre midi et deux. Bon, elle avait un peu de temps, et son bentô pouvait attendre quelques minutes non? Sayako sortit de la salle de classe, lançant son sac sur son épaule et prenant la mallette de son appareil photo de l’autre main. Voila qui pourrait faire un bon projet pour le club photo tiens… Faire des photos des répétitions du club de théâtre et des représentations, même si celle dont elle venait d’entendre parler lui paraissait plutôt étrange… Sayako se faufila donc entre les élèves pour arriver devant la porte de l’amphithéâtre. A cet instant, elle n’avait même pas penser qu’elle pouvait croiser quelqu’un d’autre que Michiru qu’elle connaissait… Elle poussa la grande porte et se retrouva devant une grande salle vide.

« Je me disais aussi… »

Un soupire passa ses lèvres…

Sayako avait décidément une mémoire de poisson rouge, ou plutôt elle n’avait pas envisagé la possibilité que Michiru se soit trompée elle-même, ou que la répétition ait été annulée, ou déplacée. Elle s’avança pourtant, descendant les marches de l’amphi pour s’approcher un peu plus de la scène, déposant ses deux sacs sur un des sièges devant. Elle sortit son appareil photo du plus petit et prit en photo la scène vide, par instinct de photographe et s’assit un instant premier rang pour observer la scène avant de faire de même avec le fond de la salle.

« Hmm… Je viendrai à la prochaine répétition. »

Oui, elle était toute seule, elle pouvait parlé à voix haute , elle prit ensuite plusieurs photos , de la scène vide, de la salle vide, du rideau qui n’était pas tiré, de tout cet endroit…Même vide cet endroit était plein de vie, c’était étrange et à la fois très agréable… Pourtant la jeune femme n’entendit pas la porte s’ouvrir en haut des marches qui menait à la scène, elle n’entendit pas la personne qui venait d’arriver, sinon peut-être aurait-elle bougé plutôt que de rester ainsi devant la scène, au premier range à observer tantôt la scène, tantôt la salle…

-Je suis désolé

Sur ces mots, le Délégué de la 3°B s’inclina face à son professeur de japonais.

Pourquoi ? Que s’était-il passé ? Pour comprendre, il fallait remonter à la veille, à la fin des cours. Le rouquin devait aller au cinéma avec son Adoré, mais avant de partir du Lycée, le Sucre de canne voulu passer à la salle du Conseil. Sous les gros yeux d’Aki, ils s’y rendirent et ce qui devait arriver se produisit. Les membres du Conseil demandèrent à Masao des explications, des précisions, des signatures, l’endroit où était tel ou tel chose… 20 minutes plus tard, ils étaient toujours dans la salle, enfin, le Président dedans et l’animateur, dehors à fomenter un plan machiavélique pour tuer un à un les élèves dans cette pièce qui retenait son trésor !

Sentant un regard aussi glacial que dévastateur dans sa nuque, le fils du maire se sentit en danger immédiat. S’il ne quittait pas les lieux de suite, son petit ami allait tout simplement rentrer chez lui, en ayant marre de l’attendre comme une potiche…
Que faire… Appeler Junpei ? Il était à son entraînement de foot… Il ne pouvait pas lui succéder. Plan D, il fit sonner son propre portable puis s’excusa auprès du Conseil, disant qu’il devait s’en aller de suite. Ils régleraient cela demain…

Inutile de dire que Kurosawa n’ouvrit pas la bouche jusqu’au cinéma, le comédien en fit de même, sachant très bien qu’il était totalement en tord… En plus, ils arrivèrent alors que le film avait déjà commencé depuis 10 minutes… Génial
Pas un regard, pas une main qui se frôle et encore moins de kisu ou de câlin, rien, niet, nada, nitch, nothing ç_ç Aki sorti de la salle à la fin de la séance, sans un mot…
Le Délégué le suivit et une fois dehors, son Adoré lui envoya un « ciao » froid dans la figure avant de partir, seul, de son côté… Déjà quand il parlait Italien ce n’était pas bon signe mais là…

Le fils du maire rentra chez lui, dit à sa mère qui voulait qu’ils dînent ensemble, qu’il était fatigué et monta s’enfermer dans ses appartements. Il prit une douche puis s’attela à ses devoirs mais son regard ne cessa pas de faire des allez retours entre son cahier et son téléphone… Peut-être ferait-il mieux de l’appeler ? Non… A-chan était fâché contre lui, il devait le laisser faire le premier pas…
Il se mordit la lèvre et essaya donc de se concentrer.

Il s’étira après avoir fait son sac pour le lendemain et alla se coucher, toujours son portable à la main… Il était presque 23 heures et il n’avait toujours reçu aucun appel ou sms… Le sécheur était assez en colère pour ne même pas lui souhaiter bonne nuit, alors qu’il savait que cela tenait beaucoup à son trésor ?
A cette pensée, l’héritier des Tanaka se recroquevilla entre ses draps et attendit, attendit… Le moral de plus en plus au ras des pâquerettes… Ce n’est que vers 1 heure, qu’il reçu un sms… Un abrégé, froid comme le ciao… Là pour le coup, le roux aurait préféré qu’il ne lui dise rien ç_ç Son koibito était encore fâché et rien ne laisser à penser qu’il ne serait plus le lendemain au Lycée…

C’est sur cette pensée négative que le rouquin s’endormi. Les bras de Morphée ne l’empêchèrent pas de faire un cauchemar dû à son moral bas… Il se réveilla en sursaut à 3 heures du matin, en tendant les bras en avant. Il prit plusieurs secondes avant de réaliser qu’il avait fait un mauvais rêve. Il alla dans la salle de bain pour se passer de l’eau sur le visage puis retourna dans son lit. Mais Morphée ne semblait pas enclin à le reprendre immédiatement… Aussi alluma-t-il son portable et mis un spectacle comique pour se changer les idées. Deux heures après, il s’endormi d’un seul coup… Laissant son téléphone en route… Ce dernier se déchargea entièrement.

Le soleil vint chatouiller le visage du rouquin qui se réveilla en grimaçant et en ayant chaud. Depuis quand il faisait un soleil pareil le matin, hein ? Pff… Bon, il ne devait pas être loin de l’heure où… Attend, on était en hiver, il n’y avait pas de soleil quand le comédien devait se lever !
Il se jeta sur son portable et remarqua qu’il était déchargé complètement ! Et merde !

Il attrapa son réveil O_________O Il était presque 10 heures ! Putain il était plus qu’en retard là ! Ses amis avaient certainement dû essayer de le joindre en plus ç_ç Oh la cata vite on court, on vole ! Il se dépêcha de se doucher, enfila la première chose qu’il lui tomba sous la main : Un jeans, un t-shirt rouge, sa veste d’uniforme, vite ! Son sac, ses clefs, son portable, le chargeur et on sort de la chambre !
Il appela son chauffeur pour lui dire qu’il était très à la bourre, il ne passa même pas par la case cuisine pour se prendre quelque chose, allant de suite dans la voiture qui se trouvait dans le grand garage.

Une fois à l’établissement, il couru à nouveau pour se rendre dans sa classe, souffla quand il arriva devant la porte et toqua avant d’entendre.

-Je suis désolé

Sur ces mots, le Délégué de la 3°B s’inclina face à son professeur de japonais.

Nous voilà revenu au présent…

L’enseignant regarda Masao et lui permis de s’asseoir, ce qu’il fit avec un grand plaisir, sous le regard très étonné des élèves de sa classe, cela d’Aki également…

Keiko eu la gentillesse de filer à son voisin les cours qu’il avait loupé, sans lui demander pourquoi il n’avait pas été à l’heure.
A midi, il tilta qu’il n’avait rien pour le club de théâtre, les textes étant restés sur son bureau… Il annula tout bonnement le cours, de toute façon, il ne se sentait pas de le faire. Il était fatigué…

Il alla à la Salle des G-boys, sans attendre une seule seconde son petit ami et brancha son téléphone avant d’aller à l’amphithéâtre pour mettre une feuille comme quoi le cours était reporter au lendemain midi, le Président s’en excusait.
Il soupira et entra à l’intérieur, il monta sur scène et commença un long monologue devant les sièges vides… Cela lui fit du bien ! Poussons le vice jusqu’à prendre un accessoire ou deux ! Il disparu dans les coulisses.

Alors qu’il venait de trouver une cape, une épée, un voile qu’il enroula autour de sa taille et un chapeau de pirate, il entendit une voix, féminine la voix. Qui cela pouvait-il être ? Il avait pourtant bien accroché un papier comme quoi le cours était reporté au lendemain. Pff, ces gens qui ne savent pas lire =_=

Il sorti des coulisses et… Il la remarqua, la reconnue de suite : Sayako Yada, ancienne amie de Keiji, elle avait disparu à l’étranger pendant un an, sans donner de préavis ni de nouvelle. Masao avait été amoureux d’elle en première année mais n’avait jamais eu le courage de se déclarer.

- Sayako… Qu’est-ce que tu fais là ?

Il l’avait nommé par son prénom, pur habitude. Dire qu’il ne lui avait pas adressé la parole depuis qu’il l’avait aperçu dans ses murs : Solidarité avec son pote le lama ! Cette fille l’avait blessée, le roux ne voulait pas faire le premier pas vers elle.
Néanmoins, sa voix était loin d’être froide. Il ne la détestait pas non plus oh =p

Sayako se demandait ce qu’elle faisait encore ici alors qu’il n’y avait personne. Elle aurait très bien pu partir, et ne revenir que plus tard, mais elle était seule, ou du moins le croyait, et cela semblait lui convenir un minimum. Cette salle était immense, et elle n’y était pas revenue depuis son retour. Elle n’en avait pas eu l’occasion, elle devait bien avouer qu’à part Michiru, elle ne connaissait quasiment lus personne du groupe de théâtre. Il y avait Masao, l’ami de Keiji, mais elle ne risquait pas d’aller lui adresser la parole . Non pas que Sayako ait quelque chose contre lui, pas du tout. Masao était plutôt quelqu’un de gentil, mais ils ne s’étaient pas parlés depuis le retour de la jeune femme. Après tout, c’était normal, elle venait tout juste de s’expliquer à Keiji, et ce devait certainement être parce qu’il lui en voulait d’avoir blessé son ami que le jeune Tanaka ne lui parlait pas… Du moins c’était ainsi que Sayako voyait les choses, et cela aurait pu être le cas, mais comment aurait-elle pu deviner un instant que Masao ne la détestait pas, ou quelque chose de ce genre? Autant de chance de deviner cela que de savoir que Masao était amoureux d’elle en première année. Il ne s’était jamais déclaré, et , à cette époque encore moins, Sayako n’avait pas assez confiance en elle pour comprendre que le jeune homme avait été intéressé par elle.

Sayako évitait de penser à cette période précise de sa vie, surtout depuis qu’elle était de retour à Sakurai, et qu’elle avait retrouvé sa mère qui venait tout juste de rentrer d’un voyage à Paris . Elle évitait tout d’abord parce que c’était purement douloureux de penser à tout cela, et lui revenait à la figure le mensonge de sa mère, se soi-disant voyage en Amérique avec son oncle et sa tante. Et elle se demandait aussi comment les gens, ceux qui s’étaient dits proches d’elle avait pu croire une chose pareil. Sayako, partir sans donner de nouvelles? Ce n’était vraiment pas son genre… Elle ne demandait pas à ce que les gens aient deviné pour sa maladie, car cela, elle avait tout fait pour le cacher et ne commençait à assumer son état que maintenant, mais ils auraient pu se poser des questions comme l’avait certainement fait Keiji… Car elle savait qu’il n’avait d’abord pas cru à cette histoire d’Amérique, ou du moins qu’il avait senti que ce n’était pas un départ sans raisons valables… Est-ce que l’état de Sayako avait été une excuse valable? Bien évidemment, mais la douleur avait été bien là. Elle avait abandonné Keiji parce qu’elle voulait se détruire, elle avait tellement souffert de le laisser à Sakurai, et lui-même avait été si profondément blessé que la situation, maintenant, était … tendue?

Elle s’en voulait tellement d’avoir brisé cette confiance que Keiji portait en elle à l’époque… Mais quand la souffrance prend le pas, il est souvent difficile de discerner les bonnes choses des mauvaises… Elle avait vraiment cru, en plus, que Keiji s’était désintéressé d’elle, quand sa mère lui disait qu’il était trop occupé pour venir la voir… Bien sûr, au fond, quelque chose lui criait que c’était faux, que Keiji n’était pas du tout comme ça, mais quand vous êtes aussi loin dans le mal être qu’elle l’avait été à cette époque, toutes les mauvaises nouvelles comme l’abandon d’une personne qui vous était si proche paraissent possibles. Sayako avait fait des erreurs, elle le savait mais maintenant il ne lui restait plus qu’à assumer. Sa plus grosse erreur, après celle de n’avoir rien confié à Keiji pour qu’il comprenne , était d’avoir cru cette mère en qui elle gardait encore un espoir alors qu’il n’y avait rien à faire. On dit souvent que malgré tout, les parents aiment leurs enfants tel qu’ils sont. Mais c’est faux, ce ne sont que des mots réconfortants qui vous font croire que vous êtes encore aimé de vos parents alors qu’ils auraient préféré avoir un chérubin parfait. Sayako n’était définitivement pas un top model, elle ne serait jamais mannequin, sauf peut-être si son visage plaisait à un photographe.

Mais là aussi ses parents allaient certainement s’opposer à cette ambition : Sayako ne voulait pas être devant l’objectif, elle voulait tenir l’appareil, elle voulait prendre les photos, elle voulait … Elle voulait vivre pour sa passion, elle ne voulait pas être aussi superficielle que sa mère car Sayako souhaitait capter la beauté, et non pas jouer dessus pour se faire remarquer. Et puis pour elle beauté était si différente que celle qui était dans l’esprit de tout ces gens… Il était hors de question qu’elle prenne en photo des mannequins, des hommes et femmes magnifiques qui ressemblaient plutôt à des poupée en plastique et non pas à de véritables humains… Le plus étrange avec Sayako était qu’elle ne pouvait pas considérer une personne comme étant belle si elle ne l’aimait pas, s’il s’agissait d’une mauvaise personne, de quelqu’un de mauvais et vicieux… Hors de question qu’ils passent devant son appareil, ces gens. Peut-être était-ce pour ça qu’elle était en train de prendre en photo une salle vide?

Pas si vide que cela puisque des pas se firent entendre, et une voix… Sayako était un peu dans la lune, alors elle sursauta quand son prénom résonna dans l’amphi. Masao? Mais… Le cours n’était-il pas annulé? Du moins, c’Est-ce qu’elle avait pensé en voyant l’amphi vide, alors que faisait-il là? Elle n’oserait certainement pas poser la question maintenant, c’était plutôt malpoli surtout qu’ils ne se parlaient plus depuis un certain temps. Elle leva pourtant les yeux vers lui et leva d’une main son appareil photo.

« Je pensais qu’il y avait un cours. Je voulais vous prendre en photo en répétition, pour un projet du club… »

C’était simple comme explication, après tout c’était la vérité. Mais comment expliquer qu’elle n’était pas partie par la suite?

« Et puis finalement j’ai pris des photos de l’amphi vide… »

Sayako lui adressa un sourire léger, poli, après tout, elle l’était. Elle ne dit rien de plus, ne souhaitant pas le gêner, peut-être avait-il envie d’être seul. Alors elle baissa la tête sur le sac de son appareil photo, démontant l’objectif pour le ranger.

Journée foutu pour le fils du maire. Enfin matinée, mais il se doutait que l’après midi allait être pareil. Déjà, il annula la séance de théâtre, alors qu’il aurait simplement pu avouer qu’il avait oublié les paroles. Ils auraient fait autre chose, mais non, il n’en avait pas eu envie. Le club était reporté au lendemain, il voulait être un peu seul.

Une fois l’affiche placardé sur la porte de l’Amphithéâtre, il ne put résister au désir qu’il avait d’y entrer. Il monta sur la scène et poussé par les ondes de ce lieu si magique pour lui, il débuta un long monologue sorti tout droit d’une pièce sur les pirates.
Cela lui fit un bien fou et décida de se laisser aller, il poussa le vice jusqu’à partir à la recherche d’accessoire : Un voile vint entourer sa taille, un chapeau se retrouva sur sa tête et une épée dans sa main.
Il sorti ainsi parer des coulisses et entendit une voix qu’il ne pouvait pas avoir oublié : celle de Sayako Yada. Pourquoi ? Parce qu’il avait été très amoureux d’elle à ses 16 ans, mais trop timide et pensant que Keiji avait également des sentiments pour la jeune fille, il n’avait rien dit. De plus, la demoiselle ne semblait pas lui montrer plus d’intérêt que cela, alors à quoi bon s’avouer si c’était pour se prendre un râteau ? Ou pire, avoir son pote à dos O_O Bref, il avait préféré ne rien dire…

Mais le départ pour l’étranger l’avait surpris… Comment pouvait-elle partir si vite ? Elle n’était pas du genre à fuir à l’Anglaise pourtant… Le roux avait même essayé dans savoir plus en demandant à Yada-san, mais celle-ci lui avait assurée que sa fille allait bien. Elle était très occupée alors il ne fallait pas lui en vouloir de ne pas leur écrire ni rien… Oui mais quand même… Lui encore, ce n’était pas grave mais au Lama… Ce dernier en avait beaucoup souffert et le comportement de Sayako n’avait fait que confirmer son idée sur les femmes… Génial…

Alors à son retour, d’un accord silencieux avec son ami, il ne lui adressa pas la parole. Pourtant, lui dire entre 4 yeux qu’elle devrait avoir honte d’avoir fait la morte si longtemps, le démangeait fortement. Mais par amitié, il ne fit rien, faisant comme si elle n’était jamais revenue.
Maintenant, elle était là, à quelques mètres de lui, dans cet amphithéâtre où ils n’étaient que tous les deux. Il lui demanda pour quelle raison elle se trouvait dans ce lieu. En réponse, elle lui montra son appareil photo, lui expliqua qu’elle pensait qu’il y avait cours et voulait prendre des photos pour un projet de son club. Finalement elle avait pris des photos de la salle vide.

- Le cours est reporté à demain, en fait… Mais il n’y a pas de répétition. Nous n’avons pas encore décidés de ce que nous allons jouer. °-°

Bon ok… Le Président était en pirate, mais ce n’était pas pour une pièce XD Il devait avoir l’air con comme ça tien =p

- Ah ! Tu as eu vent de la connerie de Yuichi Matsuoka c’est ça, pour parler de répétition ?

Si Sayako avait su que le cours de théâtre avait été annulée, elle n’aurait certainement même pas pris la peine venir. Non pas qu’elle n’aimait pas Masao, mais elle savait qu’il s’agissait d’un ami de Keiji. Ce qui voulait dire qu’il avait été présent lorsque celui-ci allait mal, il avait bien remarqué qu’elle-même avait disparu, il avait été témoin de toute cette histoire… Et aujourd’hui, juste aujourd’hui au moins, elle ne voulait pas y penser. C’était constant, c’était une sorte de fantôme qui la suivait partout. C’était presque indépendant de sa volonté, mais tout ce qui s’était passé ces derniers mois était bien trop lourd pour qu’elle puisse l’oublier comme ça, d’un jour à l’autre. Même si maintenant elle s’était expliquée avec Keiji, même si elle lui avait tout dit, cela n’avait en rien effaçait la sensation d’abandon et de trahison qu’avait du ressentir le jeune homme à cette époque… Rien qu’en pensant qu’il aurait pu lui vouloir plus que jamais mettait Sayako mal à l’aise. Décidément, durant sa première année, elle ne s’était pas rendue compte qu’elle tenait autant à lui, elle était certainement trop jeune , le voyant comme un ami, alors qu’il était si important pour elle.

Par contre, elle n’avait jamais remarqué que Masao avait été amoureux d’elle.

Non pas qu’elle ne lui avait accordé aucune importance, ils se parlaient de temps en temps, amicalement. Après tout, il était un ami de Keiji, donc forcément, elle l’avait déjà croisé. De là à soupçonner qu’il avait des sentiments à son égard… Non, Sayako n’était pas très douée pour remarquer ce genre de choses, en général, elle était souvent la dernière au courant sauf lorsque quelqu’un venait à lâcher l’information à sa présence, ce qui n’était pas arrivé dans ce cas là… Et Keiji? Avoir des sentiments pour elle? Elle vous aurait dit que non, en souriant, qu’il ne fallait pas se méprendre et qu’il ne ressentait qu’une pure amitié, qu’il avait tendance à la protéger, mais que ça s’arrêtait là? Après, évidemment, chacun pouvait se faire son avis, ne? Elle ne pouvait pas empêcher les gens de penser. Et puis, comme par magie, Sayako avait disparu de la circulation, du jour au lendemain, à cause, au début, de son hospitalisation, puis de son envoi dans cet institut, qui au fond, pour son corps comme pour son esprit, avait été une bonne chose évidemment. Non, Sayako n’était pas du genre à fuir à l’Anglaise, de toute manière, à ce moment là, elle n’avait même plus la force de fuir, il fallait bien l’avouer.

Mais, malheureusement pour Masao, s’il avait eu la bonne idée de venir lui dire qu’elle aurait du avoir honte , elle n’aurait certainement pas répondu de ses actes. Cela aurait pu être quelqu’un d’autre que Masao, Golden Boy ou non, ce n’était pas personnellement tourné contre lui, mais elle aurait certainement répliqué qu’il ne savait rien à rien, et qu’il n’avait aucune leçon à lui donner… Au début du moins, elle aurait peut-être même pu mettre une gifle, sous le coup de la colère , mais elle s’était calmée, elle aurait compris qu’il faisait cela pour son ami, même si ça la blessait, elle. Elle avait fait beaucoup de mal après tout, elle l’avait cherché, non? Peut-être, peut-être pas .
Et aujourd’hui, ce midi précisément, elle se retrouvait face à Masao, qui était seul sur scène alors qu’elle-même venait de prendre quelques photos alors qu’il était en coulisse. Mais à la première phrase de Masao, elle fronça légèrement les sourcils.

« Vous n’avez pas décidé? Pourtant on m’a dit que tu vendais des tickets pour je ne sais quelle représentation… »

Puis Masao sembla se souvenir de quelque chose.

Yuichi Matsuoka, n’était-ce pas le baka pas méchant qui avait le don de se faire remarquer quoi qu’il faisait? Et qui le cherchait même? Elle était même presque sûre de l’avoir vu une fois avec Ichiro, mais elle n’en savait pas plus.

« Oui, c’est ça, il a dit à tout le monde que tu vendais des places pour « Kami-sama Cruella »… Excuse moi, je ne voulais pas te déranger.»

Pauvre Masao, il devait en supporter des choses… Entre les bêtises des uns, et celles de autres, il devait vraiment avoir beaucoup de travail.

Si elle avait su que le cours était annulé, elle ne serait pas venue, c’était certain. Tout comme aurait dû le faire Masao au lieu d’être sur scène avec sa tenue de pirate là °°
Bien sûr que le rouquin lui en voulait d’être parti comme une voleuse, c’était normal, non ? Parce que d’un, elle avait fait mal à l’un de ses meilleurs amis en disparaissant de la sorte, mais de deux, également pour lui… Le rouquin avait des sentiments pour elle à cet époque et n’avoir même pas pu lui dire au revoir et pas recevoir ne serait-ce qu’une carte postale l’avait blessé. Il avait fini par l’oublier, après avoir tenté de demandé où elle se trouvait à sa mère mais cela s’était avéré très infructueux…

Quand il avait appris son retour, son tout premier reflexe avait été de vouloir lui dire clairement ce qu’il pensait de son attitude. Elle était partie à l’Anglaise, alors pourquoi revenait-elle ici ? De quel droit ? Qu’elle s’en aille dans un autre établissement plutôt que de rappeler à Keiji la trahison qu’elle représentait elle aussi !
Mais il se retenu, se disant que finalement, se serait mieux de faire comme si elle n’était jamais rentrée. Pourtant, l’envie de la blesser comme elle avait pu blesser le Lama était souvent passé dans sa tête, cependant le Président était quelqu’un de réfléchi qui n’appliquait pas la loi du Talion, c’était une chose totalement puérile et dénudé de sens à ses yeux.
Aussi, préféra-t-il l’ignorer, par solidarité masculine, si elle voulait lui parler, qu’elle fasse le premier pas, il ferait le deuxième, étant quand même curieux de savoir pourquoi elle avait ainsi fait la morte.

Voilà maintenant cette fille devant ses yeux, qui avait godé entièrement, comme beaucoup, le gros mensonge de Yuichi sur cette fameuse pièce de théâtre dont il vendrait des billets. Non mais déjà, les représentations du club étaient gratuites, c’était stupide de les faire payer XD
Au vu de ce que lui répondit la demoiselle, c’était bien cela. Il roula des yeux.

- YunYun n’est qu’un abruti qui adore raconter des bêtises et me donner du travail supplémentaire. Il n’y a pas de pièce de théâtre de prévus et encore moins payante. Tu t’es fais embobiner =p Bon j’suis en pirate mais c’était juste pour un délire, n’y prête pas attention XD Tu ne me déranges pas, je n’ai rien à faire, je me tapais un délire.

Il regarda l’immense salle vide avant de reposer ses yeux sur Sayako :

- Il n’y a rien de plus angoissant et triste, pour un comédien, qu’une salle vide…