Fallait bien que ça soit un jour ou l'autre [Masao]

Masao était tranquille assis à sa table, en train d’essayer de comprendre ce que le professeur d’Anglais disait. Mais rien à faire, il ne pigeait qu’un mot sur deux et encore… L’enseignant allait trop vite pour lui… Fallait dire qu’il était surement le plus nul de Sakurai dans cette langue, son niveau était de loin inférieur à celui d’un élève tout à fait banal, dans un Lycée public. En fait, il faudrait qu’il aille faire une immersion dans un pays anglophone pour s’en sortir, sinon il n’y arriverait jamais. Malgré tous les efforts qu’il pouvait fournir, cette langue restait un grand mystère. Il avait besoin que les sons se rapprochent de ceux de sa langue pour comprendre… Comme en Français, ce n’était pas compliqué, mais l’Anglais O_O Sainte horreur que cette chose là ! Il parlait Français et Coréen, se débrouillait en Espagnol et Chinois, c’était suffisant non ? S’il avait besoin de parler Anglais, il embaucherait un traducteur, voilà tout ! Zut à la fin ç_ç

Alors qu’il désespérait dans son coin, il entendit les sirènes d’un camion de pompier… Tous les élèves allèrent à la fenêtre pour savoir de quoi il en retournait. Le Délégué en fit de même mais ne vit pas grand-chose, cela se déroulait à l’infirmerie. Bon… Il en saurait peut être plus tout à l’heure, au vu de son rôle de Président. A voir…
Il retourna s’asseoir quand le professeur leur demanda de regagner leur place.

Dans l’heure qui suivit, un surveillant vint toquer à la porte, puis demanda à Masao de bien vouloir le suivre, cela ne faisait aucun doute que c’était dû aux pompiers qui étaient venus…
Le rouquin rangea ses affaires avant de s’excuser envers le professeur avant de demander à Hiroki de bien vouloir lui prendre les cours. Il suivit le pion jusqu’à la salle des enseignants où le principal et l’infirmière lui expliquèrent la situation. Tanaka Takamasa s’était évanoui en plein match de basket et a été transporté à l’hôpital de Tokyo… Il semblerait que ce soit le cœur, mais ils ne savent rien de plus, pour l’instant… Takamasa… Il s’agissait d’un élève de première année qui l’avait intrigué au tout début. Cette personne portait exactement le même nom que lui, avec les mêmes kanji mais pourtant, il n’était pas de la famille. C’était sûr, parce qu’il l’aurait au moins vu au Nouvel an et à l’anniversaire du patriarche du clan. Les Tanaka avaient toujours été lié, alors ils ne pouvaient pas s’agir d’un rejeton de la famille… Enfin… Sauf s’il y avait un fils qui avait été renié mais il ne le pensait pas, enfin il ne le savait pas en tout cas…
Etant l’héritier de ce clan, il aurait dû le savoir si une telle chose était arrivé non ? Les livres retraçant l’histoire de la famille l’aurait mentionné…

Bon c’était très triste pour ce garçon d’être à l’hôpital mais est-ce que c’était nécessaire de faire sortir Masao de sa classe pour lui dire ça ? Cela aurait pu attendre la fin du cours non ? Il ne pouvait rien faire pour cet adolescent, même s’il le trouvait sympathique pour le peu qu’il lui avait adressé la parole.
Il leur posa d’ailleurs la question, ne comprenant pas pourquoi sa présence était requise. Le Principal y répondit en lui montrant le téléphone Oô Il lui expliqua que l’hôpital, pensant que Takamasa était un membre de la famille du maire, avait appelé en demandant qui ils devaient prévenir pour le petit et également pour les frais…
Le Président fit les gros yeux, sachant très bien que le première année n’était pas de sa famille. Génial… Lui qui avait été placé en foyer se retrouvait dans une chambre privée de luxe avec… Mais il ne pourrait jamais régler la somme !
Il soupira avant de demander la permission d’aller au chevet de l’élève. Il s’occupait de tout, que l’école ne s’inquiète pas. De plus, il en profiterait pour savoir qui était le vrai tuteur de Takamasa… Il en avait forcement un puisqu’il était mineur !

Il appela son chauffeur et parti pour l’hôpital. Il envoya un texto groupé à ses amis et à Aki pour leur dire qu’il partait à l’hôpital rendre visite à l’élève en question. Il ne savait pas quand il serait de retour, alors qu’ils ne se fassent pas du souci de ne pas le voir pour le déjeuner.

Une fois arrivé, il demanda la chambre du basketteur et s’y rendit… Il était vraiment dans l’aile des chambres privées… Ils ne lui avaient pas donnés n’importe laquelle non plus, une des plus chères… Génial… Bravo pour la belle erreur !

Il toqua puis entra dans la chambre, refermant la porte dernière lui. Il s’approcha du jeune homme allongé dans des draps de soie. N’empêche, il ressortait sublimement avec ses cheveux acajou °° Enfin, ce n’était pas le moment de se taper des réflexions de photographe !

- Konnichiwa Takamasa ^-^ Tu nous as fait peur, tu sais ?

Son regard fut immédiatement attiré vers le dossier et plus exactement vers le nom : Tanaka. Mais ce n’était pas tout, il voyait bien des feuilles avec le prénom de son père en dessous… Il attrapa le dossier et effectivement… Il y avait des résumés de dossier médical des Tanaka… Enfin pas de tous non plus, mais de son père, ses oncles, leurs enfants, lui y compris, ainsi que tous ceux qui avaient eu un problème cardiaque.

- Ah… Ils nous ont mélangés… Cela peut se comprendre… Nous portons le même patronyme, au trais près…

Quelque chose retenu à nouveau son attention : Les maladies communes… Bon, il y avait des choses ultra banal comme des cas de cancer ou de cardiaque, toutes les familles en ont mais… Que Takamasa est fait des crises de laryngite striduleuse à répétition quand il était encore un petit tout, c’était troublant… Cette maladie n’était pas orpheline mais ce n’était pas tous les enfants qui l’avaient ! Justement, la famille Tanaka en portait le gène… Le maire aussi et il l’avait refilé à Masao. Heureusement, cette chose se calme avec l’âge, enfin généralement…

- Tu… Ano… Tu as eu des laryngites quand tu étais petit ?

Après tout… L’hôpital avait bien pu se tromper là-dessus aussi et remplir un mauvais dossier…

Il entra alors dans la chambre de son cadet, benjamin même, puisqu’il était en première et lui en troisième. Enfin bref, il entra donc dans la chambre et lança un bonjour à l’occupant, lui disant qu’il avait fait peur aux gens. Cela voulait également dire que des personnes s’étaient inquiétées pour lui, n’est-ce pas ?

- Repose toi, reviens en pleine santé au Lycée et tu seras tout pardonné, ok ? ^^

Il s’approcha dans l’idée de s’asseoir sur la chaise, juste à côté du lit, mais son regard fut attiré par les noms et prénoms du dossier… Il s’en saisit et remarqua que des membres de la famille de Masao, dont lui-même, y avait été introduit. C’était une erreur compréhensible, vu qu’ils portaient le même nom, avec les mêmes caractères… Aussi ne s’en formalisa-t-il pas. Par contre, la fiche des maladies en commun… Il y avait celle qu’on pouvait trouver dans n’importe quelle famille, sauf une… La laryngite striduleuse… Cette infection ne pouvait pas s’attraper comme un vulgaire rhum et ne courrait donc pas les rues.
Le clan du rouquin l’avait dans le sang, son père ainsi que lui-même l’ont dans les gènes. Ayant 50% de malchance de la transmettre à leur descendance. Cette forme de laryngite empêchait de respirer correctement, voir de faire carrément de l’apnée…

Trouvant cela troublant, il posa carrément la question au 2° Tanaka de cette pièce. Ce dernier ne semblait pas s’en souvenir. Pourtant, une maladie pareille, on ne pouvait pas l’avoir viré de sa mémoire, c’était tellement effrayant de ne plus pouvoir respirer…

- So…

Néanmoins, il ne pouvait pas s’agir d’une faute dû au nom cette fois-ci. Si ? Le roux se ficha totalement du secret médical et chercha dans le dossier une feuille qui en refaisait mention. Il la trouva vers le fond, période de l’enfance de Takamasa. En effet, cela ne pouvait pas être une erreur, la mère de ce dernier était encore vivante à cette époque, elle avait donc dû contrôler le fichier de son fils.

- Oui, tu en as bien eu…

Le Président rangea la fiche puis le dossier après avoir noté qu’ils avaient, en plus, le même groupe sanguin. Bon ça encore, des milliards de personnes avaient le même que lui mais… Le nom, la maladie, la ressemblance physique…
Plus d’une fois on était venu voir le fils du maire pour lui demander si le basketteur n’était pas un cousin ! Même Ichin et Yuichi lui avaient posés la question. Ce n’était pas une ressemblance trait pour trait, hein. Mais des faux-airs… Un ensemble de petites choses qui faisaient que…

Il laissa le dossier sur la table et s’assit sur la chaise avant de reposer son regard sur la personne allongée :

- Comment te sens-tu ? La cause de ton malaise serait due au stress, d’après ce que j’ai lu. C’est au Lycée ? Les cours te pèsent ?

La réponse du première année lui fit arquer un sourcil. Il était aussi crédible que Junpei disant qu’il n’y était pour rien pour le désastre qu’était la cuisine, alors qu’il en sortait =_= Le petit devrait prendre des cours de théâtre s’il voulait qu’on croit un temps soit peu à ses mensonges aussi difficile à avaler qu’un repas préparé par Keiji !

Il lança un regard qui voulait dire qu’il n’y croyait pas une seule seconde. Cependant, Takamasa faisait parti des personnes à qui il adressait la parole et pouvait rester en sa compagnie, juste pour discuter. Ils n’étaient pas encore sortis quelque part ensemble. Mais il aimerait bien faire une partie de jeux vidéo un de ses 4, ou pourquoi pas un petit match de basket ? Le roux n’était pas un professionnel et son niveau n’égalait pas celui d’Ichiro, mais il n’était pas non plus le plus nul dans cette discipline. Cela pourrait être amusant et intéressant, non ? ^^

Il entendit, très faiblement son benjamin parlait mais il ne comprit pas du tout ce qu’il venait de prononcer. Aussi demanda-t-il :

- Qu’est-ce que tu as dis ? Je n’ai pas entendu =/

Comme réponse, il eu droit à un air enjoué suivit d’une explication : Il se prenait trop la tête avec ses devoirs, il ne fallait pas qu’il s’inquiète.
Jeune garçon, ce n’était pas au vieux singe qu’on apprenait à faire la grimace. Il voyait bien qu’il essayait de cacher quelque chose et cette chose en question le rendait nerveux. Pour preuve, il se triturait les mains. Néanmoins, Masao entra dans son jeu.

- Vraiment ? Si c’est au point de te faire avoir un malaise ce n’est pas bon, du tout. Il faudrait que tu lâches un petit peu. Tu sais, si tu es en A, c’est parce que tu le mérites. Fais simplement ce qui te semble être bon, cela suffira.

Il croisa les jambes, après avoir approché un peu plus la chaise du lit :

- Et je m’inquièterai aussi souvent que j’en juge nécessaire, pour toi. Je t’aime bien =p

Son regard se posa à nouveau sur le dossier et la voix du Principal lui expliquant que l’hôpital avait appelé en demandant qui ils devaient appeler pour le petit…

- Ne… Dans le dossier de l’école, il n’y a pas de personne à prévenir en cas d’urgence. Tu as dû oublier de remplir cette partie. Il faut téléphoner à qui ?

A sa réponse que le stress des devoirs, le rouquin se demanda s’il ne le prenait pas pour un imbécile ? Comment pouvait-il croire qu’il tomberait dans le panneau ? Masao était un comédien, aussi il était facile pour lui de voir quand quelqu’un mentait, surtout quand la personne en question se triturait les doigts en même temps…
Bon, s’il ne voulait pas en parler c’était son choix, il entra dans son jeu et prit la route des devoirs. Il clôtura ses parles en disant qu’il s’inquiéterait autant qu’il le souhaitait pour lui, il l’aimait bien après tout. On ne s’inquiète que pour les gens qui compte un temps soi peu pour nous, n’est-ce pas ?
Il eu une petite grimace en entendant la réplique du première année. Il se permit de lui donner un tout léger coup sur le front :

- Tout le monde vaut la peine qu’on s’inquiète. Je suis ton Président et accessoirement on ne s’entend pas si mal que cela, aussi je peux me faire du souci pour toi quand j’apprends que tu as été évacué à l’hôpital.

Le rouquin était quelqu’un de très social mais ce n’était pas pour autant qu’il balançait cette phrase à tour de bras. A force de répéter les mêmes choses, on fini par en perdre le sens. Il ne l’avait pas non plus prononcé par hasard, il voulait que Takamasa se sente en confiance avec lui, qu’il lui dise ce qui n’allait pas… Comment aider quelqu’un si cette personne ne vous disait pas ce qu’elle avait ? C’était presque impossible.

La voix du Principal lui revint en tête quand son regard se posa sur le dossier qu’il avait reposé sur la petite table. L’hôpital avait téléphoné pour savoir qui appeler… Il demanda alors au basketteur qui répondit qu’il s’agissait du foyer d’un air plus jovial. Croyait-il que l’héritier des Tanaka allait se moquer de lui ou avoir une quelconque pitié ? Il savait déjà qu’il était en foyer pour avoir lu son dossier scolaire. Bah oui, une personne qui porte exactement le même nom de famille que vous, avec les même kanji, ça force la curiosité…

Il attrapa un papier et un stylo :

- Bien, le nom du foyer, le numéro de téléphone et l’éducateur à demander s’il te plait ^^ Ne… Tout ce passe bien là bas ? Personne ne t’embête ou je ne sais quoi ? Parce que si c’est le cas, on peut en parler et trouver une solution, même te changer d’endroit s’il le faut, tu sais…