_Not lonely? [Pv.Isako]

Invité

8 heure.

Amphithéâtre.

Bon d’accord, Izuki était loin d’être un comédien ni même un acteur. Par contre, l’avantage de l’amphithéâtre était d’être insonore ET déserter à cette heure tardive. Non sans parler que le lieux était ouvert à tous, contrairement à la salle de leurs clubs, fermé à clé à cette heure, question de sécurité pour les instruments qui s’y trouvaient. C’est donc sans mal que vous aurez compris qu’il y était venu, une demi-heure avant les cours, pour venir gratter les cordes de son unique amour : Sa guitare adorée.

Comme prévu, à son arriver, il n’avait trouvé âme qui vive dans l’endroit. Car pièce ne serait pas le terme approprié pour qualifier l’amphithéâtre, grotesquement gigantesque. De quoi en laisser muet plus d'un. Bah.. Ca devait ca après tout avoir de l’argent.. Et les autres locaux n’avaient décidément rien à lui envier. En fait, tout dans cette école rappelait la fortune de ses occupants. Des locaux tout aussi énormes que luxueux. Des appareils dernier cri. La crème de la crème des professeurs. Sakurai n’était pas pour rien une des écoles les plus prestigieuses et aussi renommée de Tokyo. Il ne fessait d’ailleurs aucun doute qu’il n’aurait jamais pu y mettre simplement le pied sans ses notes. En fait, il avait gagné une bourse d’études pour venir y étudier et l’avait accepté à demande de sa mère. Pauvre de famille, des études leurs permettraient de se sortir de la misère. Triste réalité des non-fortunés.

D’ailleurs, ici, l’écart entre les riches et les pauvres étaient flagrantes ! C’était accompagné de chauffeurs que les étudiants mettaient en général les pieds dans l’établissement. Habillé de marque dont le prix était accompagné de zéro et de ses nombreux frères et sœurs. Garni de bijoux luxueux, leur cellulaire de toute dernière technologie étaient sans doute leurs meilleurs amis. Ca c’était sans parler de l’argent gaspiller en coiffeur esthéticienne et plaisirs superficiels de toutes sortes. A leur petite personne seulement, il valait surement plus que son banal appartement.. Plutôt décourageant et va s’en dire qu’il fessait énormément ‘’tâche’’ parmi toute cette richesse..

Il les enviait ? Loin de là. Il était prouvé que la richesse n’apportait pas le bonheur. Peut être uniquement les amis. Eternel solitaire, ce n’était aps ca non plus qu’il jalousait. Par contre il était vrai que son statut de non-fortuné lui avait apporté certains ennuis. Victime des brimades de ses congénères, il était encore et toujours la tête de turque de sa classe. Mais avec l’habitude, on oubliait vite. Par contre, il était vrai qu’ils n’étaient pas tous comme cela. Certain fessait exception à la règle. Mais ceux là, devait être cachet bien profondément dans les sous sols de l’école.. Bon d’accord, fausse ironie. Il s’était tout de même lié à certaine personne et appréciait sincèrement leur amitié. Par contre, il n’avait pas pour habitude de s’encombrer de préjuger. Il laissait donc le bénéfice du doute à ses gosses de riche et jouait encore une fois la carte de l’effacement. Faire ce qu’il avait faire, sans plus. Du moment que cela ne l’empêchait pas de pratiquer sa musique, l’unique passion qu’il entretenait.

Loin des yeux indiscrets, il était assis derrière les bancs tout au fond de la pièce, Assis au sol, accoté à même le mur, une jambe repliée retenait sa guitare acoustique chérie. Les yeux clos, il glissait doucement ses longs doigts contre ses cordes. Frisson de plaisir, le son résonna à merveille dans la pièce. C’était pour ce genre de moment qu’il appréciait l’école, ici, il pouvait jouer tranquillement sans être déranger. Il fit de nouveau vibrer les cordes et se mit à pianoter de façon plus fréquente sur ses dernières. Une douce mélodie de son cru résonna dans la pièce. Son manège dura ainsi plusieurs minutes. Se coupant complètement du monde extérieure pour ne faire qu’un avec sa musique. Le temps passa lentement, seul le son de l’instrument résonnait dans la pièce. Enfin.. Jusqu'à ce qu’un bruit sourd se fasse entendre, jurant avec la mélodie de la guitare. Surpris, il ouvra un œil et puis un deuxième, pour se retrouver en face d’une jeune étudiante.

« Je ne savais pas que j’avais droit à un public.. »

S’exclama t’il gentiment dans un sourire amusé.

Isako, où celle que ses amis appelaient "Isa-Chan" n'était pas dans le besoin, loin de là. Elle n'était pas entrée à Sakuraï parce qu'elle avait une bourse ... mais parce que son père était quelqu'un d'influent. Elle ne faisait pas partie de l'élite intellectuelle de la jeunesse Japonaise, et avait d'ailleurs même réussi tout juste les tests d'entrée au lycée, et bien qu'elle avait une moyenne générale globalement satisfaisante qui lui avait permis de se trouver dans le groupe B plutôt que dans le groupe C.
La jeune fille de 16 ans ne parlaient pas à grand monde, cependant. Pourtant, elle devrait être dans son élément parmi le gratin des étudiants de Tokyo. Mais au Lycée, elle ne faisait rien pour se démarqué. Elle portait son uniforme sans fantaisie, juste bien repassé. Ses cheveux bruns au naturel étaient attachés soit en queue de cheval, soit en nattes, soit lâchés, tout simplement. Et elle portait une fine monture sur le nez pour corriger une légère hypermétropie. Rien à voir avec la Isako des week-end ... d'ailleurs. Aujourd'hui, ses cheveux courraient sur ses épaules.

Si tôt ce matin, elle s'était rendue au lycée. Sans chauffeur. En marchant. Elle n'aimait pas montrer des signes de richesse. Selon elle, l'argent était une chose bien futile, et inutile, face aux problèmes que l'on pouvait rencontrer dans la vie. Isako avait adopté cette manière de penser depuis la mort de Torhu, son frère jumeau, que la fortune de son père n'avait pas pu sauver de la leucémie. C'était à cette époque qu'elle avait tout rejeté en bloc. Elle avait arrêté de bien se comporter, préférant écouter son coeur. Elle avait arrêté de faire bonne figure devant les clients de son père, elle était devenue provocante. A l'âge de 14 ans, elle sortait à des heures impossibles de la nuit, affublés d'atours peu conventionnels. Elle s'était calmé en entrant au lycée, et avait recommencé à travailler comme il fallait, mais quand elle n'était pas en cours, au week-end ou pendant les vacances, elle se transformait en créature toute droit sortie de son imagination, de coups de ciseaux et de chutes de tissus. Ses parents avaient fini par s'habituer, et ne disaient rien, tant qu'elle leur ramenait des notes correctes.
La Isako du lycée n'avait donc rien à voir avec la Isako des week-ends.
La seule chose qui ne changeait pas, c'était son amour pour le dessin. C'était d'ailleurs le club auquel elle avait choisi de s'inscrire. Elle se sentait libre sur cette feuille de papier, elle ne se sentait pas jugée, comme on était souvent, dans ce monde conventionné et réglé comme du papier à musique.

C'était pour cela qu'elle avait choisi l'amphithéâtre pour se réfugier. Elle aimait ce lieu parce qu'il était grandiose. Il était parfaitement démesuré par rapport à ce qu'on y faisait le plus souvent. Nous étions dans un lycée, pas dans une université. Toute en haut, penchée sur sa feuille, concentrée, le front creusé par l'effort.
Un bruit de cordes mélodieux lui fît faire une rature, et elle leva son crayon de bois pour regarder plus loin. Un étudiant avec une guitare. Cela la fît sourire. Elle se croyait seule dans l'amphi, mais se rendait à l'évidence, elle n'était pas toute seule à rechercher la tranquillité. Elle était bien lunée aujourd'hui, elle le laissa. Elle aurait été de mauvaise humeur, elle lui aurait jeté une craie pour qu'il s'en aille. Au contraire, elle se servit de sa musique pour se laisser transporter et étoffer son dessin.
Quand il eût fini, elle posa son crayon de bois et applaudit. Il était par terre à même le sol, au fond de l'amphi, mais pas du même côté qu'elle, et elle l'apercevait seulement.

- Mais je vous en prie, continuez ! Dit-elle.

Cela ne la dérangeait pas, bien au contraire.

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