Retrouvailles [Ohime]

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Imaginer qu’elle soit là… Imaginer rien qu’une seconde… Imaginer qu’elle puisse la retrouver, lui dire à quel point elle était heureuse de la voir, rire à nouveau avec elle pour un rien. Imaginer à nouveau qu’elle lui dise « Je vais essayer d’être plus gentille », mais que Chika réalise que c’est un mensonge, un joli mensonge. Qu’elle fasse semblant de la croire, avant d’exploser de rire… Imaginer une seconde, qu’elle puisse être ici. Allez, imaginer ça ! Laissez vous porter juste une seconde. Mais euh, de qui parle t on là au juste ? Seule notre nippone le savait , et la personne à qui elle ne cessait de penser aujourd’hui, c’était tout simplement, Ohime Hondô. Qui était elle , maintenant c’est sûrement ça la question que vous vous posez. Ohime était tout simplement, la meilleure amie de la brunette, peut-être la personne qu’elle appréciait le plus au monde, elle était un peu comme une sœur pour elle. Certes les demoiselles étaient très différentes, mais le mélange était étonnant, comment expliquer qu’elles arrivent si bien à s’entendre ? A vrai dire, elle-même, elle n’aurait pas réussi. Enfin toute cette description était bien jolie, mais était elle vraiment là ? C’était la question à laquelle Shirohita n’arrivait pas à répondre. Comment cette idée lui était elle venue à l’esprit ? Eh bien tout simplement parce qu’elle avait déjà croisé son frère, une fois, dans un couloir, et puis il y’avait autre chose. En consultant la liste des clubs, son doigt avait parcouru les noms des inscrits au cours de dessin, il y avait une Hondô, se pouvait il que ce soit la même que celle qu’elle connaissait, celle qu’elle avait tant attendue ? Celle qui représentait bien plus qu’une simple amie ? Il y avait de forte chance, mais la jeune fille restait sur ces incertitudes, en effet, elle n’osait pas lui téléphoner, de peur de voir ses espoirs réduits à néant, rien n’aurait été plus désagréable pour elle. Là, la demoiselle était assise sur un banc en train de se prendre la tête, la question était toute simple, allait elle l’appeler ou non ? En fait ça ne la surprenait pas vraiment qu’elle puisse avoir rejoint ce club, elle se souvenait que plus jeune , sa camarade dessinait plutôt bien. Elle en avait d’ailleurs souvent été jalouse, sans vraiment se l’admettre, et elle était en admiration devant ses dessins, elle qui savait à peine tenir un pinceau correctement.

Finalement , elle venait d’avoir une idée, elle n’allait même pas lui téléphoner, ni envoyer un e-mail, ni même un sms ! Elle allait s’y rendre directement, et constater de ses propres yeux si c’était elle ou non, de toutes manières, elle l’aurait reconnue entre mille, peut-être que si elle avait été un garçon, Chika en serait tombée amoureuse, hum bon on s’écarte du sujet principal. Elle allait donc se rendre en salle d’art plastique, avec un peu de chance, sa meilleure amie y serait, ou au moins quelqu’un qui pourrait lui certifier que c’était bien elle, même si désormais , elle n’avait presque plus aucun doute. Elle consulta le plan en souriant, elle ne s’était jamais rendu à la salle d’art plastique, elle prenait ça comme une expérience. En fait, c’était encore une vraie gamine, elle prenait tout pour un jeu, pour une expédition. En fait elle était toujours heureuse de tout, ça agaçait la plupart des gens, mais il y’en avait d’autre justement qui appréciait cette joie de vivre, il était souvent plus agréable d’être avec quelqu’un heureux d’être là plutôt que quelqu’un qui passait son temps à se plaindre non ? Du moins c’est la vision des choses qu’avait notre enfant. Ayant bien enregistré le plan dans sa tête, c’était ce qu’elle pensait, elle mis tout de même un quart d’heure à s’y rendre alors qu’il n’aurait logiquement fallu que cinq minutes, elle n’a pas vraiment le sens de l’orientation voyez vous. La jeune fille s’était perdue et avait du retourner plusieurs fois au plan, elle aurait très bien pu demander son chemin à u élève, mais elle ne souhaitait pas les déranger alors. Une fois arrivée devant la porte, elle souffla, le stress montait, et si finalement elle s’était fait de faux espoirs ? Elle regarda au travers de la fenêtre ,une silhouette était penchée sur la table. Tapant du bout des doigts contre la porte, elle se décida finalement à la pousser doucement. Discrètement, elle s’appuya contre le mur, observant cette silhouette, dont elle était désormais qu’elle appartenait à sa meilleure amie.

« Ohime-chan ? »

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Finalement, il n’y avait qu’ici qu’elle pouvait pendre ses repères, qu’ici qu’elle pouvait avoir un peu de tranquillité pour oublier le reste, laisser derrière la porte de la salle d’art ces ondes négatives qui s’étaient appropriées son corps et son esprit. Afin de se consacrer entièrement à son art, la jeune Hondô s’était jurée qu’elle devait à tous prix garder son esprit libre, clair, sans idées noires au sujet d’un quelconque frère ou de camarades impétueux et arrogants. Elle détestait ce lycée, elle détestait son frère et par-dessus tout, elle refusait de continuer à mentir à sa mère. Agir naturellement comme si tout était beau dans le meilleur des mondes, cela n’avait plus de sens. Et puis, qui pouvait bien se soucier de sa vie triste et monotone ? De ses bêtes réflexions au sujet de la vie ? De son incapacité à avoir un comportement sociable ? Qui pouvait prétendre la comprendre pour la juger ? Non. Aujourd’hui, laisser derrière la porte ses ondes négatives avait été impossible à réaliser, si bien qu’elle se trouvait là, assise au milieu de la salle, dessinant le portrait d’un certain Machihiro. Elle s’était appliquée pour lui donner un air faussement joyeux, quelque chose comme un faible sourire qui la forçait à le haïr davantage, si cela était possible. Elle croyait avoir touché le fond lorsque, prise d’une folle envie de hurler, elle se retrouva à accélérer les coups de crayon sur sa feuille, ou plutôt sur le portrait de son cher frère. Elle traça des traits gras, foncés et brutaux contre cette pauvre feuille qui se déchira en son centre. Elle soupira lentement, déçue de tels agissements venant d’elle. Etait-ce si compliqué d’être comme tout le monde ?

Elle sortit une nouvelle feuille de papier et s’appliqua pour tracer quelques traits fins, légers et souples, histoire de calmer ses nerfs en créant un nouveau dessin. Il fallait qu’elle se vide la tête, qu’elle oublie simplement. Elle venait presque de franchir le seuil, comme elle l’appelait, entre la réalité et son art lorsque de faibles coups se firent entendre à la porte. Elle s’arrêta net de travailler et ferma un moment les yeux avant d’inspirer profondément. Celui ou celle qui venait d’entrer dans son monde allait le regretter, aujourd’hui ou demain. Mais alors qu’elle se décida à reprendre son modèle, une voix frêle, à peine perceptible et reconnaissable entre mille se fit entendre prêt de la porte. La petite princesse sentit son cœur se rompre avant que le rythme de se battements ne s’intensifie. Elle se leva lentement de sa chaise, croyant avoir entendu cette voix d’un ailleurs, tant cela paraissait irréel…mais en se retournant, elle la vit. Adossée au mur, la regardant de ses yeux pétillants de malice, elle devait être aussi retournée qu’elle. Et si c’était encore un coup du destin ? S’il se jouait d’elle pour la faire plonger une seconde fois ? Etait-il si fourbe ? Elle ne pouvait le croire…Aussi, elle se dirigea d’un pas rapide vers Chika et, sans dire un mot, lui prit la main entre les siennes. Elle la serra avant de la mettre sur sa joue en fermant ses paupières, laissant quelques fines perles transparentes glisser le long de ses joues. Un large sourire fendit son visage et elle serra sa meilleure amie dans ses bras. Oui…il y avait bien une personne sur cette terre capable de la connaître mieux que personne, acceptant ses bons et surtout ses mauvais côtés : sa meilleure amie, Chika-chan. D’ordinaire, montrer ses sentiments de la sorte ne correspondait pas à cette petite princesse, mais elle avait tellement besoin de cela, tellement envie d’être comprise, d’être appréciée et soutenue. La retrouver en cet endroit qu’elle avait peine à considérer, c’était comme trouver la fleur la plus épanouie d’un cerisier, la seule qui vaille la peine qu’on s’y attarde pour la contempler.

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Même si elle était persuadée que la jeune fille en face ne pouvait être qu’Ohime, elle avait tout de même un doute, et si ça avait été une autre fille ? Si jamais c’était quelqu’un qu’elle ne connaissait pas. Encore ça ce n’était pas grand-chose, mais se dire que finalement elle n’était peut-être pas ici, c’était difficile. Elle ne voulait qu’une chose, la revoir. Que ferait elle une fois qu’elle serait sûre que la dessinatrice n’était autre que sa meilleure amie ? Aucune idée, elle se laisserait sûrement portée par le moment en fait. Chika n’était pas le genre de fille à prévoir ses réactions, elle n’imaginait jamais ce qui pouvait se passer ensuite, ou quelle serait sa réaction en apprenant telle ou telle chose. Non, elle était du genre impulsive, elle ne réfléchissait pas souvent, et ça c’était plutôt un défaut la plupart du temps, mais des fois un atout. On ne pouvait pas lui reprocher un manque de spontanéité, et maintenant elle était très douée pour l’improvisation. Peut-être qu’elle devrait faire du théâtre ? Hum , non , l’athlétisme lui prenait bien trop de temps, elle ne pouvait pas combiner deux activités à la fois, déjà qu’en ce moment elle était épuisée alors ! Elle avait une envie soudaine, se pencher au dessus de cette jeune fille et regarder ses dessins, elle aurait pu reconnaître le tracé de sa meilleure amie entre mille, elle connaissait par cœur sa façon de dessiner. Peut-être que depuis le temps, elle avait évoluer, sûrement même, mais il y avait toujours ce petit grain, cette chose qui la différenciait, du moins que notre nipponne sentait dans ses dessins. Finalement, la lycéenne en face d’elle se leva, puis elle se retourna. Il lui avait fallu une demi seconde à peine pour reconnaître son visage, une vraie princesse, toujours aussi belle qu’avant, peut-être même plus ? Elle restait adossée au mur, si elle avait pu, elle s’en serait décoller, et aurait foncé dans ses bras, mais elle était paralysée, sa gorge était nouée , et ses membres étaient crispés. Voyant la dessinatrice avancer vers elle, en une seconde, elle se décolla du mur et fit un pas en avant , elle se mordit les lèvres, elle n’allait tout de même pas pleurer enfin ! Non tout mais pas ça, il ne fallait pas. Elle savait que sa camarade ne lui en voudrait, mais, elle, elle s’en voudrait, elle ne voulait pas craquer, non pas qu’elle ait honte, seulement elle voulait avoir l’air forte. Ses mains furent saisies par sa camarade, ce geste fit battre son cœur de plus en plus fort, comment décrire ce qu’elle ressentait, elle était tellement heureuse, à chaque seconde, elle manquait de s’effondrer. Avec d’autres personnes, elle aurait hurler, ri, elle aurait dit à quel point on lui avait manqué, mais là, avec sa meilleure amie, il n’y avait besoin d’aucun mot, parce qu’elle savait ce qu’elle aussi ressentait. Le moindre mot aurait été de trop, sa conduite parlait d’elle-même. Ohime eut le geste qu’elle aurait voulu faire, mais dont elle n’avait pas eu le temps, et peut-être même pas encore la force, elle la serra dans ses bras. La jeune fille s’y abandonna, toujours la gorge serrée. Elle releva la tête pour voir son visage, des larmes coulaient le long de ses joues, un sourire encore plus grand que d’habitude apparut sur le visage de Chika.

« Elles sont de bonheurs j’espère,sinon...»murmura t elle doucement.

Elle finit pas sa phrase, parce que selon elle il n’y en avait nullement besoin, puisqu’elle était sûre et certaine que c’était bien le cas. Sa camarade n’allait tout de même pas être triste de la revoir tout de même ! Elle avait toujours été sûre de leur amitié et ce n’était pas aujourd’hui que ça allait changer. Elle l’aimait tant, c’était presque, une sœur, ce n’était pas simplement quelqu’un avec qui on pouvait faire les quatre cents coups, non , c’était quelqu’un qui la comprenait , quelqu’un avec qui elle avait ri autant qu’elle avait pleuré, l’une des plus belles personnes sur Terre pour elle. Même si tout le monde disait que c’était une peste, Chika s’en fichait royalement, elle n’avait jamais eu besoin des autres pour savoir ce qu’elle devait penser de quelqu’un. Même si à cause de leur amitié, Machihiro la détestait, elle s’en fichait royalement, cette fille était plus importante que n’importe qui. Elle ne pouvait s’empêcher de regarder la lycéenne avec un énorme sourire et des larmes au coin des yeux, elle était devenue si belle,elle se laissa tomber sur son épaule et laissa une larme couler le long de sa joue.

« Ne pleure pas, parce que sinon…moi aussi…, elle s’arrêta de parler une seconde, ça y’est, je pleure. C'est ta faute tu sais! »

Elle ria légèrement et l'observa.Devait elle lui dire à quel point elle lui avait manqué, Ohime aurait elle le courage de le faire ? Elle savait très bien qu’elle n’aimait pas montrer ses sentiments, peut-être qu’elle devait l’aider un peu ! Un rire s’échappa de sa gorge, pourquoi ? Il n’y avait rien d’amusant, mais c’était le fait d’être avec elle , ça lui avait tant manqué. Elle recula légèrement pour lui faire face.

« Tu sais quoi…Tu es devenue encore plus belle qu’avant, une princesse. Y’a pas d’autres mots. »

Finalement, elle revint dans ses bras, elle ne voulait pas cesser ce contact, elle l’appréciait tellement.

« Tu m’as tellement manqué. » lui glissa t elle à l’oreille

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