Il était une fois la pire journée de ma vie ... [ PV Keiji ]

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Quelle journée ! Jamais, au grand jamais, Aiko n'en avait vécu d'aussi fatigante, stressante et énervante. A commencer par le lever. Le son de la radio n'avait pas réussit à la sortir des bras de Morphée. Et oui, lorsque l'on passe la soirée à réviser et à travailler, que l'on s'endort sur son bureau, que l'on est dérangée par un début de torticolis et que lorsqu'on se recouche bien au chaud dans son lit, il est plus de trois heures du matin, c'est normal que l'on arrive pas à se réveiller comme ça. Par contre, le cri suraigu de sa mère lui y parvint, la faisant littéralement sauter du lit, offrant également avec cela un horrible mal de tête qui allait rester encore toute la journée. Il y eu aussi les épreuves matinales, plus dures à surmonter que d'habitude, la flaque d'eau qui glisse dans la salle de bain, les tartines complètement carbonisées, les chaussettes devenues par magie célibataire et j'en passe. C'est très en retard que la demoiselle réussit enfin à quitter sa petite maison pour partir vers son lycée.

Une fois arrivée en cour, essoufflée et décoiffée par la course qu'elle avait dû exécuter pour diminuer au maximum son retard, elle se fit pourrir par sa professeur de langue étrangère, une vielle femme rêche et maigre, à la moustache voyante et au nez protubérant, dont le seul but dans la vie était de se plaindre de ses élèves et de les maltraiter. Assise sur sa chaise, enfin, elle souffla un coup, et tenta de suivre tous les cours prévus dans son emploi du temps. Défi ardu puis qu'elle avait l'impression que quelqu'un frappait de l'intérieur son pauvre crâne sans s'arrêter. Heureusement que la pause déjeuner arriva, lentement, mais elle arriva. Cela lui fit du bien, même si elle n'eut le temps que d'ingurgiter à toute vitesse un petit repas léger et de prendre deux aspirines bien méritée. Les cours repris, et la brunette eut l'impression que le monde lui en voulait. Deux mauvaises notes sur les trois qu'elle avait reçu, un gros blanc dans sa tête alors que le professeur de mathématique l'interrogeait et une minute d'assoupissement pendant le cour de sport. Mais, bonheur, lorsque celui-ci se termina, ce fut toute sa journée scolaire qui se finit avec lui. Pourtant, elle avait tout juste le temps de se changer qu'elle devait aller travailler. Alors que tous les élèves de Sakurai Gakuen, riches et fortunés, partaient s'amuser et profiter de la fin des cours, elle, pauvre boursière, avait le devoir d'alléger les fins de mois de sa famille en bossant à mi-temps dans un grand restaurant de la capitale.

Cependant, le trajet fut plutôt calme et reposant. En effet, elle eu le temps de se tranquilliser pendant que le bus qu'elle prenait la menait directement à son lieu de travail, le Dreams Time. Ses yeux étaient un peu secs, et elle était très à cran, mais il lui restait assez de ressource pour finir tout ce qu'elle avait à faire. Si, bien entendu, tout se passait merveilleusement bien. Elle descendit du car et se dirigea vers la porte réservée aux employés. Cinq minutes plus tard elle sortait, vêtue de la jupe raide et noire ainsi que du chemisier blanc règlementaire qui constituait la tenue officielle des serveurs. Tout en clipant son badge à son nom, dans le genre de : « Je suis Fukiwara Aiko », que portaient la plus part des employés, elle se dirigea vers les cuisines d'où un bruit sourd d'agitation sortait. Tout le personnel était en pleine ébullition, le restaurant avait ouvert depuis le petit matin, pourtant il ne fallait pas diminuer le rythme. Surtout que la soirée s'annonçait chargée. Et là, son travail commença. On lui indiqua sa zone de travail, les tables 4 à 10, plus l'un des salons personnels réservé aux personnalités importantes et, évidemment, avec un compte en banque imposant. La jeune fille espérait de tout son cœur qu'il n'y aurait personne de son lycée encore moins un des rich and famous Golden Boy... Arg ! Rien que de l'imaginer, elle en frissonnait. Pourquoi autant de crainte ? Tout simplement parce qu'elle ne se sentait pas de supporter l'un des garçons ce soir, voir un, deux ou tous, Junpei y compris, en jouant à la parfaite petite employée gentille et serviable. Et ça, il n'en était pas question ! Si c'était le cas, elle aurait véritablement du mal à finir sa soirée sans encombre.

C'est dans cet état d'esprit qu'elle débuta son service. Les clients défilaient à un rythme effréné, les plats qu'elle devaient apporter également. Une viande de veau accompagnée de sa sauce crémeuse et de ses herbes fraîche, un poisson finement grillé au citron vert, une tarte Tatin avec supplément de crème chantilly, des mets occidentaux uniquement. C'était là une particularité du Dream Time, sa cuisine venue d'ailleurs. Dit comme cela, on pourrait penser à quelque chose d'extra-terrestre...

« Fukiwara-san, des gens viennent d'arriver dans le salon 1, cria le superviseur, sous-entendant par là : va prendre leur commande illico presto ! »

La miss Fukiwara s'exécuta en employée modèle. Son mal de tête empirait en pensant à la probabilité que le salon fut occupé par l'un des GB. Ses pas se faisaient lourds au fur et à mesure qu'elle approchait du but, elle grimaçait intérieurement, stressait pour rien. Puis, elle se dit qu'elle était vraiment stupide, qu'il fallait qu'elle prenne sur elle et qu'il n'y avait que très peu de chance, si l'on peut appeler ça de la chance, que ce soit l'un deux qui aurait décider de manger dans ce salon. Juste celui dont elle s'occupait, juste le soir où elle avait eu la charge d'un des salons. Non, vraiment, il y avait autant de chance que cela se produise que de gagner au Loto... Pas vrai ? Soufflant un coup, elle poussa le rideau servant de porte et se prépara à faire son boulot correctement.

Ennuyante, cela traduisait bien la journée du Golden Boy connu sous le nom de Yamamoto Keiji. Il était arrivé en retard à son premier cours, rien de bien épatant à cela d’ailleurs, et y avait tranquillement dormi pour ce qui était du reste. Ce jeune homme n’était absolument pas du matin, que voulez-vous, il y a des gens comme ça. Alors donc, après avoir dormi une bonne partie de la matinée et se l’étant coulé tout aussi douce pour le reste, Keiji avait passé une journée comme une autre, volant des sucreries à Naoki, terminant l’assiette d’Hiroki et tout le reste qui composait une journée habituelle dans la vie de Yamamoto Keiji!

Pour ce jeune homme, les journées ne commençaient qu’après l’école. Alors, pourquoi y faire acte de présence? Simplement pour éviter d’avoir le paternel sur le dos. Les notes exécrables passaient encore relativement bien, c’était les absences qui posaient le plus de problème à Yamamoto Senior. Plutôt que de se battre continuellement avec lui, Keiji préférait faire l’effort d’aller dormir en classe que de dormir tranquille dans son grand lit.
Mais ça, ce n’est pas vraiment intéressant. Les problèmes familiaux, tout le monde s’en fou et Kei aussi, voilà pourquoi il passe le plus clair de son temps hors de la maison. Moins il voit son père, mieux il se porte.

Ceci expliquait l’appel passé à une jeune femme, une universitaire, donc plus vieille que lui, fait en soirée pour s’égailler un peu. Avoir une jolie fille qui vous sourit durant quelques heures, c’est une chose relaxante et agréable qui, après une journée à s’ennuyer est plus que bienvenue.
Cependant, cette fille était quelque peu assommante à constamment retoucher son maquillage et autres choses que les filles font tout le temps. À la seule exception que celle-là, elle le faisait… beaucoup. Pour ce qui était de faire passer son ennui, Keiji devrait probablement revoir sa tactique. Il aurait mieux fait d’aller chez Junpei pour l’empêcher de faire ses devoirs. Ça aurait eu le mérite d’être distrayant et amusant! Du moins… du point de vu de Keiji. Un Junpei grincheux était toujours quelque chose de peu ennuyant pour lui!

Mais bon, puisqu’ils venaient d’arriver dans un restaurant et que Keiji avait un petit creux naissant rien qu’à renifler les aromes alléchantes qui l’entouraient… il pouvait bien supporter encore un peu l’universitaire qui portait trop de fond de teint.
Se faisant installer dans un salon privé, l’adolescent et sa compagne prirent place se faisant traiter comme des rois. Rien de bien surprenant pour Keiji qui en avait l’habitude et qui ne perdit pas de temps pour se jeter sur le menu.

L’estomac était la faiblesse de l’homme, sachez-le mesdames. Quoi que… en plus de l’estomac Keiji possédait une autre faiblesse. Celle de ne pouvoir résister à l’envie d’exaspérer les gens et cette envie apparue en lui dès l’instant où il reconnu la serveuse qui venait d’arriver.

-Tiens, comme le monde est petit!

Un sourire malicieux poussa sur les lèvres du jeune homme. Cette soirée devenait tout à coup bien plus intéressante. Fuki-quelque chose de la 3-A. Junpei lui avait souvent demandé gentiment d’arrêter d’embêter son homologue délégué, mais c’était plus fort que lui!

-Je ne savais pas qu’ils acceptaient de faire travailler les gens comme toi ici.

En parlant bien sûr des pauvres, mais bon en même temps, les riches avaient-ils besoin de servir les riches pour vivre? Aaah Keiji-kun, quand apprendrais-tu à réfléchir plus loin que le bout de ton nez?

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Arg... Et re-Arg...
Dès qu'Aiko eu franchit la limite salle-salon personnel, elle sut que le pire s'était produit. Pourquoi ? Ô pourquoi ? Pourquoi lui ? Pourquoi elle ? Qu'avait-elle fait à Kami-sama pour qu'il lui envoie, spécialement ce jour là, un Golden Boy dans le salon qu'elle devait servir ? Que lui avait-elle fait de si horrible pour, que de tous les GB, il décide que ce serait Keiji Yamamoto ? L'irritation incarnée. Celui dont elle devait très certainement être allergique, ou, du moins, celui dont l'activité principale lorsqu'ils se croisent est de se moquer de son statu pauvre. En le voyant, elle eu un mouvement de recul, effrayée. « Aaaah ! Non ! Pas lui ! » se dit-elle intérieurement, comme si Dark Vador avait fusionné avec Lord Voldemor et qu'il était apparu devant elle en ricanant. Elle regarda bien d'abord, peut-être que sa fatigue lui jouait des tours. Mais après trente bonnes secondes, elle dû bien se rendre à l'évidence. Il était là. Accompagné d'ailleurs par une fille qui collait parfaitement au personnage qu'il était. Pensez donc bonne et conne. Plus vielle que lui, peut-être, mais cela ne se voyait pas, ou plutôt c'était difficile à dire vu la couche de maquillage (pensez peinture) qui recouvrait et cachait son visage.

Pourtant, il fallut bien qu'elle s'avance, au lieu de courir loin de la pièce comme elle aurait voulu le faire. Tout en tâchant de ne faire apparaître aucune émotion sur son visage, ce qui aurait trop plût au GB, elle marcha lentement vers les deux clients. Trop lentement... « Allez, tu peux le faire Ai-chan » s'encouragea t-elle en son fort intérieur. Respirant un grand coup, elle s'approcha de l'unique table du salon. Pleine de bonnes résolutions et de courage, elle allait lancer son « Monsieur, mademoiselle, voici la carte. » lorsqu'elle fut coupée en plein élan par mister Yamamoto qui lui lança un : Comme le monde est petit ! Suivit d'une pique évidemment pas très pertinente. Elle enragea, mais se calma à temps. Tout doux ma vieille, le patron n'aimera pas que tu t'énerve contre un aussi bon client. Bien sûr qu'il engageait des gens comme elle, pas des gosses de riches à qui tout est donné. Et puis, « les gens comme elle » valait tout aussi bien que « des gens comme lui ». Elle le savait parfaitement. Pour se venger sans faire trop de vagues, elle sortit son plus hypocrite sourire et répliqua :

« Je ne savais pas que le mot travail faisait partie de ton vocabulaire. Tenez, la carte. »

La brunette s'exécuta et donna doucement les deux grands menus, sans les prix pour mademoiselle, évidemment, comme dans tous les grands restaurants. Monsieur doit savoir offrir sans compter, surtout avec la fortune qu'il avait à disposition. Ensuite, elle se recula légèrement, droite comme un I, en bonne serveuse accomplie, tout en espérant que Keiji n'allait pas continuer sur sa lancée. Chose très peu probable connaissant un minimum le jeune homme.

Durant tout le long, elle n'avait pas regarder une seule fois la fille qui l'accompagnait, et elle ne comptait pas y faire plus attention que ça, sa principale préoccupation étant que l'autre ne fasse pas déborder le vase déjà bien plein. Cependant, elle se mit à remuer sur sa chaise, comme pour indiquer que l'on ne faisait pas assez attention à elle. Ah ! Et maintenant elle se mettait à lancer de grands coups d'œil à son compagnon du soir. Cela fit pouffer doucement Aiko, silencieusement. Un grand sourire s'étendit sur ses lèvres à l'idée que Yamamoto allait devoir la supporter encore toute la soirée, elle et ses œillades langoureuses. Ca n'enlevait pas sa journée ratée, mais la divertissait quand même un peu, comme un bonbon à la cerise lorsqu'on revient de chez le dentiste. Ouai... Un truc comme ça.

Keiji eut un petit sourire en coin à peine perceptible. Un peu d’action enfin. Fukiwara était l’une des rares personnes, outre ses amis, qui avait assez de cran pour lui répondre. Il fallait bien admettre que même si elle n’était pas aussi jolie que son accompagnatrice, elle en devenait un peu plus intéressante que l’autre qui ne faisait gaffe qu’à son image. Pourquoi l’avoir invité alors? À votre avis? Elle n’était qu’une parure comme on choisit un bijou plutôt qu’un autre avant de sortir. Keiji ne faisait jamais bien attention aux femmes qui l’entourait. Il avait un sérieux problème de relation avec affective avec elles et, bien sûr, plutôt mourir que d’admettre que ce problème aurait réclamé de l’aide d’un professionnel.

Prenant le menu, le jeune homme le parcouru des yeux pour commencer. Ne disant rien, laissant la pièce dans le silence. Le silence avant la tempête bien sûr. Comme si Keiji ne répondrait pas à une petite provocation qui enfin, lui donnerait quelque chose d’amusant à faire!

-Et le cuistot il est bon? Ils ont des meilleurs critères d’embauche que pour les serveuses j’espère.

Voilà, il n’avait pas pu se retenir plus longtemps. Un vrai gamin quand venait le temps de jouer un peu avec les gens. Keiji ne savait, de toute façon, pas faire preuve de patience, alors pour ce qui était de patienter à s’amuser… Il est plutôt aisé de constater qu’il ne pouvait pas retenir bien longtemps sa langue.

Les petits remous de sa partenaire du soir firent glisser un œil de Keiji vers elle, au-dessus du menu. Pourquoi lui avait-il téléphoné à elle déjà? Ah oui, elle était jolie. Cependant, elle avait beau être jolie, elle commençait à devenir plus agaçante qu’ennuyeuse. Ennuyeuse, ça ne lui causait pas trop de soucis, il était constamment ennuyé alors un peu plus, un peu moins, mais agaçante, ça, il pouvait s’en passer.

-Les toilettes sont au fond.

Puis, il retourna au menu cherchant toujours le plat qui le sustenterait ce soir. Par contre, il n’était pas si pressé que ça de manger. Faire poiroter un peu Fukiwara pourrait être amusant. Combien de temps pouvait-elle bien tenir, là, debout et toute droite? Une question intéressante. Une question qui méritait une réponse selon Keiji. Il aurait dû bifurquer vers la science, il avait le souci de trouver réponses aux énigmes, c’était excellent pour les sciences!

Alors, alors, combien de temps la serveuse tiendrait-elle?

» Pire que la peste... [Nobara]
» Se laisser aller... rien qu'une fois... [Miyavi] FINISHED